Brooklyn, l’un des cinq arrondissements de la Grosse Pomme aux États-Unis, est le lieu de naissance de grands noms du rap : Jay-Z, Busta Rhymes, Joey Badass, Nas ou encore Mos Def… C’est aussi le nom de scène qu’a choisi Coralie, une jeune rappeuse suisse qui se lance sur scène et ne tarde pas à recevoir des canettes sur la tête lors de sa courte prestation.
La jeune artiste incomprise migre alors dans la ville du 9.3. dont l’image médiatique est bien peu reluisante : Saint-Denis. La nécropole des rois de France depuis Dagobert est devenue la ville de migrants aux mille nationalités (les Polonais avant les Maghrébins et les Ivoiriens…) mais aussi le repaire des cultures urbaines émergentes. Coralie y fait peu à peu son trou, tout en traversant les déboires bien connus du monde du rap, notamment l’usurpation de ses écrits.
Autofinancé via crowdfunding, Brooklyn a tous les atours du cinéma indépendant : filmé caméra au poing avec les moyens du bord, il en a les aspérités, avec des images brinquebalantes de scènes de rue tournées sans autorisation où l’on aperçoit de temps à autre les passants fixant la caméra d’un œil interrogatif, avec beaucoup de gros plans des visages et un démarrage de l’histoire assez lent…
Mais si l’on se laisse entraîner dans l’univers du réalisateur Pascal Tessaud, on est assez vite happé par le flow des rappeurs en herbe. Bien que le film pêche par son scénario un peu faible et des dialogues qui manquent d’éclat (hormis le chouette clash entre l’équipe d’animateurs et la directrice quand l’association risque de mettre la clé sous la porte), Brooklyn vaut surtout pour sa valeur documentaire (Pascal Tessaud, dont c’est le premier long métrage de fiction, vient du documentaire).
Ici, pas de regard exotique sur la banlieue : le spectateur est bien immergé dans cette jeunesse qui balance entre les rêves bling-bling de la réussite sociale via le rap et l’engagement artistique pour crier au monde son envie d’exister à part entière.
Le personnage de Yazid (Jalil Naciri) est de ce point de vue emblématique de ces habitants qui ont grandi dans les cités, s’y sont investis et sont devenus les « grands frères » des plus jeunes. Le choix de prendre pour personnage principal une jeune femme (interprétée par KT Gorique, première femme à décrocher, en 2012, le titre de championne du monde End of the Weak, compétition en improvisation rap) est également un beau pari du réalisateur pour montrer que le monde du rap n’est pas seulement constitué de mecs patibulaires aux gros bras musclés et tatoués.
La jeune artiste incomprise migre alors dans la ville du 9.3. dont l’image médiatique est bien peu reluisante : Saint-Denis. La nécropole des rois de France depuis Dagobert est devenue la ville de migrants aux mille nationalités (les Polonais avant les Maghrébins et les Ivoiriens…) mais aussi le repaire des cultures urbaines émergentes. Coralie y fait peu à peu son trou, tout en traversant les déboires bien connus du monde du rap, notamment l’usurpation de ses écrits.
Autofinancé via crowdfunding, Brooklyn a tous les atours du cinéma indépendant : filmé caméra au poing avec les moyens du bord, il en a les aspérités, avec des images brinquebalantes de scènes de rue tournées sans autorisation où l’on aperçoit de temps à autre les passants fixant la caméra d’un œil interrogatif, avec beaucoup de gros plans des visages et un démarrage de l’histoire assez lent…
Mais si l’on se laisse entraîner dans l’univers du réalisateur Pascal Tessaud, on est assez vite happé par le flow des rappeurs en herbe. Bien que le film pêche par son scénario un peu faible et des dialogues qui manquent d’éclat (hormis le chouette clash entre l’équipe d’animateurs et la directrice quand l’association risque de mettre la clé sous la porte), Brooklyn vaut surtout pour sa valeur documentaire (Pascal Tessaud, dont c’est le premier long métrage de fiction, vient du documentaire).
Ici, pas de regard exotique sur la banlieue : le spectateur est bien immergé dans cette jeunesse qui balance entre les rêves bling-bling de la réussite sociale via le rap et l’engagement artistique pour crier au monde son envie d’exister à part entière.
Le personnage de Yazid (Jalil Naciri) est de ce point de vue emblématique de ces habitants qui ont grandi dans les cités, s’y sont investis et sont devenus les « grands frères » des plus jeunes. Le choix de prendre pour personnage principal une jeune femme (interprétée par KT Gorique, première femme à décrocher, en 2012, le titre de championne du monde End of the Weak, compétition en improvisation rap) est également un beau pari du réalisateur pour montrer que le monde du rap n’est pas seulement constitué de mecs patibulaires aux gros bras musclés et tatoués.
Brooklyn, de Pascal Tessaud
Avec KT Gorique, Rafal Uchiwa, Jalil Naciri…
Sélection Cannes ACID 2014
En salles le 23 septembre 2015.
Avec KT Gorique, Rafal Uchiwa, Jalil Naciri…
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En salles le 23 septembre 2015.
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