© Adobe Stock
C'est une attaque sans précédent qu'a mené, samedi 7 octobre, le Hamas contre Israël depuis la bande de Gaza, sous blocus depuis 2007. L'offensive surprise, qui intervient au 50e anniversaire de la guerre du Kippour en 1973, a provoqué la mort d'au moins 250 personnes côté israélien.* Plusieurs otages, civils et militaires, ont été emmenés vers Gaza mais leur nombre reste indéterminé, tout comme celui des combattants du Hamas qui ont infiltré le sud du territoire israélien.
Israël, ébranlé dans son sentiment d'invincibilité qu'il devait jusque-là en grande partie à sa puissante armée et à ses services de renseignement, est entré « en guerre », selon les mots du Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui a promis de lourdes représailles. Du côté de la bande de Gaza, les services de santé ont d'ores et déjà fait état de plusieurs centaines de morts. Le bilan risque d'être très lourd, rappelant déjà ceux des précédentes opérations israéliennes sur l'enclave palestinienne.*
*Mise à jour mardi 10 octobre : Le dernier bilan des autorités israéliennes fait état de plus de 800 morts et plus de 2 000 blessés. Une centaine d'otages auraient été enlevés. Le Quai d'Orsay a annoncé la disparition de quatorze ressortissants français dont un mineur. Plus de 700 morts et plus de 3 700 blessés ont été recensés à Gaza. Un siège total sur Gaza a été décrété par Israël, ce qui est interdit par le droit international humanitaire, a rappelé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.
Israël, ébranlé dans son sentiment d'invincibilité qu'il devait jusque-là en grande partie à sa puissante armée et à ses services de renseignement, est entré « en guerre », selon les mots du Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui a promis de lourdes représailles. Du côté de la bande de Gaza, les services de santé ont d'ores et déjà fait état de plusieurs centaines de morts. Le bilan risque d'être très lourd, rappelant déjà ceux des précédentes opérations israéliennes sur l'enclave palestinienne.*
*Mise à jour mardi 10 octobre : Le dernier bilan des autorités israéliennes fait état de plus de 800 morts et plus de 2 000 blessés. Une centaine d'otages auraient été enlevés. Le Quai d'Orsay a annoncé la disparition de quatorze ressortissants français dont un mineur. Plus de 700 morts et plus de 3 700 blessés ont été recensés à Gaza. Un siège total sur Gaza a été décrété par Israël, ce qui est interdit par le droit international humanitaire, a rappelé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.
Le soutien unanime du monde occidental
Dès les premières heures de l'opération baptisée « Déluge d'Al-Aqsa » par le Hamas, Israël a bénéficié d'un large soutien international, le monde occidental en tête. Les Etats-Unis ont témoigné, par la voix de Joe Biden, de leur soutien « inébranlable » : « Israël a le droit de se défendre, point à la ligne. » Les dirigeants européens ont aussi exprimé leur solidarité unanime envers l'Etat hébreu. L'Ukraine, en pleine guerre contre la Russie, a aussi assuré Israël de son soutien. Soucieux de ménager les deux camps, Moscou est bien plus mesuré, appelant les deux parties à la « retenue ».
La rhétorique est similaire à celle des autorités égyptiennes, qui ont joué à diverses reprises les médiateurs entre les deux camps. Les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël ces toutes dernières années dont le Maroc sont très mesurés dans leurs réactions, en condamnant les attaques contre les civils des deux côtés et en appelant à la désescalade. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan aussi, qui a exhorté les deux parties à « agir de manière raisonnable et à s'abstenir d'agir impulsivement ce qui augmenterait les tensions ». L'Iran et le Hezbollah libanais ont, en revanche, exprimé leur plein soutien au Hamas, saluant les forces de la résistance palestinienne.
La rhétorique est similaire à celle des autorités égyptiennes, qui ont joué à diverses reprises les médiateurs entre les deux camps. Les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël ces toutes dernières années dont le Maroc sont très mesurés dans leurs réactions, en condamnant les attaques contre les civils des deux côtés et en appelant à la désescalade. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan aussi, qui a exhorté les deux parties à « agir de manière raisonnable et à s'abstenir d'agir impulsivement ce qui augmenterait les tensions ». L'Iran et le Hezbollah libanais ont, en revanche, exprimé leur plein soutien au Hamas, saluant les forces de la résistance palestinienne.
Quelles réactions en France ?
L'ONU a annoncé qu'une réunion d'urgence de son conseil de sécurité se tiendra dimanche 8 octobre. Un organe qui compte en son sein la France dont le gouvernement a pris fait et cause pour Israël. « Je condamne les attaques menées depuis Gaza contre Israël, ses soldats et sa population. La France est solidaire d’Israël et des Israéliens, attachée à leur sécurité et à leur droit de se défendre », a écrit Emmanuel Macron sur X. A la demande du ministère de l'Intérieur, la sécurité a été renforcée autour des lieux communautaires juifs.
Dans les rangs de la gauche comme de la droite et de l'extrême droite, la classe politique française est quasi unanime pour témoigner de son soutien « inconditionnel » envers Israël et marteler le droit absolu à la sécurité pour sa population.
Mais de telles marques de solidarité ne manquent pas d'exaspérer les partisans de la cause palestinienne et les défenseurs d'une paix juste et durable au Proche-Orient, qui soulignent les décennies de politiques d'occupation et de colonisation israéliennes pour expliquer la situation explosive du moment. « Toute déclaration qui ne comprend pas le contexte historique et politique d’un régime d’apartheid et d’une occupation militaire imposée par Israël contre le peuple palestinien est immorale. Rien faire pour en finir avec la cause est hypocrite et déshumanisant », s'est indignée sur X Hala Abou-Assira, l'ambassadrice de la Palestine en France.
