Un espace multiconfessionnel dédié aux activités cultuelles et culturelles verra le jour à Bussy-Saint-Georges en 2012. Est prévue l'ouverture de deux pagodes, d'une synagogue et d'une mosquée, avec un parking commun. (photo : DR)
Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) est une des villes nouvelles qui se développent dans l’aire de Marne-la-Vallée. Son expansion démographique – multiplication par onze du nombre d’habitants entre 1990 et 2005 – n’est pas due qu’à l’exode rural : 50 % des 21 000 Buxangeorgiens sont d’origine étrangère, dont une majorité venue d’Asie.
On y trouve déjà une stèle en hommage aux boat people vietnamiens, une avenue Yitzhak-Rabbin ou un rond-point de Saïgon. La diversité religieuse a interrogé Hugues Rondeau, maire de la commune (Parti radical) depuis 1998.
« Les politiques ne peuvent pas faire l’impasse sur le fait religieux, explique-t-il. Plutôt que de prêter des salles ponctuellement, j’ai voulu globaliser les demandes des communautés. Après avoir rencontré les représentants des communautés, j’ai souhaité dédier un espace aux activités cultuelles et culturelles. »
On y trouve déjà une stèle en hommage aux boat people vietnamiens, une avenue Yitzhak-Rabbin ou un rond-point de Saïgon. La diversité religieuse a interrogé Hugues Rondeau, maire de la commune (Parti radical) depuis 1998.
« Les politiques ne peuvent pas faire l’impasse sur le fait religieux, explique-t-il. Plutôt que de prêter des salles ponctuellement, j’ai voulu globaliser les demandes des communautés. Après avoir rencontré les représentants des communautés, j’ai souhaité dédier un espace aux activités cultuelles et culturelles. »
Un projet unique, classé au patrimoine religieux de l’Unesco
L’accueil des intéressés étant positif, la commune a prévu ce site au cœur du nouveau parc urbain du Sycomore, aujourd’hui lieu de promenade : 4 000 logements et des commerces sur 70 hectares.
L’an prochain vont ainsi voir le jour deux pagodes bouddhistes (taïwanaise et laotienne), une synagogue et une mosquée. Juifs et musulmans pratiquent aujourd’hui dans des préfabriqués, tandis que les bouddhistes doivent rejoindre Vincennes. Les communautés sont invitées à jouer collectif : le parking sera commun, aucune barrière ne séparera les lieux et la mosquée sera édifiée en face de la synagogue.
« Nous souhaitons que ces bâtiments soient visibles par tous, que la population perçoive dans les religions un facteur de stabilité et de rayonnement. Cet espace va aussi attirer du monde chez nous. »
Plutôt qu’une spécialité culinaire ou un énième festival de jazz, Bussy-Saint-Georges va disposer d’une vitrine originale : la cohabitation religieuse. Ce projet, unique en Europe, lui vaut un classement au patrimoine religieux de l’Unesco.
Si elle a aidé à l’acquisition des terrains aux meilleurs conditions, la commune, conformément à la loi de 1905, n’a financé aucun des projets. Mais elle a surveillé de près le montage financier des quatre dossiers, menés « avec des associations locales que nous connaissons bien », selon Florent Perez, directeur de cabinet du maire. La pagode Fo Guang Shan a fait jouer la solidarité de son réseau mondial. La pagode laotienne et la mosquée sont principalement financées par des dons, comme la synagogue, laquelle a été soutenue par le Consistoire de Paris.
« Nous avons posé des conditions architecturales strictes. Nous ne voulions pas de caricatures du fait religieux, mais des formes compatibles avec notre région et notre culture judéo-chrétienne », précise le maire. Ainsi, le minaret de la mosquée sera simplement suggéré par un petit élancement et la coupole sera discrète. La pagode Fo Guang Shan est conçue dans le style contemporain, car « nous ne sommes pas à Taïwan », affirme Hugues Rondeau.
