Benoit Hamon, porte-parile du PS, se positionne contre la loi, rebaptisée « anti-nounous voilées ».
Le bureau national du Parti socialiste ne s’est pas encore prononcé officiellement à propos de la proposition de loi (PPL) visant à élargir l’interdiction des signes religieux dans les structures privées de la petite enfance mais une voix de la plus haute importance se fait entendre : celle de Benoît Hamon, qui n’est autre que le porte-parole du PS.
Dans un entretien accordé à Saphirnews mardi 24 janvier, il s’oppose fermement à la PPL, qu’il juge comme « un dommage collatéral du débat sur l’identité nationale » initié par la droite en 2009. Un débat qui s’est ensuivi d’autres et qui « a beaucoup pollué l’espace public et démocratique depuis plusieurs années au point de brouiller les représentations dans les têtes de nombreuses personnes, y compris au sein de la gauche », nous déclare-t-il.
Dans un entretien accordé à Saphirnews mardi 24 janvier, il s’oppose fermement à la PPL, qu’il juge comme « un dommage collatéral du débat sur l’identité nationale » initié par la droite en 2009. Un débat qui s’est ensuivi d’autres et qui « a beaucoup pollué l’espace public et démocratique depuis plusieurs années au point de brouiller les représentations dans les têtes de nombreuses personnes, y compris au sein de la gauche », nous déclare-t-il.
Une loi « inconstitutionnelle »
Encore une fois, c’est bien l’article 3 du texte qui suscite les plus vives réactions du porte-parole. « L’Etat n’a pas à légiférer dans la sphère privée au point d’interdire aux femmes musulmanes voilées de ne pas pouvoir être assistante maternelle à domicile, qui relève du libre choix des parents qui décident de confier leurs enfants. Une proposition telle que celle-ci ne passera même pas le cadre de la Constitution », insiste-t-il.
Si promulgué, le texte n’aura pour ainsi dire « aucune chance d’être validé par le Conseil constitutionnel » en cas de recours. « L’égalité des droits entre citoyens devrait suffire à remettre en cause cette PPL. C’est une mauvaise initiative, car elle vise une catégorie de la population en fonction de leur religion », poursuit-il.
Si promulgué, le texte n’aura pour ainsi dire « aucune chance d’être validé par le Conseil constitutionnel » en cas de recours. « L’égalité des droits entre citoyens devrait suffire à remettre en cause cette PPL. C’est une mauvaise initiative, car elle vise une catégorie de la population en fonction de leur religion », poursuit-il.
Un projet de loi bientôt enterré ?
Un projet élaboré en catimini, c’est l’impression qu’en a eue M. Hamon, qui assure avoir été « surpris » par l’initiative, car « le bureau national n’a jamais été saisi de la question alors que c’est une décision lourde qui nous engage quelque part », arguant que « les groupes politiques au Sénat sont autonomes et que nous ne sommes pas forcément au courant de tout. Pour ma part, je ne me sens pas engagé dans les discussions ».
Tout soutien à ce projet relève de « l’incompréhensible », indique-t-il. « On est loin d’une entrée en vigueur de la loi, mais je fais partie de ceux qui ont signifié que le texte ne doit pas aller au-delà de cette étape ». Une déclaration qui constitue un appel au groupe socialiste de l’Assemblée pour ne pas voter la PPL, qui « a suscité une émotion suffisamment forte et légitime aux yeux des élus socialistes, indépendamment des sénateurs », dont il rappelle qu’ils n’étaient pas tous d’accord, à l’image de Bariza Khiari, devenue vice-présidente au Palais Bourbon en septembre dernier après la victoire de la gauche aux élections sénatoriales.
Dissensions ou pas, le texte a été adopté. Et force est de constater que les voix socialistes s’élevant contre le texte ne se sont jusque-là pas fait entendre, donnant à croire que le parti ne s'en offusque point.
Tout soutien à ce projet relève de « l’incompréhensible », indique-t-il. « On est loin d’une entrée en vigueur de la loi, mais je fais partie de ceux qui ont signifié que le texte ne doit pas aller au-delà de cette étape ». Une déclaration qui constitue un appel au groupe socialiste de l’Assemblée pour ne pas voter la PPL, qui « a suscité une émotion suffisamment forte et légitime aux yeux des élus socialistes, indépendamment des sénateurs », dont il rappelle qu’ils n’étaient pas tous d’accord, à l’image de Bariza Khiari, devenue vice-présidente au Palais Bourbon en septembre dernier après la victoire de la gauche aux élections sénatoriales.
Dissensions ou pas, le texte a été adopté. Et force est de constater que les voix socialistes s’élevant contre le texte ne se sont jusque-là pas fait entendre, donnant à croire que le parti ne s'en offusque point.
« Le texte ne devra davantage pas être repris demain si le PS gouverne »
« Les députés socialistes de l’Assemblée nationale ne devraient pas voter la loi, ce qui vaudrait à la proposition d’être enterrée », déclare Benoît Hamon. Si tel est le cas, elle ne devrait donc pas passer le cap de la promulgation, d’autant que Europe Ecologie-Les Verts et une partie des députés UMP s’y sont opposés. « Le texte ne devra davantage pas être repris demain si le PS gouverne », conclut M. Hamon. Allusion à une probable victoire de François Hollande à l’élection présidentielle.
Se traduit une volonté de ne pas se mettre à dos les citoyens français de confession musulmane, exaspérés par les nombreuses attaques à leur encontre sous l’ère Sarkozy et agacés par une gauche schizophrène sur les questions d’islam. L’enterrement du texte constituerait déjà un premier pas vers l’apaisement de la colère suscitée, mais n'en fera pas des musulmans moins dupes de l'inopportunité que constitue la loi à trois mois de l'élection présidentielle.
Se traduit une volonté de ne pas se mettre à dos les citoyens français de confession musulmane, exaspérés par les nombreuses attaques à leur encontre sous l’ère Sarkozy et agacés par une gauche schizophrène sur les questions d’islam. L’enterrement du texte constituerait déjà un premier pas vers l’apaisement de la colère suscitée, mais n'en fera pas des musulmans moins dupes de l'inopportunité que constitue la loi à trois mois de l'élection présidentielle.
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