Rares sont donc les élus et partis en France qui apportent un autre son de cloche. La France Insoumise (LFI) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) se sont distingués. Le groupe parlementaire de LFI a déploré « les morts israéliens et palestiniens ». Ses membres, qui appellent au cessez-le-feu, signalent que l'offensive du Hamas intervient « dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ». « Pour qu'une paix juste et durable voie le jour, les résolutions de l'ONU, à commencer par la fin de la colonisation, doivent être activement mises en œuvre. Nous devons tous et toutes œuvrer dans ce sens », conclut le communiqué.
Quant au NPA, le ton est bien plus offensif. Martelant son soutien aux Palestiniens et « aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisi pour résister », il « ne se joint pas à la litanie des appels à la prétendue "désescalade". En effet, la guerre contre les Palestinien-ne-s dure depuis 75 ans, et la gauche devrait se rappeler de la nécessaire solidarité avec les luttes de résistances contre l'oppression et l’occupation. (...) Nous rappelons que c’est bien l'absence de sanctions et plus généralement l'occupation, l'extension de la colonisation et l’apartheid, qui sont responsables de cette situation ».
Le mouvement politique lance « un appel à l’organisation rapide de mobilisations de soutien au peuple palestinien » et soutient « l’exigence de sanctions internationales contre les crimes de guerre et d’apartheid d’Israël, celles-ci étant encore plus nécessaires aujourd’hui face à la violence et la haine de la classe dirigeante actuelle en Israël ».
Mise à jour mardi 10 octobre : Après l'attaque du Hamas contre Israël, des milliers de personnes ont manifesté à travers la France à l'appel de plusieurs organisations juives de France. Du côté des organisations musulmanes, la Grande Mosquée de Paris et MF s’expriment sur la situation. Une nouvelle voix s'ajoute, celle du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui fait ici valoir sa position.
Lire aussi :
Cinq ex-ministres des Affaires étrangères dénoncent un crime d'apartheid commis par Israël envers les Palestiniens
Contre « la politique d'apartheid envers les Palestiniens », Barcelone suspend ses relations avec Israël
Des organisations juives affirment leur soutien au BDS face aux accusations d'antisémitisme
Palestine : que dit le droit international du droit à la résistance ?
Dans les rangs de la gauche comme de la droite et de l'extrême droite, la classe politique française est quasi unanime pour témoigner de son soutien « inconditionnel » envers Israël et marteler le droit absolu à la sécurité pour sa population.
Mais de telles marques de solidarité ne manquent pas d'exaspérer les partisans de la cause palestinienne et les défenseurs d'une paix juste et durable au Proche-Orient, qui soulignent les décennies de politiques d'occupation et de colonisation israéliennes pour expliquer la situation explosive du moment. « Toute déclaration qui ne comprend pas le contexte historique et politique d’un régime d’apartheid et d’une occupation militaire imposée par Israël contre le peuple palestinien est immorale. Rien faire pour en finir avec la cause est hypocrite et déshumanisant », s'est indignée sur X Hala Abou-Assira, l'ambassadrice de la Palestine en France.
Rares sont donc les élus et partis en France qui apportent un autre son de cloche. La France Insoumise (LFI) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) se sont distingués. Le groupe parlementaire de LFI a déploré « les morts israéliens et palestiniens ». Ses membres, qui appellent au cessez-le-feu, signalent que l'offensive du Hamas intervient « dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ». « Pour qu'une paix juste et durable voie le jour, les résolutions de l'ONU, à commencer par la fin de la colonisation, doivent être activement mises en œuvre. Nous devons tous et toutes œuvrer dans ce sens », conclut le communiqué.
Quant au NPA, le ton est bien plus offensif. Martelant son soutien aux Palestiniens et « aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisi pour résister », il « ne se joint pas à la litanie des appels à la prétendue "désescalade". En effet, la guerre contre les Palestinien-ne-s dure depuis 75 ans, et la gauche devrait se rappeler de la nécessaire solidarité avec les luttes de résistances contre l'oppression et l’occupation. (...) Nous rappelons que c’est bien l'absence de sanctions et plus généralement l'occupation, l'extension de la colonisation et l’apartheid, qui sont responsables de cette situation ».
Le mouvement politique lance « un appel à l’organisation rapide de mobilisations de soutien au peuple palestinien » et soutient « l’exigence de sanctions internationales contre les crimes de guerre et d’apartheid d’Israël, celles-ci étant encore plus nécessaires aujourd’hui face à la violence et la haine de la classe dirigeante actuelle en Israël ».
Mise à jour mardi 10 octobre : Après l'attaque du Hamas contre Israël, des milliers de personnes ont manifesté à travers la France à l'appel de plusieurs organisations juives de France. Du côté des organisations musulmanes, la Grande Mosquée de Paris et MF s’expriment sur la situation. Une nouvelle voix s'ajoute, celle du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui fait ici valoir sa position.
Lire aussi :
Cinq ex-ministres des Affaires étrangères dénoncent un crime d'apartheid commis par Israël envers les Palestiniens
Contre « la politique d'apartheid envers les Palestiniens », Barcelone suspend ses relations avec Israël
Des organisations juives affirment leur soutien au BDS face aux accusations d'antisémitisme
Palestine : que dit le droit international du droit à la résistance ?