Hormis quelques voix d’extrême droite opposées à la mosquée, le projet n’a pas rencontré de contestation.
L’an prochain vont ainsi voir le jour deux pagodes bouddhistes (taïwanaise et laotienne), une synagogue et une mosquée. Juifs et musulmans pratiquent aujourd’hui dans des préfabriqués, tandis que les bouddhistes doivent rejoindre Vincennes. Les communautés sont invitées à jouer collectif : le parking sera commun, aucune barrière ne séparera les lieux et la mosquée sera édifiée en face de la synagogue.
« Nous souhaitons que ces bâtiments soient visibles par tous, que la population perçoive dans les religions un facteur de stabilité et de rayonnement. Cet espace va aussi attirer du monde chez nous. »
Plutôt qu’une spécialité culinaire ou un énième festival de jazz, Bussy-Saint-Georges va disposer d’une vitrine originale : la cohabitation religieuse. Ce projet, unique en Europe, lui vaut un classement au patrimoine religieux de l’Unesco.
Si elle a aidé à l’acquisition des terrains aux meilleurs conditions, la commune, conformément à la loi de 1905, n’a financé aucun des projets. Mais elle a surveillé de près le montage financier des quatre dossiers, menés « avec des associations locales que nous connaissons bien », selon Florent Perez, directeur de cabinet du maire. La pagode Fo Guang Shan a fait jouer la solidarité de son réseau mondial. La pagode laotienne et la mosquée sont principalement financées par des dons, comme la synagogue, laquelle a été soutenue par le Consistoire de Paris.
« Nous avons posé des conditions architecturales strictes. Nous ne voulions pas de caricatures du fait religieux, mais des formes compatibles avec notre région et notre culture judéo-chrétienne », précise le maire. Ainsi, le minaret de la mosquée sera simplement suggéré par un petit élancement et la coupole sera discrète. La pagode Fo Guang Shan est conçue dans le style contemporain, car « nous ne sommes pas à Taïwan », affirme Hugues Rondeau.
Hormis quelques voix d’extrême droite opposées à la mosquée, le projet n’a pas rencontré de contestation.
« Nous dessinons sur une page vierge »
Une préfiguration d’une possible évolution dans la prise en compte du fait religieux ? Les promoteurs du projet reconnaissent que les conditions sont favorables. Avec 33 % de cadres, et 22,3 % de professions intermédiaires, la population dispose de revenus supérieurs à la moyenne de la région et du pays.
L’intégration sociale met à l’abri de certaines tensions qu’exacerbent parfois les informations venues du Moyen-Orient. « Notre ville n’a pas d’identité forte. Personne n’est d’ici et nous dessinons sur une page vierge », ajoute le maire, conscient que le modèle n’est pas transposable partout. Pourtant, des émissaires d’autres communes observent l’expérience.
Début 2012 est prévue l’ouverture de la pagode Fo Guang Shan, les centres israélite et islamique arriveront en fin de cette même année, comme le monastère bouddhiste laotien. Des projets de temple protestant chinois et de centre arménien orthodoxe avancent pour occuper les deux places restantes. Et les catholiques dans tout ça ? Ils disposent de l’église Notre-Dame du Val, depuis 1997.
L’intégration sociale met à l’abri de certaines tensions qu’exacerbent parfois les informations venues du Moyen-Orient. « Notre ville n’a pas d’identité forte. Personne n’est d’ici et nous dessinons sur une page vierge », ajoute le maire, conscient que le modèle n’est pas transposable partout. Pourtant, des émissaires d’autres communes observent l’expérience.
Début 2012 est prévue l’ouverture de la pagode Fo Guang Shan, les centres israélite et islamique arriveront en fin de cette même année, comme le monastère bouddhiste laotien. Des projets de temple protestant chinois et de centre arménien orthodoxe avancent pour occuper les deux places restantes. Et les catholiques dans tout ça ? Ils disposent de l’église Notre-Dame du Val, depuis 1997.
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