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Religions

Aïd el-Kébir 2014 : la fièvre aphteuse, invitée indésirable

Aïd al-Adha 2014

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Vendredi 3 Octobre 2014 à 22:10

           

En Algérie, pour s’offrir un mouton lors de l’Aïd el-Kébir, il faudra casser la tirelire : la faute à une épidémie de fièvre aphteuse. En France, les préfectures ont mis en garde les voyageurs en provenance de l’Algérie et de ses pays voisins : on craint la contamination des troupeaux français.



Aïd el-Kébir 2014 : la fièvre aphteuse, invitée indésirable
En Algérie, la population s’apprête à vivre une fête de l’Aïd el-Kébir inabordable. Les prix exorbitants des moutons sont dans tous les esprits. Le journal algérien El Watan rapporte ainsi que le prix moyen d’un mouton est de 45 000 dinars algériens (425 €). Il peut même s'élever à 100 000 DA (945 €). Bien loin des prix en France, où le prix grimpe rarement jusqu’à 300 €.

Les Algériens sont habitués à la flambée des prix à la veille de l’Aïd el-Kébir, au même titre que lors du Ramadan. Mais cette année, cette hausse décuplée des prix s’explique par une épidémie de fièvre aphteuse touchant les bovins. Les premiers cas ont été détectés en juillet. Craignant une contamination aux ovins, les marchés à bestiaux ont été fermés tout l’été avant de rouvrir le 12 septembre avec une mauvaise surprise à la carte. Bien que les ovins aient été épargnés par le virus, les prix proposés sont inabordables pour la plupart des ménages algériens.

Tract de la préfecture de Mayenne et de l'Allier.
Tract de la préfecture de Mayenne et de l'Allier.

Deux ans de prison pour importation illégale d’animaux

La Tunisie, la Libye et l'Egypte sont aussi concernées par cette épidémie et une propagation à toute l’Afrique du Nord est redoutée. Au Maroc, à des fins de prévention, une vaste campagne de vaccination des bovins est en cours. De l’autre côté de la Méditerranée, en France, on craint également la contamination. A l'heure de l’Aïd el-Kébir, plusieurs préfectures, habitués au rappel des règles en vigueur lors l'abattage rituel, mettent en garde contre ce danger.

« Enfin, la Tunisie et l’Algérie étant concernées par des foyers de fièvre aphteuse, l’importation illégale de viande ou de produits animaux est interdite. En effet, ces matières peuvent véhiculer le virus de la fière aphteuse, maladie contagieuse à l’origine de très fortes pertes économiques et d’abattages massifs d’animaux. L’importation illégale de produits et sous-produits d’origine animale est à ce titre passible de 2 ans d’emprisonnement et de 300 000€ d’amende (article L.236-9 du code rural) », écrit la préfecture de l’Hérault. En Saône-et-Loire, cette même interdiction a été rappelée.

Les préfectures de la Mayenne et de l'Allier, qui ont élargi cette interdiction à la Libye et l’Egypte, se veulent précises en expliquant qu’il est interdit de rapporter des animaux « tels que les bœufs, les moutons, les chèvres, les porcs et les sangliers ainsi que les produits provenant de ces animaux comme les viandes et produits à base de viande, le lait et produits à base de lait, les peaux et les trophées de chasse non traités ». « Tout produit sera saisi et systématiquement détruit. Les contrevenants s’exposent à des poursuites », préviennent-elles.

Sans danger pour l’homme

« Bien que la fièvre aphteuse soit sans danger pour l’Homme, la préfecture veut par là protéger les troupeaux du département pour qui la maladie est très contagieuse », est-il ajouté.

« La fièvre aphteuse est, à l’échelle internationale, l’une des maladies les plus dévastatrices en raison de son caractère extrêmement contagieux. Tous les animaux à onglons y sont sensibles : bovins, moutons, chèvres, porcs, espèces sauvages apparentées », surenchérit la préfecture du Var, qui a interdit du 1er septembre au 10 octobre, le transport de moutons dans le département. Seuls les transports réguliers à destination des abattoirs autorisés pour l'Aïd, bien peu nombreux, des établissements de soins vétérinaires et entre exploitations déclarées auprès de l’établissement départemental de l’élevage sont autorisés.

L’homme « peut contribuer à propager la maladie, après avoir été en contact avec des animaux ou des denrées infectées », précise-t-on.

D’autres préfectures de la région PACA ont également décidé de contrôler les mouvements des ovins. Que les musulmans aient choisi de faire des dons à la place de sacrifices, l'abattage des animaux sera particulièrement surveillé pendant la période de l'Aïd el-Kébir fixé du 4 au 6 octobre.





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