Le Rafale de l'entreprise Dassault Aviation était une fois de plus la vedette du Salon.
Le Salon de l'aviation du Bourget, qui s'est tenu du 15 au 21 juin, a fêté ses 100 ans cette année. Plusieurs milliers de visiteurs, et sans doute autant de rêveurs, ont assisté à cette grande fête de l'aviation. Ce salon, qui n'a de cesse d'attirer les curieux, est aussi la foire française de l'aéronautique. C'est l'occasion pour beaucoup d'industriels de nouer des contacts et de présenter leurs produits en vue de les commercialiser. Parmi les professionnels présents au Bourget, les marchands d'armes figurent en bonne place.
Missiles, drones, avions et hélicoptères militaires... C'est un véritable arsenal qui s'est constitué sur le petit aéroport du Bourget. Si la crise frappe de plein fouet les industriels de tous les secteurs, il semble que l'armement soit relativement épargné. Ce ne sont pas moins de 40 fabricants de matériel militaire qui sont allés à la rencontre de leurs clients potentiels. La France reste aujourd'hui l'un des chefs de file de cette industrie.
L'industrie française en bonne position
Si, d'après les volume de ventes, les plus grands marchands d'armes restent la Russie et les États-Unis, la France garde néanmoins une réelle avance sur le plan technologique.
Ainsi, malgré une production plus réduite que celle des Russes ou que celle des Américains, le constructeur d'avions Dassault a su placer, au cours de son histoire, ses appareils dans plus de 20 pays à travers le monde. Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, la production française d'armements contribue à faire de l'Union européenne la responsable de plus d'un quart des exportations d'armes au niveau mondial.
Ainsi, malgré une production plus réduite que celle des Russes ou que celle des Américains, le constructeur d'avions Dassault a su placer, au cours de son histoire, ses appareils dans plus de 20 pays à travers le monde. Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, la production française d'armements contribue à faire de l'Union européenne la responsable de plus d'un quart des exportations d'armes au niveau mondial.
La firme MBDA, implantée à la Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher) est le leader européen de la conception et de la fabrication de missiles. Chaque année, ce sont des dizaines d'unités d'au moins 15 modèles différents de projectiles qui sortent des chaînes de production de cette filiale du groupe EADS. Combien de victimes font-ils chaque année ? Mystère. Une chose est sure, la position de leader de la société MBDA permet à cette dernière de multiplier le nombre de ses clients : des pays européens tels que l'Allemagne, la Belgique ou encore la Grèce ; plusieurs pays du Golfe, dont le Koweït ou les Émirats arabes unis ; mais également des pays en voie de développement comme le Pérou ou bien l'Équateur.
Les ONG déclarent la guerre aux marchands de mort
Les marchands d'armes, souvent qualifiés de marchands de mort par les ONG, suscitent l'indignation chez bon nombre de militants pacifistes. La lutte de l'association Handicap International n'est pas armée, bien au contraire. Les cibles principales de l'ONG sont les bombes à sous-munitions (BASM). Les BASM ont la particularité de ne pas exploser totalement au moment de l'impact. Elles libèrent autour d'elles une multitude de petites charges explosives. Les BASM sèment de véritables bombes à retardement, qui, chaque année, mutilent des centaines d'enfants à travers le monde.
Des militants de la campagne BDS-France manifestent devant le stand d'Israël au salon du Bourget.
En décembre 2008, le traité d'Oslo vient jeter un pavé dans la marre des industriels de l'armement. Son but est d'interdire l'usage des sous-munitions. Pour l'heure, sur les 155 pays investis dans le processus, moins d'une centaine d'entre eux auraient ratifié l'accord sur l'interdiction des BASM.
« Cessez les crimes de guerre israéliens ! », « Refusez d'entrer dans ce bâtiment de la honte ! », scandaient, samedi 20 juin, les militants de la campagne BDS-France (Boycott-Désinvestissement-Sanction), devant le stand d'Israël, lors de la dernière édition du Salon de l'aviation du Bourget. Israël est en effet l'un des plus grands fabricants d'armes au monde.
Les militants présents ce jour-là accusent l'État français de contribuer indirectement aux actions de l'armée israélienne à l'encontre de la bande de Gaza, et, entendent, de ce fait, dénoncer le partenariat militaire France-Israël. Selon plusieurs militants, du matériel militaire « made in France » aurait été utilisé, par les forces israéliennes, en janvier 2009 sur les Territoires palestiniens.
« Cessez les crimes de guerre israéliens ! », « Refusez d'entrer dans ce bâtiment de la honte ! », scandaient, samedi 20 juin, les militants de la campagne BDS-France (Boycott-Désinvestissement-Sanction), devant le stand d'Israël, lors de la dernière édition du Salon de l'aviation du Bourget. Israël est en effet l'un des plus grands fabricants d'armes au monde.
Les militants présents ce jour-là accusent l'État français de contribuer indirectement aux actions de l'armée israélienne à l'encontre de la bande de Gaza, et, entendent, de ce fait, dénoncer le partenariat militaire France-Israël. Selon plusieurs militants, du matériel militaire « made in France » aurait été utilisé, par les forces israéliennes, en janvier 2009 sur les Territoires palestiniens.
Soupçons de crimes de guerre
L'armée israélienne est, en outre, soupçonnée d'avoir employé des armes interdites en la présence de civils, lors de sa dernière incursion à Gaza. Les brûlures de certaines victimes laissent penser que des munitions au phosphore blanc auraient été employées dans des zones très densément peuplées. L'utilisation d'un tel composé chimique dans le cadre d'opérations militaires est considérée, par l'ONU, comme un crime de guerre. Selon l'association Human Rights Watch, qui se fonde sur le droit international, l'usage du phosphore blanc dans la bande de Gaza relève effectivement du crime de guerre.
