Une victoire judiciaire pour le collectif Palestine de l'Ecole normale supérieure (ENS). Le Tribunal administratif de Paris a condamné, samedi 26 février, la direction de l’Ecole pour avoir refusé la réservation d'une salle pour un débat sur la question israélo-palestinienne, organisé dans le cadre de la semaine contre l'apartheid israélien (Israel Apartheid Week) en mars.
Selon ses membres, ce débat avait pour objectif de « réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d'apartheid pour décrire la situation israélo-palestinienne ». Le collectif avait ainsi invité Omar Barghouti, initiateur en Cisjordanie de la campagne BDS, et la réalisatrice franco-israélienne Simone Bitton, ainsi que des étudiants israéliens et palestiniens.
L'ENS n'a pas souhaité répondre favorablement à la demande du collectif et a refusé, par la voix de sa directrice Monique Canto-Sperber, fin février, la réservation de la salle, estimant que « l'ENS n'a pas pour vocation d'abriter des meetings de partis politiques ou des réunions organisées par des groupes militants, nationaux ou internationaux, dans lesquels s'exprimerait un point de vue univoque ».
Estimant avoir été une nouvelle fois censurée et que la décision de la direction est « une violation manifeste des libertés fondamentales de réunion et d'expression », le collectif a décidé de porter l'affaire en justice qui lui a donné en partie raison. Dans ses conclusions, le juge des référés estime que les plaignants « sont fondés à soutenir que la directrice de l'ENS, dans l'exercice de ses fonctions, a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion, qui constitue une liberté fondamentale » et a ordonné à l'ENS de suspendre sa décision de réexaminer la demande du collectif Palestine, notant que les plaignants ont « fait part de leur volonté d'assurer un caractère contradictoire aux débats programmés ».
Conformément à la décision du juge, la direction de l'école a réexaminé, mardi 1er mars, la demande du collectif mais a de nouveau refusé la salle, au motif que le débat aurait dû être contradictoire. Le collectif devrait saisir le juge administratif pour obtenir satisfaction.
Cette affaire fait suite à l'annulation d'un débat sur Israël avec Stéphane Hessel, mi-janvier, qui avait déclenché une polémique. L'auteur d'Indignez-vous !, était invité à débattre de la répression de la campagne de boycott des produits israéliens. La direction de l'ENS avait annulé le débat après les inquiétudes relayées par le Conseil représentatif des associations juives de France (CRIF) et plusieurs associations juives.
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Selon ses membres, ce débat avait pour objectif de « réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d'apartheid pour décrire la situation israélo-palestinienne ». Le collectif avait ainsi invité Omar Barghouti, initiateur en Cisjordanie de la campagne BDS, et la réalisatrice franco-israélienne Simone Bitton, ainsi que des étudiants israéliens et palestiniens.
L'ENS n'a pas souhaité répondre favorablement à la demande du collectif et a refusé, par la voix de sa directrice Monique Canto-Sperber, fin février, la réservation de la salle, estimant que « l'ENS n'a pas pour vocation d'abriter des meetings de partis politiques ou des réunions organisées par des groupes militants, nationaux ou internationaux, dans lesquels s'exprimerait un point de vue univoque ».
Estimant avoir été une nouvelle fois censurée et que la décision de la direction est « une violation manifeste des libertés fondamentales de réunion et d'expression », le collectif a décidé de porter l'affaire en justice qui lui a donné en partie raison. Dans ses conclusions, le juge des référés estime que les plaignants « sont fondés à soutenir que la directrice de l'ENS, dans l'exercice de ses fonctions, a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion, qui constitue une liberté fondamentale » et a ordonné à l'ENS de suspendre sa décision de réexaminer la demande du collectif Palestine, notant que les plaignants ont « fait part de leur volonté d'assurer un caractère contradictoire aux débats programmés ».
Conformément à la décision du juge, la direction de l'école a réexaminé, mardi 1er mars, la demande du collectif mais a de nouveau refusé la salle, au motif que le débat aurait dû être contradictoire. Le collectif devrait saisir le juge administratif pour obtenir satisfaction.
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