Jugé devant le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye, Radovan Karadzic, ancien chef politique des serbes de Bosnie, a surpris l’audience avec ses déclarations. Dans un calme absolu, il a effectivement affirmé, mardi 18 octobre, qu’au lieu d’être poursuivi, il devrait « être récompensé pour toutes les bonnes actions » qu’il a faites et qu’il « a fait tout ce qui était humainement possible pour éviter la guerre et réduire la souffrance humaine ».
Petit rappel des faits : Radovan Karadzic est accusé de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide pour son implication dans la guerre de Bosnie (1992-1995). Cette dernière inclut le massacre de Srebrenica où 8 000 Musulmans (essentiellement des hommes et des garçons) ont perdu la vie. L’accusé a continué son intervention en déclarant « ne rien avoir contre les Musulmans et les Croates » en prenant comme exemple que son coiffeur était musulman. Il a enchaîné en qualifier de « mensonges, de la propagande et des rumeurs » les atrocités commis par les Serbes et lui-même.
Sur le bombardement du marché Sarajevo causant la mort de dizaines de personnes, Karadzic est même allé jusqu’à dire que les victimes étaient « des corps de personnes qui étaient mortes de manière naturelle (…) pris à la morgue et mis sur la place du marché pour créer un sentiment de catastrophe ».
Les déclarations des témoins appelés par Karadzic se sont ajoutées au désarroi des associations de victimes et de survivants. En tant que premier témoin, le colonel russe de la force de l’ONU et chef d’état major pour le secteur de Sarajevo en 1995, Andreï Demurenko, a assuré que l’obus lancé au marché de Sarajevo en 1995 ne pouvait avoir été tiré des positions serbes. Il a rajouté qu’il s’agissait d’un « acte terroriste » orchestré par les Bosniens en guise de provocation.
Présents dans l’assistance et indignés par les déclarations de Karadzic, les proches des victimes et survivants n’ont pas tardé à exprimer leur ressentiment. Fikret Alic, photographié dans un camp de concentration serbe le 5 août 1992 (image ayant fait le tour du monde), a déclaré que « c’est très humiliant d’entendre son discours » et que « le monde entier a vu ce qu’il s’était passé en Bosnie. Il ne peut pas se présenter comme un gardien de la paix ».
Les membres de l’association « Mères de Srebrenica » ont également réagi à la sortie de l’audience. L’une d’elles, Kada Hotic, qui a perdu son mari, son fils et d’autres membres de sa famille à Srebrenica, n’a pas mâché ses mots. Elle a confié à la presse que M. Karadzic veut « tromper le monde » en affirmant avoir tout fait pour « éviter la guerre ». Pour mieux montrer son désarroi, elle a annoncé avec ironie que M. Karadzic « a effectivement réduit les souffrances de milliers de gens en les envoyant sous terre » et que si l’accusé « n’a rien contre les musulmans, il n’a fait qu’en tuer un si grand nombre ».
Lire aussi :
Massacre de Srebrenica: plainte contre l'ONU des victimes
Reprise du procès de Ratko Mladic, le boucher de Srebrenica
Fin de cavale pour Radovan Karadzic
Petit rappel des faits : Radovan Karadzic est accusé de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide pour son implication dans la guerre de Bosnie (1992-1995). Cette dernière inclut le massacre de Srebrenica où 8 000 Musulmans (essentiellement des hommes et des garçons) ont perdu la vie. L’accusé a continué son intervention en déclarant « ne rien avoir contre les Musulmans et les Croates » en prenant comme exemple que son coiffeur était musulman. Il a enchaîné en qualifier de « mensonges, de la propagande et des rumeurs » les atrocités commis par les Serbes et lui-même.
Sur le bombardement du marché Sarajevo causant la mort de dizaines de personnes, Karadzic est même allé jusqu’à dire que les victimes étaient « des corps de personnes qui étaient mortes de manière naturelle (…) pris à la morgue et mis sur la place du marché pour créer un sentiment de catastrophe ».
Les déclarations des témoins appelés par Karadzic se sont ajoutées au désarroi des associations de victimes et de survivants. En tant que premier témoin, le colonel russe de la force de l’ONU et chef d’état major pour le secteur de Sarajevo en 1995, Andreï Demurenko, a assuré que l’obus lancé au marché de Sarajevo en 1995 ne pouvait avoir été tiré des positions serbes. Il a rajouté qu’il s’agissait d’un « acte terroriste » orchestré par les Bosniens en guise de provocation.
Présents dans l’assistance et indignés par les déclarations de Karadzic, les proches des victimes et survivants n’ont pas tardé à exprimer leur ressentiment. Fikret Alic, photographié dans un camp de concentration serbe le 5 août 1992 (image ayant fait le tour du monde), a déclaré que « c’est très humiliant d’entendre son discours » et que « le monde entier a vu ce qu’il s’était passé en Bosnie. Il ne peut pas se présenter comme un gardien de la paix ».
Les membres de l’association « Mères de Srebrenica » ont également réagi à la sortie de l’audience. L’une d’elles, Kada Hotic, qui a perdu son mari, son fils et d’autres membres de sa famille à Srebrenica, n’a pas mâché ses mots. Elle a confié à la presse que M. Karadzic veut « tromper le monde » en affirmant avoir tout fait pour « éviter la guerre ». Pour mieux montrer son désarroi, elle a annoncé avec ironie que M. Karadzic « a effectivement réduit les souffrances de milliers de gens en les envoyant sous terre » et que si l’accusé « n’a rien contre les musulmans, il n’a fait qu’en tuer un si grand nombre ».
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