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Sur le vif

Alpes-Maritimes : 400 fidèles sans mosquée bientôt à la rue

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 21 Mars 2013 à 12:59

           


L'association Organisation des Musulmans de Cagnes-sur-Mer (OMCM) a été condamnée, fin février, en référé à « cesser d'utiliser ses locaux en lieu de culte recevant du public ». Leur utilisation d'un local situé au rez-de-chaussée d’un immeuble comme salle de prière était contesté depuis 9 ans par les copropriétaires qui ont obtenu gain de cause, rapporte le régional i[Nice Matin].

C’est une mauvaise nouvelle pour les musulmans de cette ville des Alpes-Maritimes. D’ici la fin du mois de mars, ils ne pourront plus prier dans leur lieu de culte, faute de quoi, ils risquent 500 euros d'amende par infraction à chaque constat d'huissier.

Pour l’heure, l’OMCM, n’a toujours pas trouvé de nouveau lieu de culte. « Le jour de la fermeture, près de 400 musulmans, qui en moyenne viennent prier le vendredi, vont se retrouver à la rue. Mais c'est 4 000 musulmans qui potentiellement n'auront plus de lieu de culte. Et comme il n'y pas de salle à Villeneuve ou à Saint-Laurent (les villes voisines, ndlr), les conséquences se feront sentir encore plus loin que Cagnes », explique Nabil, un membre de l’OMCM.

A l’annonce du jugement, l’association avaient distribué des tracts dans la rue pour sensibiliser les Cagnois à cette « injustice » et sur lesquels ils indiquaient chercher urgemment une salle « de 200 m2 environ pour leurs activités cultuelles et culturelles ». Sans résultats.

L’OMCM s’était alors tournée vers le maire UMP de la ville. « Nous avons été reçus par Louis Nègre, il a admis qu'il n'y avait jamais eu le moindre problème depuis que nous avons racheté ce rez-de-chaussée, rue Modigliani. Mais forcément, il dit qu'il ne peut rien faire pour nous. Il nous a reçus, et remballés. Comme on dit sur le marché : tout à dix balles et on remballe », raconte un membre de l’OMCM.

La situation reste donc bloquée. Lors d’une réunion, il y a quelques jours, avec les instances musulmanes du département, le conseiller municipal socialiste niçois Abderazak Fetnan était venu leur apporter son soutien. « Il faut trouver une solution pour que l'association puisse continuer comme elle l'a toujours fait discrètement, décemment et sans aucun problème. Il serait intolérable que cette expérience de paix qui réussissait s'arrête. C'est dangereux car cela peut pousser certains à ne plus croire en la République et en l'égalité. C'est toujours comme ça que les extrémistes en profitent et tentent de mettre en place autre chose », déplorait l’élu.

« On ne veut pas de l'islam des caves, des lieux de cultes clandestins, nous voulons être en harmonie avec les Cagnois. Notre Islam est ouverture et notre Islam est modéré. Nous avons le droit de pratiquer notre culte légalement et dignement », commentait pour sa part Mohamed Djadi, le représentant du Conseil des imams des Alpes-Maritimes en ajoutant que « le premier magistrat de cette ville doit prendre ses responsabilités ».

Alors que dans ce département, les musulmans peinent à pratiquer dignement leur culte, une réaction des autorités, en vue de proposer des solutions, est attendue.

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