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Ramadan

Aïd al-Fitr 2012 : prières et festivités dans les mosquées

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Vendredi 17 Août 2012 à 01:25

           

L’Aïd al-Fitr approche. Pour célébrer au mieux la fin du Ramadan, les mosquées se préparent pour proposer à leurs fidèles un espace suffisant pour la prière. Certaines d’entre elles louent des espaces gigantesques pour offrir un lieu de prière à un maximum de personnes quand d’autres n’hésitent pas à prolonger les festivités dans leurs propres locaux.



Prière de l'Aïd al-Fitr au Parc Chanot à Marseille
Prière de l'Aïd al-Fitr au Parc Chanot à Marseille
L’Aïd al-Fitr aura lieu, cette année 2012, le 19 août selon le Conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR). Si cette date qui tombe un dimanche est confirmée par le Conseil français du culte musulman (CFCM), les fidèles seront forcément plus nombreux à assister à la prière de l’Aïd al-Fitr à la mosquée.

Comme chaque année, les mosquées s’attendent de toute manière à une affluence record et s’activent pour permettre aux fidèles de prier dans les meilleures conditions possibles. Les fidèles, qui se seront attachés à verser la zakât al-Fitr au plus tard avant la prière de l'Aïd, auront fait leurs grandes ablutions avant de se rendre à la mosquée, se seront parés de beaux vêtements et qui accompliront la prière de l'Aïd, composée de deux rak'ât (cycle de prière) seulement.

Si cette prière de l'Aïd n'est pas obligatoire, nombreux sont les musulmans qui s'y rendent. Parfois même la prière de l'Aïd est la seule qui est effectuée par ceux-là mêmes qui n'effectuent jamais leurs cinq prières rituelles quotidiennes et ne se rendent jamais à la mosquée le vendredi. Rapelons que 71 % des musulmans jeûnent le mois entier de Ramadan mais seuls 39 % prient quotidiennement et 25 % vont régulièrement à la mosquée le vendredi (IFOP, 2011).

Prier en assemblée ce jour-là est donc fortement recommandé. Le jour de l’Aïd al-Fitr, les musulmans doivent en effet se rassembler pour prier ensemble. Dans le Nord, la mosquée de Villeneuve-d’Asq suit au mieux cette Sunna. Elle se réunit avec la mosquée Al-Imane de Lille-Sud et celle de Mons. Les fidèles de ces différents lieux de culte sont invités à se rassembler dans une grande salle de congrès du Lille Grand Palais qui regroupe plusieurs grands espaces.

Grand rassemblement

« Nous nous réunissons tous ensemble depuis 5-6 ans », indique Mohammed El Mokhtari, le secrétaire général de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq.
« Avant nous nous réunissions dans les stades pour la prière de l’Aïd », se souvient-il. « L’idée de relancer un rassemblement a ensuite été approuvée. Cela permet aux gens de se rencontrer », ajoute-t-il.

Chaque Aïd al-Fitr, ce sont ainsi entre 10 000 et 15 000 personnes du Nord qui se réunissent pour prier ensemble dans un seul lieu. Mais cette grande communion a un prix. La location d’une immense salle du Grand Palais atteint presque 20 000 €. Une somme importante que les dons des fidèles n’arrivent « pas vraiment à rembourser », note le secrétaire général de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq.

Dans le Sud aussi, place au grand rassemblement avec une location à un prix élevé. Le conseil des imams de Marseille organise une grande prière collective de l’Aïd al-Fitr au Parc Chanot de la cité phocéenne.
« Ce centre d’expositions est l’équivalent du Bourget (parc d’exposition situé en région parisienne qui accueille la Rencontre annuelle des musulmans de France , nldr », indique Redouane Zerrad, l’un des organisateurs de l’événement, qui a lieu depuis 10 ans durant l’Aïd al-Fitr et l’Aïd el-Kébir. « Dans ce lieu, nous permettons aux fidèles de venir prier dans des conditions optimales de confort et de sécurité », précise M. Zerrad.

« Ce lieu n’a pas été choisi au hasard. Les bâtiments sont flambant neufs. Et l’aspect est doublement symbolique avec un office religieux tous ensemble qui suit la Sunna et aussi par le fait que de 10 000 à 15 000 musulmans viennent prier en plein centre de Marseille. Prier au Parc Chanot revêt également un aspect citoyen car, auparavant, la prière débordait sur les rues et créait des embouteillages. Nous ne voulions plus de cela », ajoute-t-il. Aujourd’hui, pour les musulmans de Marseille et sa région, cette grande prière collective est « institutionnalisée ».
« Plus besoin de faire de publicité », assure M. Zerrad même si, en parallèle, des stades municipaux accueillent les fidèles dans d’autres endroits de la ville.

