Agé de 57 ans, Aissa Dermouche, qui a été repéré par Michel Blangy, directeur de cabinet de Jacques Chirac et ancien préfet de la région Pays de Loire, peut se targuer d''une intégration réussie, qualité requise par l'Elysée pour cette nomination. Issu d'un milieu modeste, ce Français d'origine kabyle, né le 14 janvier 1947 à Laperrine dans ce qui était encore l'Algérie française, a fait ses études secondaires à Alger avant de gagner Paris à l'âge de 18 ans.
Un parcours exemplaire
Il effectue à la Sorbonne des études supérieures couronnées par un doctorat en sciences de l'information obtenu en 1978 et deux DEA en sciences sociales et en sciences de gestion. Il est également diplômé de l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
Enseignant en marketing à l'ESC Nantes depuis 1976, il dirige l'école depuis 1976. Rebaptisée Audencia, l'école, qui compte aujourd'hui une cinquantaine de professeurs et 1 500 étudiants, dont 20 % d'étrangers, se classe parmi les premières écoles de commerce de province. Aïssa Dermouche est notamment crédité pour l'ouverture internationale de l'école. Grâce aux partenariats noués, les étudiants d'Audencia peuvent poursuivre leurs études dans 50 écoles ou universités étrangères.
Consultant pour de grands groupes internationaux, il est également investi dans la vie locale en tant que membre du conseil de développement de l''agglomération nantaise.
Homme de réseaux, Aïssa Dermouche, marié et père de trois enfants, est membre du club de réflexion le Siècle, dont sont membres de nombreux hommes politiques de droite et de gauche et des hauts fonctionnaires. Chevalier de la Légion d''honneur et de l''ordre national du Mérite, il est également vice-président de la Fondation européenne pour le développement du management (EFMD) et membre du comité consultatif de l''enseignement privé au ministère de l''Education nationale.
Catalogué à droite (il avait soutenu Edouard Balladur à la présidentielle de 1995), Aïssa Dermouche est aussi apprécié à gauche. Anticipant sa nomination dans le corps préfectoral, le député-maire socialiste de Nantes Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs salué le week-end dernier « la reconnaissance d'un parcours exemplaire ».
Enseignant en marketing à l'ESC Nantes depuis 1976, il dirige l'école depuis 1976. Rebaptisée Audencia, l'école, qui compte aujourd'hui une cinquantaine de professeurs et 1 500 étudiants, dont 20 % d'étrangers, se classe parmi les premières écoles de commerce de province. Aïssa Dermouche est notamment crédité pour l'ouverture internationale de l'école. Grâce aux partenariats noués, les étudiants d'Audencia peuvent poursuivre leurs études dans 50 écoles ou universités étrangères.
Consultant pour de grands groupes internationaux, il est également investi dans la vie locale en tant que membre du conseil de développement de l''agglomération nantaise.
Homme de réseaux, Aïssa Dermouche, marié et père de trois enfants, est membre du club de réflexion le Siècle, dont sont membres de nombreux hommes politiques de droite et de gauche et des hauts fonctionnaires. Chevalier de la Légion d''honneur et de l''ordre national du Mérite, il est également vice-président de la Fondation européenne pour le développement du management (EFMD) et membre du comité consultatif de l''enseignement privé au ministère de l''Education nationale.
Catalogué à droite (il avait soutenu Edouard Balladur à la présidentielle de 1995), Aïssa Dermouche est aussi apprécié à gauche. Anticipant sa nomination dans le corps préfectoral, le député-maire socialiste de Nantes Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs salué le week-end dernier « la reconnaissance d'un parcours exemplaire ».
La discrimination positive en débat
La nomination de ce préfet issu de l'immigration a donné lieu à une querelle en paternité entre Jacques Chirac et son ministre de l’Intérieur. En prônant une politique de « discrimination positive » et en annonçant la nomination d’un « préfet musulman » le 20 novembre dernier, lors de l’émission « 100 minutes pour convaincre » sur France 2, Nicolas Sarkozy a reçu une fin de non-recevoir, aussi bien à droite qu’à gauche.
