Saint-Denis en état de siège : les Dionysiens se souviendront bien longtemps de la journée du 18 novembre. Les policiers du Raid ont débarqué vers 4h20 du matin mercredi au dernier étage d’un immeuble vétuste du centre-ville. Des échanges de tirs ont éclaté pendant plusieurs heures entre les terroristes suspects et les policiers. Près de 5 000 munitions sont envoyées côté policier. Il fallait aller vite car, selon les autorités, « leur armement et leur détermination laissent à penser qu’ils pouvaient passer à l’acte », a précisé le procureur de Paris François Molins lors de sa conférence de presse en fin de journée.
Sur place, ce sont des centaines de policiers et de militaires qui ont été mobilisés pour sécuriser toute la zone. Les voisins immédiats de l’appartement ont été évacués de chez eux à la hâte. Quant aux habitations alentours, leurs occupants ont été sommés de rester confinés, fenêtres et volets fermés, les tirs de kalachnikov pouvant atteindre une cible à 300 mètres et facilement traverser des murs de taille moyenne.
Sur place, ce sont des centaines de policiers et de militaires qui ont été mobilisés pour sécuriser toute la zone. Les voisins immédiats de l’appartement ont été évacués de chez eux à la hâte. Quant aux habitations alentours, leurs occupants ont été sommés de rester confinés, fenêtres et volets fermés, les tirs de kalachnikov pouvant atteindre une cible à 300 mètres et facilement traverser des murs de taille moyenne.
Qui est Abdelhamid Abaaoud ?
Dès le début de l’assaut, une explosion a retenti. La violence du souffle sera telle que le planché de l’appartement va s’effondrer. Après l’assaut, huit personnes ont été interpellées. Le parquet de Paris confirme la mort d'au moins trois autres, dont une femme, accusée d'avoir activé sa ceinture d’explosifs. Un acte qui fait d'elle la première femme kamikaze de France.*
Hasna, 26 ans, originaire de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), est présentée comme la cousine d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats de Paris et cible de cet assaut impressionnant du Raid à Saint-Denis. Devenu un des terroristes les plus recherchés d’Europe, le Belge d’origine marocaine, âgé de 28 ans, s’est rendu en Syrie en 2013 et a vite gravi les échelons de la hiérarchie de l'Etat islamique, dit Daesh. Il est présenté comme l’un des principaux dirigeants des « jihadistes » francophones.
Son corps a aussi été formellement identifié parmi les morts à Saint-Denis. « Il s'agit du corps découvert dans l'immeuble, criblé d'impacts », a fait savoir le procureur de Paris jeudi 19 novembre.
Hasna, 26 ans, originaire de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), est présentée comme la cousine d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats de Paris et cible de cet assaut impressionnant du Raid à Saint-Denis. Devenu un des terroristes les plus recherchés d’Europe, le Belge d’origine marocaine, âgé de 28 ans, s’est rendu en Syrie en 2013 et a vite gravi les échelons de la hiérarchie de l'Etat islamique, dit Daesh. Il est présenté comme l’un des principaux dirigeants des « jihadistes » francophones.
Son corps a aussi été formellement identifié parmi les morts à Saint-Denis. « Il s'agit du corps découvert dans l'immeuble, criblé d'impacts », a fait savoir le procureur de Paris jeudi 19 novembre.
Une famille dévastée par la peine
Comme la majorité des radicalisés, il a surpris toute sa famille. En janvier 2015, après les attentats à Paris, son père a déclaré sa honte d'être le géniteur d'Abdelhamid au quotidien belge Het Laatste Nieuws. « Je n’en peux plus. Je suis à bout de forces. J’ai honte pour Abdelhamid, mon fils. Il a ruiné nos vies », avait soufflé Omar, résidant avec sa famille à Molenbeek, près de Bruxelles, cible de nouvelles et importantes perquisitions après les attentats du 13 novembre.
Car si son fils semble avoir réussi à radicaliser sa cousine, il n’a pas hésité à kidnapper son petit frère de 13 ans pour le rejoindre dans le combat, ce que le père n'a pas accepté au point de porter plainte contre l'aîné. L'acte de trop pour la famille Abaaoud. « Comme mon père Omar, elle est terriblement gênée par ce qui est arrivé. Elle est sous médicaments et se languit derrière les volets », avait fait savoir la sœur en janvier 2015. Les attentats de Paris ont naturellement aggravé l'immense peine de la famille, qui n'ose plus sortir de leur domicile.
