Une vingtaine de centres culturels de Bruxelles ont adopté en mars un label « Ramadan friendly » permettant d’inclure les musulmans à leurs activités durant le mois de jeûne. La question du Ramadan étant « presque absente des institutions culturelles, alors qu’une partie significative de leur public, collaborateurs, artistes, sont de confession musulmane », les initiateurs du label estiment que « ce manque d’attention a pour conséquence que les institutions — malgré leur réflexions sur l’inclusion — contribuent consciemment ou inconsciemment à la stigmatisation de pratiques religieuses. Toute la charge mentale liée au bon déroulé de ce mois saint se retrouve alors portée par les musulmans seuls ». « Ramadan friendly » est posé comme « une réponse constructive et collective à cette situation discriminante ».
L'objectif des initiateurs est donc de « conscientiser les institutions culturelles aux enjeux concernant l’accueil et le respect de leurs publics » pendant le Ramadan à travers l'adoption « de bonnes pratiques dans une démarche inclusive et de lutte contre les discriminations ».
L'objectif des initiateurs est donc de « conscientiser les institutions culturelles aux enjeux concernant l’accueil et le respect de leurs publics » pendant le Ramadan à travers l'adoption « de bonnes pratiques dans une démarche inclusive et de lutte contre les discriminations ».
Une série d'adaptations en place
Ce label est présenté dans une charte résumant les différentes pratiques que les lieux culturels sont appelés à adopter, à commencer par la permission au public de s'alimenter dans la salle pendant la représentation, la mise à disposition de carafes d'eau ou encore d'un arrosoir ou d'une bouteille d'eau dans les toilettes.
Les structures sont invitées à « adapter les heures de début de performance en fonction des heures de rupture du jeûne », à offrir de la nourriture halal au public comme des dattes - de préférence « qui ne proviennent pas de Palestine occupée » -, à « permettre au public de quitter la salle et le théâtre et y revenir, dans la mesure du possible » et à mettre à disposition « un espace calme » aux musulmans, « sans musique ou bruit de fond, propre, sobre, sans représentations (photos, images) », pour leur permettre de se ressourcer et de prier.
Les personnels des lieux doivent être formés « à l'écoute des besoins du public et prêtes à les accompagner dans la résolution des problèmes éventuels » et à la détection des agressions islamophobes contre lesquelles ils doivent afficher « une tolérance zéro ». Ils doivent également être en mesure d'expliquer ouvertement les dispositions adoptées sans présumer de la religion de chacun, ce qui signifie notamment « de ne pas interpeller au faciès mais avoir une attitude ouverte aux demandes et remarques ». Ce label prévient enfin le public de la présence d’éventuelles scènes de violence, de nudité ou même de musique au cours de la représentation.
Les structures sont invitées à « adapter les heures de début de performance en fonction des heures de rupture du jeûne », à offrir de la nourriture halal au public comme des dattes - de préférence « qui ne proviennent pas de Palestine occupée » -, à « permettre au public de quitter la salle et le théâtre et y revenir, dans la mesure du possible » et à mettre à disposition « un espace calme » aux musulmans, « sans musique ou bruit de fond, propre, sobre, sans représentations (photos, images) », pour leur permettre de se ressourcer et de prier.
Les personnels des lieux doivent être formés « à l'écoute des besoins du public et prêtes à les accompagner dans la résolution des problèmes éventuels » et à la détection des agressions islamophobes contre lesquelles ils doivent afficher « une tolérance zéro ». Ils doivent également être en mesure d'expliquer ouvertement les dispositions adoptées sans présumer de la religion de chacun, ce qui signifie notamment « de ne pas interpeller au faciès mais avoir une attitude ouverte aux demandes et remarques ». Ce label prévient enfin le public de la présence d’éventuelles scènes de violence, de nudité ou même de musique au cours de la représentation.
Un label qui interroge
Loin d'être convaincu par cette initiative, le ministre belge de la Culture s'inquiète des conséquences. « De telles interférences religieuses dans la vie artistique et culturelle me semble très problématiques », a écrit Jan Jambon aux centres culturels concernés dans une lettre révélée le 5 avril par Het Laatste Nieuws. Le label « est destiné à avertir le public, mais il peut aussi conduire à une forme d’autocensure chez les artistes, alors que la culture doit exciter, défier et surprendre. À mon avis, cela témoigne aussi d’une vision plutôt paternaliste de l’acteur culturel », a-t-il aussi fait savoir.
Le ministre craint qu’en dépit des bonnes intentions mises en avant, cette opération ne crée des préjugés et de la méfiance mutuelle. « Ce serait en contradiction absolue avec l’ambition du gouvernement flamand de combattre la ségrégation et le racisme », précise-t-il.
De son côté, Barbara Van Lindt, une des deux coordinatrices générales et artistiques du Kaaitheatre de Bruxelles à l’origine de cette initiative, a expliqué que cette marque était un indicateur pour éviter que les spectateurs vivent une mauvaise expérience pendant les représentations. « En Europe, de tels labels ont déjà été expérimentés, a-t-elle déclaré à la presse. Mais ils ne doivent en aucun cas être un frein à la liberté artistique ».
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Belgique : le gouvernement prive l'Exécutif des musulmans de reconnaissance, l'EMB dénonce
Le ministre craint qu’en dépit des bonnes intentions mises en avant, cette opération ne crée des préjugés et de la méfiance mutuelle. « Ce serait en contradiction absolue avec l’ambition du gouvernement flamand de combattre la ségrégation et le racisme », précise-t-il.
De son côté, Barbara Van Lindt, une des deux coordinatrices générales et artistiques du Kaaitheatre de Bruxelles à l’origine de cette initiative, a expliqué que cette marque était un indicateur pour éviter que les spectateurs vivent une mauvaise expérience pendant les représentations. « En Europe, de tels labels ont déjà été expérimentés, a-t-elle déclaré à la presse. Mais ils ne doivent en aucun cas être un frein à la liberté artistique ».
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