Le 5 décembre, à Tunis, Jacques Chirac en personne a ainsi jugé « pas convenable de nommer des gens en fonction de leur origine ». Peu de temps après, François Fillon, numéro trois du gouvernement, affirmait à son tour : « Ciblée sur des critères ethniques, la discrimination positive est à mes yeux techniquement, juridiquement et politiquement inconcevable. »
Sur le fond, les uns et les autres s’accordent toutefois pour pointer les défaillances de la politique d’intégration et dénoncer la « discrimination négative » qui affecte les Français issus de l’immigration. Le gouvernement devrait ainsi déposer au Parlement, « avant l’été », un projet de loi sur le sujet.
Quant à la « discrimination positive », elle a déjà inspiré aussi bien les gouvernements de droite (les zones franches d’Alain Juppé), que de gauche (les ZEP de Lionel Jospin). Ministre délégué à la ville, Jean-Louis Borloo a même déclaré, au lendemain des propos du ministre de l’intérieur, que la discrimination positive était « le cœur de la loi sur la ville ». Ce n’est donc pas en prônant une « discrimination positive » que Nicolas Sarkozy se trouve isolé, mais sur le fondement de celle-ci.
La discrimination positive à la Française est en effet basée sur un critère social ou territorial. En parlant de « préfet musulman », Nicolas Sarkozy s’est, pour sa part, fondé sur un critère culturel ou religieux. Ce qui serait contraire à la Constitution. C’est pourquoi le socialiste Dominique Strauss-Kahn, tout en étant de fait favorable à la discrimination positive à la française, affirme « ne pas aimer ce terme, car il renvoie aux discriminations positives à l’américaine, sur une base ethnique ».
Il n’en reste pas moins que l’opération de Nicolas Sarkozy était calculée. D’une part, il a déclenché un débat au centre duquel il s’est trouvé placé. D’autre part, la nomination au poste de préfet d’Aïssa Dermouche sera plus portée à son crédit qu’à celui de Jacques Chirac. Peu importe, d’ailleurs, si la nomination du premier préfet maghrébin en métropole date, en fait, de 1944, et si Aïssa Dermouche n’est pas issu de l’immigration. Pour l’opinion, Nicolas Sarkozy sera parvenu à nommer « son » préfet « musulman ». Communication réussie.
Le 5 décembre, à Tunis, Jacques Chirac en personne a ainsi jugé « pas convenable de nommer des gens en fonction de leur origine ». Peu de temps après, François Fillon, numéro trois du gouvernement, affirmait à son tour : « Ciblée sur des critères ethniques, la discrimination positive est à mes yeux techniquement, juridiquement et politiquement inconcevable. »
Sur le fond, les uns et les autres s’accordent toutefois pour pointer les défaillances de la politique d’intégration et dénoncer la « discrimination négative » qui affecte les Français issus de l’immigration. Le gouvernement devrait ainsi déposer au Parlement, « avant l’été », un projet de loi sur le sujet.
Quant à la « discrimination positive », elle a déjà inspiré aussi bien les gouvernements de droite (les zones franches d’Alain Juppé), que de gauche (les ZEP de Lionel Jospin). Ministre délégué à la ville, Jean-Louis Borloo a même déclaré, au lendemain des propos du ministre de l’intérieur, que la discrimination positive était « le cœur de la loi sur la ville ». Ce n’est donc pas en prônant une « discrimination positive » que Nicolas Sarkozy se trouve isolé, mais sur le fondement de celle-ci.
La discrimination positive à la Française est en effet basée sur un critère social ou territorial. En parlant de « préfet musulman », Nicolas Sarkozy s’est, pour sa part, fondé sur un critère culturel ou religieux. Ce qui serait contraire à la Constitution. C’est pourquoi le socialiste Dominique Strauss-Kahn, tout en étant de fait favorable à la discrimination positive à la française, affirme « ne pas aimer ce terme, car il renvoie aux discriminations positives à l’américaine, sur une base ethnique ».
Il n’en reste pas moins que l’opération de Nicolas Sarkozy était calculée. D’une part, il a déclenché un débat au centre duquel il s’est trouvé placé. D’autre part, la nomination au poste de préfet d’Aïssa Dermouche sera plus portée à son crédit qu’à celui de Jacques Chirac. Peu importe, d’ailleurs, si la nomination du premier préfet maghrébin en métropole date, en fait, de 1944, et si Aïssa Dermouche n’est pas issu de l’immigration. Pour l’opinion, Nicolas Sarkozy sera parvenu à nommer « son » préfet « musulman ». Communication réussie.