Car si son fils semble avoir réussi à radicaliser sa cousine, il n’a pas hésité à kidnapper son petit frère de 13 ans pour le rejoindre dans le combat, ce que le père n'a pas accepté au point de porter plainte contre l'aîné. L'acte de trop pour la famille Abaaoud. « Comme mon père Omar, elle est terriblement gênée par ce qui est arrivé. Elle est sous médicaments et se languit derrière les volets », avait fait savoir la sœur en janvier 2015. Les attentats de Paris ont naturellement aggravé l'immense peine de la famille, qui n'ose plus sortir de leur domicile.
Abdelhamid Abaaoud, ici en Syrie dans une vidéo en 2014.
Quand il se vantait d'horreurs commis en Syrie
Abdelhamid Abaaoud s'est fait connaître cette année pour être le cerveau de la cellule terroriste démantelée à Verviers peu après-Charlie. Le public a alors découvert le visage de celui qui se donne pour nom Abu Omar Soussi (ou Abu Omar al-Belgiki) dans une vidéo glaçante en 2014 dans laquelle il se vante de tracter les cadavres des « ennemis de l’islam » au volant d’un pick-up.
Sourire aux lèvres et à l'aise devant la caméra avec sa bande de copains d’enfance venus également de Belgique, il compare les corps de ces rebelles syriens, « des apostats », aux jet-ski qu’il tractait pour aller en vacances au Maroc… Une vidéo qui l’avait rendu célèbre sur la Toile chez les sympathisants de l'Etat islamique et que Paris Match avait diffusé en mars 2014.
Aux lendemains des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher, il écrivait sur Twitter : « La bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’agit que du début. » Comme lui, de nombreux partisans de l'EI partis en Syrie sont très actifs sur les réseaux sociaux.
Abdelhamid Abaaoud est mort. En revanche, aucune nouvelle de Salah Abdeslam, soupçonné d'être le membre du commando ayant tiré sur les badauds dans les 10e et 11e arrondissements parisiens le 13 novembre. Un impressionnant dispositif policier avait été déployé mercredi autour d'un bureau de poste de Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis, après qu'un guichetier ait signalé la venue d'un homme qui se serait présenté à lui avec une identité similaire. Une fausse alerte parmi tant d'autres qui entretiennent un climat de peur et de psychose consécutif aux attentats du 13 novembre. L'assaut à Saint-Denis, quelques jours après les attentats au Stade de France, laissera des traces auprès des habitants de la région, marqués.
Mise à jour vendredi 20 novembre : Le parquet de Paris a annoncé que trois personnes ont été identifiées parmi les morts. Quant à Hasna, elle n'est pas morte en kamikaze, selon des sources policières. C'est un homme qui se serait fait exploser.
Sourire aux lèvres et à l'aise devant la caméra avec sa bande de copains d’enfance venus également de Belgique, il compare les corps de ces rebelles syriens, « des apostats », aux jet-ski qu’il tractait pour aller en vacances au Maroc… Une vidéo qui l’avait rendu célèbre sur la Toile chez les sympathisants de l'Etat islamique et que Paris Match avait diffusé en mars 2014.
Aux lendemains des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher, il écrivait sur Twitter : « La bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’agit que du début. » Comme lui, de nombreux partisans de l'EI partis en Syrie sont très actifs sur les réseaux sociaux.
Abdelhamid Abaaoud est mort. En revanche, aucune nouvelle de Salah Abdeslam, soupçonné d'être le membre du commando ayant tiré sur les badauds dans les 10e et 11e arrondissements parisiens le 13 novembre. Un impressionnant dispositif policier avait été déployé mercredi autour d'un bureau de poste de Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis, après qu'un guichetier ait signalé la venue d'un homme qui se serait présenté à lui avec une identité similaire. Une fausse alerte parmi tant d'autres qui entretiennent un climat de peur et de psychose consécutif aux attentats du 13 novembre. L'assaut à Saint-Denis, quelques jours après les attentats au Stade de France, laissera des traces auprès des habitants de la région, marqués.
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