Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a décidé, mercredi 9 janvier, de retirer sa plainte contre Jean-François Copé.
Le CFCM dépose une plainte, la maintient mais la retire. Il la maintient finalement pour mieux la retirer ensuite… Le cafouillage de l’instance est manifeste. Les musulmans de France attendent désormais un minimum d'explications. En voici. Retour sur les faits, où les rebondissements ont été légion en 24h.
« M. Copé a exprimé des regrets. Nous allons donc retirer notre plainte », avait annoncé à la presse Abdallah Zekri, mardi 8 janvier, à l’issue d’un entretien d’une heure avec Jean-François Copé sur ses propos controversés sur le pain au chocolat. Cette déclaration du président de l'Observatoire de l'islamophobie au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) n’a pas manqué de surprendre – désagréablement - la communauté musulmane.
Depuis octobre, le CFCM, incarné en la personne de son président Mohammed Moussaoui et de M. Zekri, avait assuré sa détermination à aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire, allant même jusqu’à dire que les propos portaient « atteinte à la dignité et à l’honneur de la communauté musulmane ». Signe qu’elle avançait, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Draguignan (Var), vendredi 4 janvier.
A cette nouvelle, le président de l’UMP a pris les devants et a demandé au CFCM de bien vouloir le recevoir. Rendez-vous a donc été donné mardi 8 janvier au siège de l’instance. M. Copé réussit son opération séduction en convaincant l’équipe du bureau exécutif de changer d’avis quant à leur plainte.
Par de simples « regrets » exprimés en privé ? Un communiqué commun devait être signé à l'issue de l’échange dans lequel M. Copé y exprimerait publiquement ses regrets.
« M. Copé a exprimé des regrets. Nous allons donc retirer notre plainte », avait annoncé à la presse Abdallah Zekri, mardi 8 janvier, à l’issue d’un entretien d’une heure avec Jean-François Copé sur ses propos controversés sur le pain au chocolat. Cette déclaration du président de l'Observatoire de l'islamophobie au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) n’a pas manqué de surprendre – désagréablement - la communauté musulmane.
Depuis octobre, le CFCM, incarné en la personne de son président Mohammed Moussaoui et de M. Zekri, avait assuré sa détermination à aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire, allant même jusqu’à dire que les propos portaient « atteinte à la dignité et à l’honneur de la communauté musulmane ». Signe qu’elle avançait, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Draguignan (Var), vendredi 4 janvier.
A cette nouvelle, le président de l’UMP a pris les devants et a demandé au CFCM de bien vouloir le recevoir. Rendez-vous a donc été donné mardi 8 janvier au siège de l’instance. M. Copé réussit son opération séduction en convaincant l’équipe du bureau exécutif de changer d’avis quant à leur plainte.
Par de simples « regrets » exprimés en privé ? Un communiqué commun devait être signé à l'issue de l’échange dans lequel M. Copé y exprimerait publiquement ses regrets.
Devant la France entière, Copé nie s’être excusé
Tout change mercredi 9 janvier : le député-maire de Meaux fait savoir aux journalistes n’avoir jamais formulé d’excuses ou de regrets au CFCM pour ses propos. « Pour présenter des excuses, il faut considérer qu'on a commis une faute. J'ai dit que je regrettais l'énorme contresens qui avait été fait de mes propos », a-t-il fait savoir. En témoigne aussi son tweet sur le réseau social.
Faire acte de repentance : très peu pour M. Copé, qui a donc choisi, non seulement de mettre le CFCM dans de beaux draps, mais aussi de se moquer à nouveau de la communauté musulmane, bien qu’elle ne soit plus aucunement surprise par les sorties médiatiques du chef de l’UMP. Dans ces conditions, hors de question pour le CFCM de retirer sa plainte, a alors déclaré mercredi dans la journée M. Zekri, dénonçant le « double langage ».
Finalement, le CFCM retire sa plainte
Pourtant, une nouvelle surprise est tombée mercredi en fin d’après-midi. Par un communiqué commun de M. Moussaoui et M. Copé daté du 9 janvier et reçu par la rédaction, le CFCM « entend retirer la plainte déposée pour diffamation », faisant état de l’échange qui a eu lieu… la veille, comme si de rien n’était quant aux déclarations du président de l’UMP du matin. « Conscient du traitement médiatique réservé à ses déclarations et de leur impact, M. Copé a tenu à exprimer ses regrets aux musulmans de France qui ont pu être heurtés dans leurs sentiments ou stigmatisés à travers cette polémique », lit-on.
Avant d’ajouter que « ses propos ne visaient nullement à caricaturer une pratique religieuse musulmane mais seulement à dénoncer les comportements de ceux qui instrumentalisent l’islam à des fins contraires aux principes et aux valeurs de la République ». Le CFCM se contente simplement ensuite de demander à ce que la classe politique puisse « mesurer davantage la portée de leurs propos et de leurs déclarations et d’éviter toute forme de stigmatisation qui peut fragiliser la cohésion nationale ».
Les déclarations publiques hâtives délivrées par M. Zekri ont embrouillé bien du monde. Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie est resté injoignable mercredi. Avec cette affaire et après les non excuses publiques de Jean-François Copé, le peu de crédibilité du CFCM aux yeux de l'opinion en prend un sacré coup. Ce sera désormais au parquet de décider du maintien de la procédure, malgré les derniers désirs du CFCM.
Avant d’ajouter que « ses propos ne visaient nullement à caricaturer une pratique religieuse musulmane mais seulement à dénoncer les comportements de ceux qui instrumentalisent l’islam à des fins contraires aux principes et aux valeurs de la République ». Le CFCM se contente simplement ensuite de demander à ce que la classe politique puisse « mesurer davantage la portée de leurs propos et de leurs déclarations et d’éviter toute forme de stigmatisation qui peut fragiliser la cohésion nationale ».
Les déclarations publiques hâtives délivrées par M. Zekri ont embrouillé bien du monde. Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie est resté injoignable mercredi. Avec cette affaire et après les non excuses publiques de Jean-François Copé, le peu de crédibilité du CFCM aux yeux de l'opinion en prend un sacré coup. Ce sera désormais au parquet de décider du maintien de la procédure, malgré les derniers désirs du CFCM.
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