« Selon les dires de plusieurs oracles comme Nostradamus ou encore la Sybille, la fin du monde ou l’apocalypse serait prévue pour le 21 décembre 2012 ! » : voilà ce qu’on peut lire sur le site Internet 2012fin.com, qui reprend les principales traditions apocalyptiques pour 2012.
Pourtant, pas de panique ! La fin du monde a déjà été prévue pas moins de 183 fois depuis la chute de l’Empire romain, et nous sommes toujours là. Une chose est sûre : ces croyances, qui vont de la prophétie biblique dans le dernier Livre du Nouveau Testament à l’extinction de l’humanité en raison du réchauffement climatique, ont toujours existé.
Pourtant, pas de panique ! La fin du monde a déjà été prévue pas moins de 183 fois depuis la chute de l’Empire romain, et nous sommes toujours là. Une chose est sûre : ces croyances, qui vont de la prophétie biblique dans le dernier Livre du Nouveau Testament à l’extinction de l’humanité en raison du réchauffement climatique, ont toujours existé.
D’une apocalypse à l’autre
Pour Mouloud Haddad, chercheur associé au CNRS, les croyances apocalyptiques sont le reflet des périodes auxquelles elles se rattachent.
Par exemple, pendant la guerre froide, « la grande peur apocalyptique, c’était la guerre nucléaire entre les Soviétiques et les Américains ».
Un peu plus tard, les peurs se sont focalisées sur le risque écologique, avec un pic après le tsunami de 2004, principalement dans le monde musulman. En effet, l’eau, symbole de purification, aurait été un avertissement divin envoyé à ces régions du monde musulman « touchées par la corruption des mœurs, notamment par le tourisme ».
Puis, dernièrement, c’est la crise financière qui est prise en grippe. M. Haddad rappelle ainsi que cette critique du capitalisme rejoint l’idée de perte de la morale, chère à tous les monothéismes. Comment ? L’enchaînement est simple : puisque les économies vont s’effondrer, « on arrivera à des situations de tensions extrêmes, de guerres »... jusqu’à ce que « les hommes […] mangent la chair de leurs voisins ».
Par exemple, pendant la guerre froide, « la grande peur apocalyptique, c’était la guerre nucléaire entre les Soviétiques et les Américains ».
Un peu plus tard, les peurs se sont focalisées sur le risque écologique, avec un pic après le tsunami de 2004, principalement dans le monde musulman. En effet, l’eau, symbole de purification, aurait été un avertissement divin envoyé à ces régions du monde musulman « touchées par la corruption des mœurs, notamment par le tourisme ».
Puis, dernièrement, c’est la crise financière qui est prise en grippe. M. Haddad rappelle ainsi que cette critique du capitalisme rejoint l’idée de perte de la morale, chère à tous les monothéismes. Comment ? L’enchaînement est simple : puisque les économies vont s’effondrer, « on arrivera à des situations de tensions extrêmes, de guerres »... jusqu’à ce que « les hommes […] mangent la chair de leurs voisins ».
Des croyances favorisées par les nouvelles technologies
Les croyances apocalyptiques sont largement diffusées par les nouvelles technologies, rappelle Mouloud Haddad, et par Internet en particulier qui « joue un rôle d’accélérateur et d’amplificateur, à travers les forums, les blogs, les sites ».
Ces croyances sont multiformes, parfois areligieuses. En Occident, par exemple, le public le plus réceptif est celui qui « consomme le New Age, les croyances alternatives ». Aujourd’hui, « tout est interconnecté », explique M. Haddad, d’où la large propagation de ces croyances.
Ces croyances sont multiformes, parfois areligieuses. En Occident, par exemple, le public le plus réceptif est celui qui « consomme le New Age, les croyances alternatives ». Aujourd’hui, « tout est interconnecté », explique M. Haddad, d’où la large propagation de ces croyances.
Apocalypse et messianisme politique
La peur de la fin du monde, voire plutôt de la fin d’un monde, d’un modèle civilisationnel, est d’autant plus présente dans les sociétés en crise, comme en Occident. Ce climat de peur favorise l’émergence de figures de « sauveurs » qui se présentent comme les derniers remparts face aux menaces qui surgiraient de toutes parts.
Ainsi, les leaders d’extrême droite surfent sur la « vague islamiste » supposée ensevelir ce qu’il reste des sociétés européennes. « La menace musulmane, c’est [pour ces leaders] une menace sur les fondements mêmes de la société, […] ça détruit le tissu social en France, la culture même et l’identité même de la France », explique M. Haddad.
Selon lui, Marine Le Pen a développé un discours fondé sur le messianisme. Elle est, dit-il, un leader incontesté et la seule alternative possible. i[« Si les Français n’ont pas recours à [elle], la crise]i (…) va s’amplifier jusqu’à détruire complètement le pays. C’est […] l’apocalypse totale puisqu’elle [la France] va […] perdre complètement son identité », commente le chercheur à propos du discours de Mme Le Pen.
Ainsi, les leaders d’extrême droite surfent sur la « vague islamiste » supposée ensevelir ce qu’il reste des sociétés européennes. « La menace musulmane, c’est [pour ces leaders] une menace sur les fondements mêmes de la société, […] ça détruit le tissu social en France, la culture même et l’identité même de la France », explique M. Haddad.
Selon lui, Marine Le Pen a développé un discours fondé sur le messianisme. Elle est, dit-il, un leader incontesté et la seule alternative possible. i[« Si les Français n’ont pas recours à [elle], la crise]i (…) va s’amplifier jusqu’à détruire complètement le pays. C’est […] l’apocalypse totale puisqu’elle [la France] va […] perdre complètement son identité », commente le chercheur à propos du discours de Mme Le Pen.