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Points de vue

Âmes rebelles : que justice soit faite !

« Minute de sens », par Hamza Braiki*

Rédigé par Hamza Braiki | Vendredi 19 Avril 2013 à 17:57

           


« Mesdames, Messieurs, faites silence je vous prie, le tribunal va rendre son verdict. Accusé, levez-vous et faites face à la cour.

Vous, fils d’Adam, vous êtes accusé de tous les maux et, jusqu’alors, vous avez sans cesse plaidé “non coupable”.

Pourtant, tout vous accuse ! Les éléments de la nature se révoltent tant votre désinvolture est lourde de conséquences. Votre sens moral n’a plus raison d’être tant elle s’est mêlée à des turpitudes. Quant à votre spiritualité, vous l’avez sacrifiée sur l’autel de vos passions. Vous êtes inculpé de non-assistance à votre âme en danger ! Avez-vous choisi le diable comme avocat ou bien êtes-vous son meilleur défenseur ? Que plaidez-vous ? L’absence, la folie, l’inconscience ?

Les reproches ne s’arrêteront pas là, et nous souhaitons que vous prêtiez attention à la lecture de votre Livre, rien n’a été oublié. Les éléments sur votre dossier ne cessent de s’empiler et je ne peux qu’espérer la Clémence de Dieu à votre égard.

Alors, commençons d’abord par prêter serment. Jurer, sur le peu de vertu et d’honneur qu’il vous reste, de dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité.

Aujourd’hui à la barre des accusés, ce sera peut-être avec une occasion de démarrer une vie nouvelle, enveloppée de repentir, que vous nous quitterez. Cela est conditionné à une humilité devant Dieu, à un regret de vos méfaits et à un dégout de reproduire le cycle qui vous mena au tribunal des âmes rebelles. Alors, et seulement alors, vous serez réhabilité et gagnerez en honneur, en grandeur morale et en proximité avec Dieu. Mais gare à la récidive !

À présent, je vous laisse vous exprimer. Que souhaitez-vous ? Prouver votre innocence devant ces témoins que vous avez lésés ? Nier en bloc les accusations ? Vous racheter une conduite ?

Si c’est cette dernière option que vous choisissez, je vous déclare dès lors innocent, blanchi, et tous vos méfaits vous seront effacés.

Si vous persistez dans votre déni ou, pire, que vous récidivez malgré le sursis que Dieu vous accorde, alors j’en serai complètement outré ! Je vous laisserai à Dieu chez qui la sentence est irrévocable et sévère pour les injustes. »

C’était un instant de stress juridique pour modéliser ce qui pourrait se dérouler pour chacun, le Jour du Jugement dernier. Abandonnera-t-on notre balance à la légèreté de l’inconscient ou la lestera-t-on par le bon esprit, les œuvres et la conscience ?

Enfin pour ceux qui se complaisent à jouer les juges, vivez un instant les derniers jours d’un condamné. Le Jugement appartiendra alors à Dieu.

* Par Hamza Braiki, magistrat… de cœur.





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