« Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes », une phrase qui restera longtemps accolée au palmarès de Brice Hortefeux.
Depuis son « Dégage, fissa, fissa », des soupçons planent sur Brice Hortefeux. Est-il sarkozyste ou raciste ? Pour un personnage public, connu des services de presse, la question est grossière. Si Brice Hortefeux était raciste, nous le saurions déjà. A moins qu'il ait su cacher son jeu jusqu'à ce 5 septembre 2009, où, à l'université d'été de l'UMP, il se serait lâché. En mon sens, ce n'est pas le style du bonhomme.
Il ne revient pas aux juges de nous informer sur les opinions d'un homme politique. Dans ses écrits, ses interviews et les profils de ses amis, l'on trouve assez d'indices. Laissons le racisme aux racistes et acceptons l'idée qu'il existe dans notre pays des néo-conservateurs locaux. Ces experts en boucs émissaires qui violent notre idée de l'État, notre idéal républicain pour, disent-ils, lutter contre le Front national.
Les juges n'ont pas condamné M. Hortefeux pour un délit, ils ne l'ont pas condamné pour un crime. Ils lui reprochent une infraction, dont ils ont d'ailleurs rejeté le caractère public. Pour eux, le propos du ministre (« Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes »), surtout la phrase finale, est une catégorisation punie par la loi qu'il s'agisse « de juifs, de noirs, des catholiques, des femmes, des homosexuels, des non-voyant, etc. Il l'est en l'espèce pour toutes les personnes d'origine arabe, stigmatisées à ce seul motif comme créant des problèmes ».
Ce propos était adressé à une personne identifiée qui, en possession de toutes ses facultés, n'y voit pas d'offense. Mais ces paroles volées nous ont été servies selon une forme de journalisme qui préfère le buzz à l'éthique journalistique. Les excuses du ministre n'y changeront rien. Pour ceux qui pensent que nos actions ne valent que par nos intentions cette condamnation dérange. Pour autant, il n'y a pas de larmes à verser pour Brice Hortefeux, le « ministre des charters ».
On peut revenir et gloser sur le « Dégage, fissa fissa » à Azouz Begag. Ce fut lamentable et puéril. Mais ce fut une belle leçon d'intégrité politique à l'attention de Azouz Begag, que je préfère en écrivain qu'en opportuniste politique.
Contre Brice Hortefeux, je retiens la suffisance ostentatoire avec laquelle il annonçait ses chiffres il y a deux ans. Trop fier d'annoncer qu'il avait expulsé 30 000 immigrés au lieu de 28 000 !
Certes, un ministre de l'Intérieur n'est pas un enfant de chœur. Et ailleurs en Europe des expulsions ont lieu aussi. Mais chez nous, le sale boulot fut mené avec un zèle et une fanfaronnade médiatique impudiques. Car, de jour comme de nuit, des femmes, des hommes et des enfants avaient été traqués comme des bêtes parfois jusqu'au suicide. Destins brisés, familles déchirées, jeunes gens renvoyés parfois sous des bombes. Et « un ministre heureux » d'en avoir fait plus que nécessaire.
Par son mode d'action, cette « droite décomplexée » et sécuritaire, obsédée par les voix de l'extrême droite, installe le sentiment d'un « abus de pouvoir », auquel François Bayrou a consacré un livre. Une burqa est verbalisée au volant ? Eh bien, en plein débat islamophobe, Brice Hortefeux, chargé au gouvernement de garantir l'impartialité dans l'application des sanctions, est celui qui va extrapoler la faute en polygamie et fraude aux alloc. Sommes-nous encore en République ?
Les juges nous rappellent que oui. Et concernant Brice Hortefeux, la coupe était bien pleine.
Il ne revient pas aux juges de nous informer sur les opinions d'un homme politique. Dans ses écrits, ses interviews et les profils de ses amis, l'on trouve assez d'indices. Laissons le racisme aux racistes et acceptons l'idée qu'il existe dans notre pays des néo-conservateurs locaux. Ces experts en boucs émissaires qui violent notre idée de l'État, notre idéal républicain pour, disent-ils, lutter contre le Front national.
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