La loi du 15 mars 2004, qui prétendait protéger les jeunes filles des hommes de leur entourage, a, depuis, montré son véritable visage, une loi d’exclusion dont il est temps de faire le bilan :
1) Elle a constitué une première étape vers une multiplication de mesures discriminatoires partant d’une interprétation dévoyée de la laïcité exigeant l’invisibilité des signes religieux au-delà des fonctionnaires.
Cette interprétation relevant d’une islamophobie d’Etat va s’étendre en visant au premier chef les femmes musulmanes : en 2008, affaire Baby-Loup; ; en 2010, une loi interdisant le port du voile intégral dans l’« espace public » ; en 2011, la circulaire Chatel interdisant aux mères voilées d’accompagner les enfants dans les sorties scolaires ; début 2013, une proposition de loi visant à l’interdiction du voile pour les employé-e-s des établissements privés de la petite enfance, ainsi que pour les nounous travaillant à domicile. Et depuis, en vrac, évocation de l’éventuelle adoption de lois réglementant le port du voile en entreprise, l’interdiction du port du voile à l’université, etc.
De fait, les femmes portant foulard sont discriminées partout (au travail, dans les organisations caritatives comme le Secours Populaire ou les Restos du Cœur, à l’hôpital…). Dans les établissements scolaires, le port d’un bandana ou d’un bandeau, et /ou d’une jupe jugée trop longue est prétexte à exclure, hors de toute légalité (affaire Sirine). On doit donc constater que loin d’apaiser les conflits et de protéger les femmes, la loi de 2004 a été le déclencheur de comportements discriminatoires et haineux, qui y trouvent légitimation et déculpabilisation.
2) Dans le même temps, les agressions et les violences contre les femmes portant foulard sont allées en se multipliant. La longue série d’agressions physiques subies par des femmes portant le foulard (Argenteuil, Reims, Orléans…) marquent un franchissement de plus dans la violence décomplexée.
Malgré la multiplication de ces agressions, discriminations, humiliations… ces femmes musulmanes, voilées ou non, continuent de manifester leur résistance et leur volonté d’être présentes comme citoyennes à part entière, de prendre part aux luttes, y compris les luttes spécifiques aux femmes, et d’être pleinement actives, à l’école et à l’université, au travail, dans les associations, les syndicats, dans les partis…
Dans ces conditions, nous, initiatrices et signataires de cet appel continuons et continuerons d’exiger l’abrogation de cette loi, sexiste et raciste, et de toutes les lois et circulaires discriminatoires dont elle a été comme le coup d’envoi.
Disons STOP à l’expansion de l’islamophobie, à l’injustice et aux inégalités, ainsi qu’à la souffrance, à la stigmatisation et à l’humiliation qui en découlent pour les femmes musulmanes.
Rassemblement le Samedi 15 mars 2014 à 15 heures
Fontaine des Innocents, 75001 Paris (M° Châtelet-Les Halles)
Premiers signataires : CFPE (Collectif Féministes Pour l’Egalité), MTE (Mamans Toutes Egales), ARDLFM (Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes), PIR (Parti des Indigènes de la République), FUIQP (Forum Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires), AFD (Alliance for Freedom and dignity), PSM (Participation et spiritualité Musulmanes), Stop Contrôle au faciès, PACT (Participation Citoyenne), GP (Génération Palestine), UJFP (Union Juive Française pour la Paix), CEDETIM, 8 Mars pour Toutes, CCIPPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien), Aix Solidarité, Femmes Plurielles, Collectif Les mots sont importants, Association Memoria Nord, FSQP (Forum Social des Quartiers Populaires), ACMMSE (Association Culturelle de la Mosquée de Montreynaud Saint-Étienne), PARTAGEUX, STRASS (Syndicat du Travail Sexuel), Fondation Frantz Fanon, Collectif Sorties Scolaires avec Nous, Comité 15 Mars et Libertés, MPF (Musulmans Progressistes de France), Les TumulTueuses, AAW (American Against War)...
