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Religions

Caricatures du Prophète : la presse et les politiques français pour la liberté d'expression

| Vendredi 3 Février 2006 à 11:27

           

Après la publication des caricatures du Prophète de l’Islam dans le quotidien France-Soir, et les conséquences qui en ont découlées, le débat a fait rage dans la presse française sur l’opportunité ou non de publier les dessins incriminés. Quelques-uns ont décidé de le faire, au nom de la liberté d’expression, d’autres non. Quant aux politiques français, c’est à l’unanimité qu’ils condamnent les appels au boycott ou autres drapeaux brûlés.



Le drapeau français brûlé par des manifestants au Pakistan
Le drapeau français brûlé par des manifestants au Pakistan

« Religion et politique sont deux choses différentes »

Dans cette affaire de caricatures du Prophète Mohammed, la classe politique française est unanime et condamne la « censure ». « Un principe fondateur de la République, c'est la liberté d'expression mais dans un cadre, une limite, celui des lois de la République. Que ceux qui se sentent caricaturés posent des questions à la justice. C'est leur liberté » a indiqué Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères. « Religion et politique sont deux choses différentes » a-t-il tenu à préciser, tout en souhaitant « le respect des croyances, des religions, de la spiritualité de chacun ».

Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur, a précisé quant à lui qu’il privilégiait « l’excès de caricature » à « l’excès de censure ». « Lorsque la caricature va au-delà du raisonnable, ce sont les tribunaux qui en jugent et pas les autorités religieuses, et pas les gouvernements des pays musulmans. […] Il faut éviter de blesser les convictions des personnes » a-t-il précisé, poursuivant : « La démocratie, c'est la possibilité de la critique, de l'échange des arguments et de la caricature, surtout par le biais des dessins. C'est ça, la démocratie, et ce n'est pas négociable ».

« Liberté de penser et de publier »

« Inutile de le cacher : la publication ou non des caricatures danoises a fait débat à Libération » écrit Pierre Haski dans le quotidien Libération, précisant tout de suite que « la liberté de penser et de publier figure au coeur des valeurs de l'équipe ». Finalement, « pas question, au bout de ce débat, de reprendre à notre compte ces dessins pour la plupart plus bêtes que méchants ; pas question non plus de rester muets alors que cette crise est entrée dans une escalade inquiétante » résume-t-il.

A l’inverse, les hebdomadaires français Courrier International et Le Nouvel Observateur ont tout deux choisi de publier sur leur site Internet les caricatures incriminées. « Au-delà du débat entre la liberté d'expression et le respect des convictions religieuses, l'occasion était trop belle pour que les semeurs de zizanie et autres imprécateurs de tout poil s'en emparent. Voici les douze dessins publiés le 30 septembre dernier par Jyllands-Posten. Méritaient-ils vraiment tant de bruit ? » s’interroge Courrier International.

Dans le monde arabo-musulman, les protestations et manifestations continuent de plus belle et la rue s’enflamme, et le gouvernement norvégien a annoncé qu’il fermait sa représentation en Cisjordanie « jusqu’à nouvel ordre, pendant que nous réfléchissons aux questions de sécurité ».





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