À l’occasion de la Journée internationale de la femme, la Ligue française de la femme musulmane (LFFM) adresse ses pensées à toutes les femmes du monde. Nous avons souhaité célébrer cette journée le samedi 3 mars 2012, en organisant, à cette occasion, notre colloque national annuel, dont le thème était : « Quelle(s) place(s) pour les citoyennes musulmanes dans la société française d'aujourd'hui ? »
Au fil de ces dernières décennies, la condition féminine s’est certes nettement améliorée. Malheureusement, certaines inégalités et certaines discriminations persistent, que ce soit dans le monde du travail ou dans le monde politique.
Les femmes peinent à faire reconnaître leurs compétences et se heurtent toujours avec la même violence à ce fameux « plafond de verre », notamment pour accéder aux postes à responsabilités ou encore pour atteindre l’égalité salariale.
Des femmes subissent encore tous types de violences physiques et morales. Elles sont encore victimes de différentes formes de harcèlement au travail (moral, sexuel…) et de violences domestiques. Et lorsque la violence n’est pas physique ni morale, elle se profile plus sournoisement dans la marchandisation de son corps, exploité par le filon publicitaire.
La femme musulmane est exposée à la même précarité, à la même vulnérabilité. Elle connaît les mêmes souffrances et doit, de surcroît, faire face à des obstacles supplémentaires.
Mal perçue, mal comprise, mal aimée, la femme musulmane souffre d’un déficit d’image.
À cela s’ajoute le poids accablant des traditions et des coutumes : la femme musulmane doit relever des défis intracommunautaires.
Toutes ces difficultés empêchent les femmes musulmanes de s’épanouir dans la société et conduisent même certaines d’entre elles à se replier sur elles-mêmes.
Par ailleurs, force est de constater que, depuis plusieurs années, les jeunes filles et les jeunes femmes musulmanes sont la cible de discours politiques et de manœuvres politiciennes.
‒ Nous nous rappelons de ces jeunes filles voilées exclues de collèges et de lycées : avec la loi du 15 mars 2004, elles sont définitivement privées du droit à l’instruction ;
‒ Nous pensons à ces femmes en voile intégral, à qui l’on refuse, avec la loi de juillet 2011, l’accès à l’espace public ;
‒ Nous pensons aussi à ces diplômées que l’on prive d’accès à l’emploi, et notamment à ces nounous que l’on veut contraindre à se dévoiler chez elles, dans l’exercice de leurs fonctions.
La Journée internationale de la femme est donc l’occasion de faire toute la lumière sur les obstacles qui jalonnent le parcours de ces femmes et de déconstruire la crispation de la société française vis-à-vis de l’islam et des musulmans. C’est là notre manière de faire progresser la condition féminine en général et celle de la femme musulmane en particulier.
* Hela Khomsi est présidente de la Ligue française de la femme musulmane (LFFM
Au fil de ces dernières décennies, la condition féminine s’est certes nettement améliorée. Malheureusement, certaines inégalités et certaines discriminations persistent, que ce soit dans le monde du travail ou dans le monde politique.
Les femmes peinent à faire reconnaître leurs compétences et se heurtent toujours avec la même violence à ce fameux « plafond de verre », notamment pour accéder aux postes à responsabilités ou encore pour atteindre l’égalité salariale.
Des femmes subissent encore tous types de violences physiques et morales. Elles sont encore victimes de différentes formes de harcèlement au travail (moral, sexuel…) et de violences domestiques. Et lorsque la violence n’est pas physique ni morale, elle se profile plus sournoisement dans la marchandisation de son corps, exploité par le filon publicitaire.
La femme musulmane est exposée à la même précarité, à la même vulnérabilité. Elle connaît les mêmes souffrances et doit, de surcroît, faire face à des obstacles supplémentaires.
Mal perçue, mal comprise, mal aimée, la femme musulmane souffre d’un déficit d’image.
À cela s’ajoute le poids accablant des traditions et des coutumes : la femme musulmane doit relever des défis intracommunautaires.
Toutes ces difficultés empêchent les femmes musulmanes de s’épanouir dans la société et conduisent même certaines d’entre elles à se replier sur elles-mêmes.
Par ailleurs, force est de constater que, depuis plusieurs années, les jeunes filles et les jeunes femmes musulmanes sont la cible de discours politiques et de manœuvres politiciennes.
‒ Nous nous rappelons de ces jeunes filles voilées exclues de collèges et de lycées : avec la loi du 15 mars 2004, elles sont définitivement privées du droit à l’instruction ;
‒ Nous pensons à ces femmes en voile intégral, à qui l’on refuse, avec la loi de juillet 2011, l’accès à l’espace public ;
‒ Nous pensons aussi à ces diplômées que l’on prive d’accès à l’emploi, et notamment à ces nounous que l’on veut contraindre à se dévoiler chez elles, dans l’exercice de leurs fonctions.
La Journée internationale de la femme est donc l’occasion de faire toute la lumière sur les obstacles qui jalonnent le parcours de ces femmes et de déconstruire la crispation de la société française vis-à-vis de l’islam et des musulmans. C’est là notre manière de faire progresser la condition féminine en général et celle de la femme musulmane en particulier.
* Hela Khomsi est présidente de la Ligue française de la femme musulmane (LFFM