Le 2e forum islamo-chrétien s'est tenu les 1er et 2 décembre à Lyon.
Une vingtaine de responsables musulmans et une vingtaine de responsables chrétiens (catholiques et protestants) de l’Hexagone se sont donné rendez-vous à Lyon, le week-end du 1er et du 2 décembre lors du 2e forum islamo-chrétien.
Après avoir abordé des thèmes plus larges lors du 1er forum l’an dernier, les organisateurs − le recteur de la mosquée de Villeurbanne, Azzedine Gaci, et le délégué épiscopal pour les relations avec les musulmans dans le diocèse de Lyon, Vincent Feroldi − avaient cette fois choisi comme thématique principale « Les tentations extrémistes ».
Le but pour les leaders religieux était avant tout d’avoir une approche réflexive sur les extrémismes religieux, trop souvent mis sur le compte des religions.
Après avoir abordé des thèmes plus larges lors du 1er forum l’an dernier, les organisateurs − le recteur de la mosquée de Villeurbanne, Azzedine Gaci, et le délégué épiscopal pour les relations avec les musulmans dans le diocèse de Lyon, Vincent Feroldi − avaient cette fois choisi comme thématique principale « Les tentations extrémistes ».
Le but pour les leaders religieux était avant tout d’avoir une approche réflexive sur les extrémismes religieux, trop souvent mis sur le compte des religions.
Le dialogue interreligieux contre les extrémismes
En voilà une thématique qui fait couler beaucoup d’encre. Souvent au détriment de la communauté musulmane. « Nos amis musulmans ressentent une montée de l’islamophobie », constate ainsi le père Gérard Epiard, délégué aux relations avec les musulmans à Nantes, qui a participé, comme l’an dernier, au forum islamo-chrétien. « On a fait le choix de creuser la question des extrémismes et des fondamentalismes », indique-t-il.
Un sujet qui « ne concerne pas seulement les religions mais aussi la politique qui doit aussi faire face à l’extrémisme », commente pour sa part Ahmed Jaballah, le président de l’UOIF, également doyen de l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Paris.
Mais, lors du forum, c’est bien de l’extrémisme religieux dont il a été question. Il a donc fallu le définir dans un premier temps. « C’est quoi le radicalisme ? Nous avons voulu apporter une réflexion de la part de croyants vis-à-vis de ce phénomène présent dans toutes les religions pour analyser ses causes et apporter des réponses », précise M. Jaballah.
« La question est vaste », concède-t-il, alors difficile d'en tirer une synthèse. D’ailleurs, selon le Père Jean Courtaudière, délégué aux relations avec les musulmans en Seine-Saint-Denis, il a été difficile de « délimiter le thème car, en parlant d’extrémisme, on pense aux attentats, à la violence alors que nous sommes surtout confrontés à un intégrisme non violent ».
Durant le forum, chaque participant a surtout pu partager sa vision des choses avec les autres. Et pour les chrétiens comme pour les musulmans, « l’analyse générale est la même », en juge le président de l’UOIF. « On a surtout abouti au fait qu’il y avait un besoin de formations » des responsables religieux, note M. Courtaudière.
Ce qui est sûr à leurs yeux, c’est que le dialogue interreligieux peut être une arme contre l’extrémisme dans la mesure où il participe au vivre-ensemble, d’où la nécessité de le renforcer.
Un sujet qui « ne concerne pas seulement les religions mais aussi la politique qui doit aussi faire face à l’extrémisme », commente pour sa part Ahmed Jaballah, le président de l’UOIF, également doyen de l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Paris.
Mais, lors du forum, c’est bien de l’extrémisme religieux dont il a été question. Il a donc fallu le définir dans un premier temps. « C’est quoi le radicalisme ? Nous avons voulu apporter une réflexion de la part de croyants vis-à-vis de ce phénomène présent dans toutes les religions pour analyser ses causes et apporter des réponses », précise M. Jaballah.