1) Elle a constitué une première étape vers une multiplication de mesures discriminatoires partant d’une interprétation dévoyée de la laïcité exigeant l’invisibilité des signes religieux au-delà des fonctionnaires.
Cette interprétation relevant d’une islamophobie d’Etat va s’étendre en visant au premier chef les femmes musulmanes : en 2008, affaire Baby-Loup; ; en 2010, une loi interdisant le port du voile intégral dans l’« espace public » ; en 2011, la circulaire Chatel interdisant aux mères voilées d’accompagner les enfants dans les sorties scolaires ; début 2013, une proposition de loi visant à l’interdiction du voile pour les employé-e-s des établissements privés de la petite enfance, ainsi que pour les nounous travaillant à domicile. Et depuis, en vrac, évocation de l’éventuelle adoption de lois réglementant le port du voile en entreprise, l’interdiction du port du voile à l’université, etc.
De fait, les femmes portant foulard sont discriminées partout (au travail, dans les organisations caritatives comme le Secours Populaire ou les Restos du Cœur, à l’hôpital…). Dans les établissements scolaires, le port d’un bandana ou d’un bandeau, et /ou d’une jupe jugée trop longue est prétexte à exclure, hors de toute légalité (affaire Sirine). On doit donc constater que loin d’apaiser les conflits et de protéger les femmes, la loi de 2004 a été le déclencheur de comportements discriminatoires et haineux, qui y trouvent légitimation et déculpabilisation.
2) Dans le même temps, les agressions et les violences contre les femmes portant foulard sont allées en se multipliant. La longue série d’agressions physiques subies par des femmes portant le foulard (Argenteuil, Reims, Orléans…) marquent un franchissement de plus dans la violence décomplexée.
Malgré la multiplication de ces agressions, discriminations, humiliations… ces femmes musulmanes, voilées ou non, continuent de manifester leur résistance et leur volonté d’être présentes comme citoyennes à part entière, de prendre part aux luttes, y compris les luttes spécifiques aux femmes, et d’être pleinement actives, à l’école et à l’université, au travail, dans les associations, les syndicats, dans les partis…
Dans ces conditions, nous, initiatrices et signataires de cet appel continuons et continuerons d’exiger l’abrogation de cette loi, sexiste et raciste, et de toutes les lois et circulaires discriminatoires dont elle a été comme le coup d’envoi.
Disons STOP à l’expansion de l’islamophobie, à l’injustice et aux inégalités, ainsi qu’à la souffrance, à la stigmatisation et à l’humiliation qui en découlent pour les femmes musulmanes.
Rassemblement le Samedi 15 mars 2014 à 15 heures
Fontaine des Innocents, 75001 Paris (M° Châtelet-Les Halles)
Premiers signataires : CFPE (Collectif Féministes Pour l’Egalité), MTE (Mamans Toutes Egales), ARDLFM (Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes), PIR (Parti des Indigènes de la République), FUIQP (Forum Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires), AFD (Alliance for Freedom and dignity), PSM (Participation et spiritualité Musulmanes), Stop Contrôle au faciès, PACT (Participation Citoyenne), GP (Génération Palestine), UJFP (Union Juive Française pour la Paix), CEDETIM, 8 Mars pour Toutes, CCIPPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien), Aix Solidarité, Femmes Plurielles, Collectif Les mots sont importants, Association Memoria Nord, FSQP (Forum Social des Quartiers Populaires), ACMMSE (Association Culturelle de la Mosquée de Montreynaud Saint-Étienne), PARTAGEUX, STRASS (Syndicat du Travail Sexuel), Fondation Frantz Fanon, Collectif Sorties Scolaires avec Nous, Comité 15 Mars et Libertés, MPF (Musulmans Progressistes de France), Les TumulTueuses, AAW (American Against War)...