Le rêve atomique
Vu l'importance du commerce des armes sur le plan mondial, d'aucuns se demandent si l'action des associations pacifistes se fera suffisamment entendre. La voie du désarmement nucléaire semble, quant à elle, mener à une impasse.
Historiquement, seuls cinq pays, vainqueurs lors de la Seconde Guerre mondiale et membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, sont censés bénéficier, légalement, de la force de frappe nucléaire. C'est, par ailleurs, le général de Gaulle qui a permis de doter la France de la bombe atomique. Or l'arme est détenue « illégalement » par au moins quatre autres pays.
Français, Anglais et Américains – tous trois membres permanents du Conseil de sécurité avec la Chine et la Russie – n'ont de cesse de faire pression sur les nouveaux détenteurs de l'arme atomique, pour que ceux-ci abandonnent leurs programmes nucléaires illégaux. S'agit-il pour ces trois puissances de préserver le monde d'un désastre nucléaire ? Ou bien est-il simplement question pour elles de préserver leur hégémonie ? Mais, enfin, plutôt que de donner des leçons à des pays tiers, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, ne devraient-ils pas commencer par montrer le bon exemple ?
Historiquement, seuls cinq pays, vainqueurs lors de la Seconde Guerre mondiale et membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, sont censés bénéficier, légalement, de la force de frappe nucléaire. C'est, par ailleurs, le général de Gaulle qui a permis de doter la France de la bombe atomique. Or l'arme est détenue « illégalement » par au moins quatre autres pays.
Français, Anglais et Américains – tous trois membres permanents du Conseil de sécurité avec la Chine et la Russie – n'ont de cesse de faire pression sur les nouveaux détenteurs de l'arme atomique, pour que ceux-ci abandonnent leurs programmes nucléaires illégaux. S'agit-il pour ces trois puissances de préserver le monde d'un désastre nucléaire ? Ou bien est-il simplement question pour elles de préserver leur hégémonie ? Mais, enfin, plutôt que de donner des leçons à des pays tiers, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, ne devraient-ils pas commencer par montrer le bon exemple ?
Lexique
Drone : avion sans pilote, guidé a distance, de taille plus ou moins importante. Son envergure peut aller de 50 cm à 20 m selon les modèles. Il permet de ne pas exposer les soldats au feu de l'adversaire. Il peut être utilisé pour des missions de reconnaissance (photographies), et parfois il peut être armé en vue de transporter des charges explosives derrière les lignes ennemies. Le drone est toujours équipé d'une ou de plusieurs caméras.
Phosphore blanc : composé chimique utilisé de plusieurs manières dans l'armement. Le phosphore blanc se consume au contact de l'air. Il peut donc être employé dans des projectiles éclairants (pour les combats de nuit), ou bien pour créer des écrans de protection par la fumée (grenades fumigènes). Son usage est sujet à une réglementation des plus strictes car, selon l'ONU, le phosphore blanc peut, lors d'opérations militaires, toucher de manière indifférente aussi bien les personnels civils que les personnels militaires. Les blessures causées par le phosphore blanc sont par ailleurs excessivement douloureuses et traumatisantes.
BASM : bombes à sous-munitions. Elles sont, en apparence, une seule et unique bombe. En réalité, il s'agit d'une grosse enveloppe, lâchée par un avion ou envoyée par un lance-missile, et qui contient une multitude de petites bombes qui, comme des mines, exploseront au passage d'hommes ou de véhicules.
Bombe atomique : fait partie de ce que l'on appelle l'arsenal nucléaire. Hormis plusieurs essais menés par les pays qui la détiennent, cette arme, dite de destruction massive, a été employée à deux reprises. Les États-Unis l'ont utilisée, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sur les villes d'Hiroshima et de Nagasaki (Japon). La bombe atomique tue de trois manières : dans un premier temps, le souffle violent de l'explosion balaye toute vie sur son passage ; ensuite, au plus près du point d'impact, les températures sont telles que les corps sont immédiatement brûlés ; enfin, pour ceux qui auraient survécu à l'explosion, les chances de développer leucémies et autres cancers sont très fortes étant donné la puissance des radiations émises, durant parfois plusieurs années, des suites d'une explosion nucléaire.
Chiffres clés
Les détenteurs de l'arme nucléaire : selon le droit international, seuls les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine ont le droit de détenir la bombe atomique. Dans les faits, la Corée du Nord, l'Inde, le Pakistan et Israël disposent tous les quatre de la dissuasion nucléaire. L'Iran est par ailleurs fortement soupçonné de vouloir fabriquer sa propre bombe.
Les marchands d'armes : assurément, les Russes et les Américains sont les plus grands vendeurs et producteurs d'armes de guerres au monde. Ainsi, les États-Unis, avec des firmes aussi prestigieuses que Lokheed Martin ou Northrop Grumman, cumulaient à eux seuls près de 140 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans la filière défense en 2007. La production cumulée de toute l'Europe n'atteint même pas le tiers des seules recettes américaines.
Côté russe, les chiffres sont beaucoup plus difficiles d'accès. Néanmoins, la Russie est le fournisseur, presque officiel, de toutes les guérillas du tiers-monde. En effet, le fusil d'assaut AK47, plus connu sous le nom de Kalashnikov est depuis la fin des années 1940 présent sur la quasi-totalité des théâtres d'opérations militaires sur la planète. La Russie est le premier exportateur mondial d'armes (31 % des exportations). L'AK47 est en dotation dans plusieurs armées nationales (la Russie, l'Iran, Israël, le Maroc, et même les États-Unis durant la guerre du Viêtnam). La Kalashnikov est surtout connue pour être la star de toutes les rébellions et autres insurrections.