« La question est vaste », concède-t-il, alors difficile d'en tirer une synthèse. D’ailleurs, selon le Père Jean Courtaudière, délégué aux relations avec les musulmans en Seine-Saint-Denis, il a été difficile de « délimiter le thème car, en parlant d’extrémisme, on pense aux attentats, à la violence alors que nous sommes surtout confrontés à un intégrisme non violent ».
Durant le forum, chaque participant a surtout pu partager sa vision des choses avec les autres. Et pour les chrétiens comme pour les musulmans, « l’analyse générale est la même », en juge le président de l’UOIF. « On a surtout abouti au fait qu’il y avait un besoin de formations » des responsables religieux, note M. Courtaudière.
Ce qui est sûr à leurs yeux, c’est que le dialogue interreligieux peut être une arme contre l’extrémisme dans la mesure où il participe au vivre-ensemble, d’où la nécessité de le renforcer.
Un forum pour des propositions concrètes
Les organisateurs du forum n'ont pas caché leurs ambitions d’apporter des « propositions concrètes », informe Abdelhak Eddouk, aumônier musulman à la prison de Fleury-Mérogis, en Ile-de-France. « L’objectif est de mener une réflexion avec le recul », insiste-t-il. « Il faut qu’on arrive à une vitesse de croisière. Ce n’est pas une rencontre islamo-chrétienne locale bis. On est là pour venir avec une réflexion. »
Le forum n’en est qu’à ses débuts mais « on est sur la bonne voie », juge l’aumônier, impliqué depuis plusieurs années dans le dialogue interreligieux avec l’association Ensemble pour une Europe fraternelle, en Essonne.
« Cette rencontre très importante » qu’il « faut soutenir » a déjà livré ses premières avancées. Ainsi, Gérard Epiard nous apprend que le 2e forum a permis d’ouvrir plusieurs pistes comme celle de lancer « un site Web sur les grandes questions communes aux religions qui serait un lieu de débats » entre les responsables religieux ou encore « des lieux de rencontres pour mener un travail sur nos sources ».
Le forum n’en est qu’à ses débuts mais « on est sur la bonne voie », juge l’aumônier, impliqué depuis plusieurs années dans le dialogue interreligieux avec l’association Ensemble pour une Europe fraternelle, en Essonne.
« Cette rencontre très importante » qu’il « faut soutenir » a déjà livré ses premières avancées. Ainsi, Gérard Epiard nous apprend que le 2e forum a permis d’ouvrir plusieurs pistes comme celle de lancer « un site Web sur les grandes questions communes aux religions qui serait un lieu de débats » entre les responsables religieux ou encore « des lieux de rencontres pour mener un travail sur nos sources ».
S'étudier l'un l'autre
L’idée serait que les musulmans et les chrétiens étudient ensemble des passages du Coran et de la Bible. « Il y a souvent ignorance des sources des autres », fait-il remarquer. Les formations catholiques proposant l’étude de l’islam sont assez développées, indique l’homme d'Eglise, qui a suivi deux ans d’études sur la religion musulmane. Mais « nos amis musulmans ont besoin d’une meilleure connaissance de la religion chrétienne », juge-t-il.
Il n’est pas question de susciter des conversions mais d’apprendre à mieux se connaître. « C’est une richesse de voir que nous ne sommes pas propriétaires de la vérité », ajoute le responsable des relations avec les musulmans à Nantes, faisant remarquer que les anciens « heurts » entre responsables chrétiens et responsables musulmans ont eu lieu car chacun se croyait détenteur de la vérité alors que « Dieu ne nous appartient pas ».
Il n’est pas question de susciter des conversions mais d’apprendre à mieux se connaître. « C’est une richesse de voir que nous ne sommes pas propriétaires de la vérité », ajoute le responsable des relations avec les musulmans à Nantes, faisant remarquer que les anciens « heurts » entre responsables chrétiens et responsables musulmans ont eu lieu car chacun se croyait détenteur de la vérité alors que « Dieu ne nous appartient pas ».
