Pour la première fois sous la Ve République, un Premier ministre venait inaugurer une mosquée de France, à Argenteuil, ce lundi 28 juin. Même s'ils saluent cette initiative, les musulmans de France restent dubitatifs.
Le gouvernement s’est investi d’une nouvelle mission : celle de rassurer la communauté musulmane en mal d’amour depuis plusieurs mois. Après la débâcle du débat sur l’identité nationale et les multiples dérapages, François Fillon a souhaité se refaire une santé en inaugurant la mosquée Al-Ihsan d’Argenteuil – communément surnommée « mosquée Renault » –, lundi 28 juin.
Les forces de l’ordre ont fait légion pour assurer la sécurité du Premier ministre. Quelque 800 convives avaient été invités pour l’occasion, dont Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, ainsi que Philippe Doucet en sa qualité de maire (PS) d’Argenteuil. Mais c'est finalement devant un parterre de près de 200 personnes, y compris les policiers et les journalistes, que les discours se sont tenus.
En revanche, l’attendu Brice Hortefeux, pourtant ministre des Cultes, a fait faux bond. Il était officiellement retenu au Sénat pour la réforme sur les collectivités territoriales. Officiellement, car personne ne peut s’empêcher de penser à la récente condamnation du ministre pour injures raciales à la suite de ses propos tenus à l’université d’été de l’UMP en septembre 2009.
Les forces de l’ordre ont fait légion pour assurer la sécurité du Premier ministre. Quelque 800 convives avaient été invités pour l’occasion, dont Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, ainsi que Philippe Doucet en sa qualité de maire (PS) d’Argenteuil. Mais c'est finalement devant un parterre de près de 200 personnes, y compris les policiers et les journalistes, que les discours se sont tenus.
En revanche, l’attendu Brice Hortefeux, pourtant ministre des Cultes, a fait faux bond. Il était officiellement retenu au Sénat pour la réforme sur les collectivités territoriales. Officiellement, car personne ne peut s’empêcher de penser à la récente condamnation du ministre pour injures raciales à la suite de ses propos tenus à l’université d’été de l’UMP en septembre 2009.
Matignon en pleine opération de séduction
Le moment était en tout cas bien choisi pour le Premier ministre. A une semaine de l’examen du projet de loi visant à bannir le voile intégral dans les espaces publics, le 6 juillet, M. Fillon a plus que jamais réaffirmé, tout en délicatesse, sa détermination de voir disparaître « cette pratique minoritaire » du territoire français.
« Cette pratique minoritaire, qui bafoue les règles fondamentales du vivre-ensemble et qui heurte nos concitoyens, correspond à un comportement radical qui ne reflète pas la réalité de l’islam », a-t-il martelé.
« En renvoyant une image sombre et sectaire, les personnes qui dissimulent leur visage, au prétexte de leur foi, sont consciemment ou non les opposantes à l’islam de France que vous avez contribué à construire. L’islam de France, l’islam que vous vivez au quotidien n’a rien à voir avec cette caricature qui abaisse les lumières de votre foi. (…) Et c’est pour cela que vous devez vous dresser au premier rang contre ce détournement du message religieux. C’est à vous, les premiers, de faire gagner l’intelligence contre l’obscurantisme », déclare-t-il devant un auditoire qui lui était plutôt hostile.
Même si le constat est partagé avec le Premier ministre, M. Moussaoui a réaffirmé son opposition à une loi contre le voile intégral, privilégiant le dialogue plutôt que la force. « Des pratiques et comportements marginaux, comme le port du voile intégral, ne doivent pas conduire à la stigmatisation de la pratique musulmane dans son ensemble. Les musulmans de France comme les pouvoirs publics doivent agir ensemble pour faire reculer ces pratiques et permettre à l’islam de modération et du juste milieu (…) de s’exprimer davantage », affirme-t-il.
Quant à Abdelkader Achebouche, président de l'association Al-Ihsan, il dit ne pas vouloir se prononcer en son nom propre à Saphirnews. « Je ne souhaite pas rentrer dans les polémiques. J'adhère à la Grande Mosquée de Paris, donc j'adhère au discours de son recteur », nous déclare-t-il. Pour rappel, M. Boubakeur s'était prononcé, en avril dernier, pour une loi d'interdiction du niqab tout en demandant « un délai raisonnable de pédagogie » avant son application effective.
« Cette pratique minoritaire, qui bafoue les règles fondamentales du vivre-ensemble et qui heurte nos concitoyens, correspond à un comportement radical qui ne reflète pas la réalité de l’islam », a-t-il martelé.
« En renvoyant une image sombre et sectaire, les personnes qui dissimulent leur visage, au prétexte de leur foi, sont consciemment ou non les opposantes à l’islam de France que vous avez contribué à construire. L’islam de France, l’islam que vous vivez au quotidien n’a rien à voir avec cette caricature qui abaisse les lumières de votre foi. (…) Et c’est pour cela que vous devez vous dresser au premier rang contre ce détournement du message religieux. C’est à vous, les premiers, de faire gagner l’intelligence contre l’obscurantisme », déclare-t-il devant un auditoire qui lui était plutôt hostile.
Même si le constat est partagé avec le Premier ministre, M. Moussaoui a réaffirmé son opposition à une loi contre le voile intégral, privilégiant le dialogue plutôt que la force. « Des pratiques et comportements marginaux, comme le port du voile intégral, ne doivent pas conduire à la stigmatisation de la pratique musulmane dans son ensemble. Les musulmans de France comme les pouvoirs publics doivent agir ensemble pour faire reculer ces pratiques et permettre à l’islam de modération et du juste milieu (…) de s’exprimer davantage », affirme-t-il.
Quant à Abdelkader Achebouche, président de l'association Al-Ihsan, il dit ne pas vouloir se prononcer en son nom propre à Saphirnews. « Je ne souhaite pas rentrer dans les polémiques. J'adhère à la Grande Mosquée de Paris, donc j'adhère au discours de son recteur », nous déclare-t-il. Pour rappel, M. Boubakeur s'était prononcé, en avril dernier, pour une loi d'interdiction du niqab tout en demandant « un délai raisonnable de pédagogie » avant son application effective.
Un compromis proposé aux musulmans
Face à cette question sensible, M. Fillon se veut aussi conscient de la montée de l’islamophobie, rappelant que « 30% des faits de violences racistes, des menaces dans la très grande majorité des cas, ont visé des personnes de confession musulmane » l'an dernier, sans compter les multiples profanations de tombes et de mosquées.
Ce discours d’apaisement vient rappeler la récente signature de la convention-cadre entre le CFCM et Brice Hortefeux pour le suivi des actes anti-musulmans.
« Le drapeau tricolore est assez large pour rassembler et pour respecter chacun dans ses différences, il est assez large pour unir tous ceux qui, de toutes origines et de toutes confessions, sont la France d’aujourd’hui et la France de demain », déclare le chef du gouvernement, qui fait de son mieux pour faire passer la pilule aux musulmans concernant la loi anti-burqa.
Ce discours d’apaisement vient rappeler la récente signature de la convention-cadre entre le CFCM et Brice Hortefeux pour le suivi des actes anti-musulmans.
« Le drapeau tricolore est assez large pour rassembler et pour respecter chacun dans ses différences, il est assez large pour unir tous ceux qui, de toutes origines et de toutes confessions, sont la France d’aujourd’hui et la France de demain », déclare le chef du gouvernement, qui fait de son mieux pour faire passer la pilule aux musulmans concernant la loi anti-burqa.
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