Aides municipales

A côté de ces initiatives rassemblant de très nombreux fidèles, chaque mosquée s’attache à accueillir ses fidèles pour la très importante prière de l’Aïd. C’est le cas de la mosquée d’Hérouville-Saint-Clair (Basse-Normandie).
Officiellement inaugurée le 19 mai dernier, le lieu de culte organise son deuxième Aïd al-Fitr dans ses locaux neufs. En effet, alors que les travaux de la mosquée n’étaient pas encore achevés, elle avait été ouverte dès le Ramadan 2011. « Nous avons aussi fêté l’Aïd el-Kébir » à l'intérieur du nouveau lieu de culte, précise Saïd Khaldi, l’imam de la mosquée qui officie à Hérouville depuis plus de 10 ans.

La mosquée, qui accueille habituellement entre 1 000 et 1 200 personnes, attend entre 2 000 et 2 500 fidèles pour la prière de l’Aïd. Pour l’occasion, les salles de conférences et l’esplanade de la mosquée sont ouvertes pour permettre à tous de prier. « Comme la fête a lieu au mois d’août, une bonne partie des gens sont au bled et vont rester dans leur pays comme au Maroc, en Algérie et en Tunisie et vont y fêter l’Aïd. Mais nous avons aussi une grande population de jeunes ici. Et la majorité reste. Ce sont ceux qui ont un attachement au bled qui partent », indique M. Khaldi.

Avant la construction de la mosquée, les musulmans d’Hérouville-Saint-Clair et de ses environs étaient « hébergés par la mairie », raconte l’imam. « Nous rapportions un chapiteau pour avoir plus de place et, pour l’Aïd, nous avions l’habitude de louer des grandes salles », ajoute-t-il.
Hébergés gratuitement durant 14 ans par la mairie, il précise que la municipalité leur a toujours offert des facilités pour la location des salles.

La mosquée Arrahma de Nantes (Pays-de-la-Loire) peut, elle aussi, compter sur des aides de la municipalité. Un gymnase gratuit est ainsi mis à sa disposition pour l’Aïd al-Fitr.
Même si les fidèles disposent d’une grande mosquée depuis 2009, le gymnase utilisé à l’époque de la petite mosquée est toujours réservé. « Cela fait des années, depuis 15 ans, qu’on le réserve. La nouvelle mosquée nous suffit mais on ne sait jamais. On ne peut pas gérer le nombre de fidèles qui vient, donc on continue à réserver le gymnase. L’an dernier, juste une vingtaine de personnes y ont prié », raconte Khalil Zakri, le secrétaire de la mosquée Arrahma.
Cette année, pas moins de 1 400 à 1 500 personnes sont attendues pour la prière de l’Aïd dans la mosquée, qui peut accueillir 400 femmes sur sa mezzanine.

Une fête de la convivialité

Sur leur 31, les musulmans, nombreux à aller prier le matin de l’Aïd, consacrent le reste de la journée aux festivités. L’occasion est bonne pour préparer de bons petits plats et aller visiter la famille.

Des mosquées proposent aux fidèles de partager ses moments de convivialité dans leurs locaux. Après la prière de l’Aïd, la mosquée d’Hérouville-Saint-Clair a prévu de rouvrir ses portes l’après-midi de ce jour de fête, en proposant un repas aux fidèles. 300 à 400 personnes devraient y assister. « Comme la célébration aura lieu après la prière de l’Asr, nous ne proposerons pas un tajine mais un buffet avec du thé, du café, des gâteaux de l’Aïd et des jus », précise l’imam de la mosquée. Le repas sera assuré par des bénévoles de la mosquée, qui y alloue un budget de 400 €.
« A cette occasion, les prix du concours de mémorisation du Coran seront aussi remis aux participants dans les catégories adultes et enfants », nous apprend M. Khaldi. Des sommes allant jusqu’à 200 €, des livres sur la religion et des livres scientifiques font partie des lots de ce concours, qui a eu lieu le 12 août dernier.

A la mosquée Arrahma de Nantes, des festivités sont également prévues. « Le temps d’une petite heure, la moitié des fidèle reste. Nous préparons des gâteaux, nous occupons de la boisson et nous demandons aussi aux familles de ramener des gâteaux faits maison . Le but est de passer un moment de partage et de convivialité », note le secrétaire de la mosquée.

A Tours (Centre), on espère de tout cœur passer ce moment de joie dès l’année prochaine dans la nouvelle grande mosquée actuellement en construction. En « panne financière » pour achever le chantier, les responsables de la mosquée ont dû faire comme l’an dernier : louer une salle d’un montant de 3 000 € au Parc d’exposition de la ville pour pouvoir accueillir les 6 000 fidèles qui devraient se déplacer pour la prière de l’Aïd.
« Il nous manque 500 000 € pour terminer la dalle, ce qui nous permettrait de pouvoir faire la prière dans la mosquée et au total 5 millions pour achever l’intégralité des travaux », explique Salah Merabti, le président de la Communauté islamique de la Grande Mosquée de Tours.
Il espère toutefois pouvoir y fêter, « pourquoi pas », l’Aïd el-Kébir qui devrait avoir lieu fin octobre.





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