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Monde

CBSP : « Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de notre mission »

Solidarité avec Gaza

Rédigé par Propos recueillis par Leïla Belghiti | Vendredi 4 Juin 2010 à 14:54

           

Rien ne pourra arrêter Youcef Benderbal, pas même les soldats israéliens qui s’en sont pris à son navire, lors de l’assaut sur la Flotille pour la Liberté par Tsahal, lundi 31 mai. L’humanitaire, il a choisi d’en faire son métier au sein du CBSP (Comité de bienfaisance et de Secours aux Palestiniens). Un métier à risques parfois : Gaza est un devoir, une mission parmi d’autres, mais particulière.



Youcef Benderbal, responsable communication du CBSP, à bord d'un des bateaux de la Flotille pour la liberté de Gaza est le premier Français à avoir été expulsé d'Israël et à pouvoir témoigner de ce qui s'est passé.
Youcef Benderbal, responsable communication du CBSP, à bord d'un des bateaux de la Flotille pour la liberté de Gaza est le premier Français à avoir été expulsé d'Israël et à pouvoir témoigner de ce qui s'est passé.

Saphirnews : Vous étiez-vous préparé à l’éventualité d’un tel assaut israélien ?

Youcef Benderbal : Nous savions que nous allions trouver une résistance, mais nous ne l’imaginions pas d’une telle violence. C’est d’autant plus grave que nous étions dans les eaux territoriales internationales. Et si le but des autorités israéliennes était réellement de s’assurer que nous ne transportions pas d’armes, elles auraient très bien pu vérifier les cargaisons de fond en comble une fois arrivées ! Cela aurait évité tous ces morts.
Lors de l’assaut, un collègue a vu un soldat israélien pointer son fusil sur la tempe du bébé du capitaine turc, menaçant de tuer son fils s’il ne quittait pas les commandes. D’autres témoins assurent avoir vu des soldats jeter les corps des victimes par dessus bord.
Contrairement à ce qui a été dit ici ou là, il n’y a pas eu de provocations de notre part. Si la coalition internationale s’est alliée, ce n’est pas contre Israël, mais c’est bien pour venir en aide à une population qui souffre de besoins vitaux.

Que tirez-vous de cette expérience, est-elle un succès malgré tout ?

Y. B. : Je n’ai pas de sentiment de déception à proprement parler. Mes collègues et moi gardons la tête haute. Notre action a permis de mobiliser davantage, d’éveiller les consciences, de mettre la pression sur les gouvernements. L’ouverture du point de passage de Rafah est bon signe.
Mais ce que j’en conclus, c’est que, malgré toute l’évidence de la situation en Palestine, on nous dit encore : « Regardez-les mourir, de loin, et gare à vous si vous vous en approchez. »

Envisagez-vous d’autres actions ?

Y. B. : Oui, un prochain convoi par la mer est prévu, si le blocus est toujours maintenu. Nous n’avons pas trente-six mille solutions ! Passer par les voies terrestres est quasi impossible. La solution maritime nous a été imposée, malgré nous. Dans cette tragédie qu’est la Palestine, nous sommes vraiment livrés à nous-mêmes, nous prenons des risques, mais nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de notre mission.








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