Un dialogue de vérité
Les participants du forum, hommes et femmes de terrain impliqués dans le dialogue islamo-chrétien, ont à cœur de renforcer leurs relations déjà fortes. Ahmed Jaballah, impliqué depuis plus de 25 ans et organisateur, avec l’IESH et l’UOIF, de rencontres entre chrétiens et musulmans, constate une nette progression des espaces de dialogue depuis « 10 ou 15 ans ».
Aujourd’hui, « on a dépassé le stade de se réunir », avance Abdelhak Eddouk. « Au niveau national, il faut se demander à quoi nous pouvons servir dans une République laïque. A l'heure où il y a un amalgame entre laïcité et anti-religion, il faut lancer des débats », argue l’aumônier.
Mais, au niveau local, les simples rencontres suffisent selon lui, car elles « participent au vivre-ensemble ». Ainsi, participer au dîner du 24 décembre chez les responsables chrétiens de sa région est devenu « une tradition qui fait partie de son emploi du temps, de son calendrier », note-t-il. Le Père Jean Courtaudière, qui travaille dans tout le département de la Seine-Saint-Denis où vit une forte communauté musulmane, indique pour sa part que des « liens locaux ont lieu dans chaque ville ». Mais « comme les musulmans sont divisés, il est difficile d’avoir un seul interlocuteur », regrette-t-il.
A Nantes, Gérard Epiard raconte se réunir tous les deux mois avec un groupe composé de quelques musulmans et chrétiens « autour d’un sujet très concret de la vie de leur quartier ». Invité régulièrement dans des mosquées lors des « temps forts » de la vie des musulmans, lors des fêtes de Noël c’est sa communauté qui ouvre la crèche de la Nativité à tous.
Du forum national, ce dernier retient surtout « la grande confiance et l’amitié » ressenties dans les échanges. « On a pu parler librement avec les musulmans. Il y a eu beaucoup de vérité », avance-t-il. « J’ai bien aimé la franchise des débats », abonde dans son sens le père Jean Courtaudière.
Fort de ce constat, l'organisation d'un 3e forum islamo-chrétien a été votée à l’unanimité. En plus de rencontres conviviales en région, le développement d’échanges éclairés entre responsables des deux religions annonce de beaux jours au dialogue islamo-chrétien.
Aujourd’hui, « on a dépassé le stade de se réunir », avance Abdelhak Eddouk. « Au niveau national, il faut se demander à quoi nous pouvons servir dans une République laïque. A l'heure où il y a un amalgame entre laïcité et anti-religion, il faut lancer des débats », argue l’aumônier.
Mais, au niveau local, les simples rencontres suffisent selon lui, car elles « participent au vivre-ensemble ». Ainsi, participer au dîner du 24 décembre chez les responsables chrétiens de sa région est devenu « une tradition qui fait partie de son emploi du temps, de son calendrier », note-t-il. Le Père Jean Courtaudière, qui travaille dans tout le département de la Seine-Saint-Denis où vit une forte communauté musulmane, indique pour sa part que des « liens locaux ont lieu dans chaque ville ». Mais « comme les musulmans sont divisés, il est difficile d’avoir un seul interlocuteur », regrette-t-il.
A Nantes, Gérard Epiard raconte se réunir tous les deux mois avec un groupe composé de quelques musulmans et chrétiens « autour d’un sujet très concret de la vie de leur quartier ». Invité régulièrement dans des mosquées lors des « temps forts » de la vie des musulmans, lors des fêtes de Noël c’est sa communauté qui ouvre la crèche de la Nativité à tous.
Du forum national, ce dernier retient surtout « la grande confiance et l’amitié » ressenties dans les échanges. « On a pu parler librement avec les musulmans. Il y a eu beaucoup de vérité », avance-t-il. « J’ai bien aimé la franchise des débats », abonde dans son sens le père Jean Courtaudière.
Fort de ce constat, l'organisation d'un 3e forum islamo-chrétien a été votée à l’unanimité. En plus de rencontres conviviales en région, le développement d’échanges éclairés entre responsables des deux religions annonce de beaux jours au dialogue islamo-chrétien.
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