Dans un de ses écrits, Adil al-Kalbani raconte l’histoire de sa conversion : « Ma jeunesse est passée dans les voitures, les sorties, les fêtes et les choses futiles de cette vie. Un jour que j’attendais ma mère dans la voiture, j’allumais la radio et je suis tombé sur la récitation du cheikh Muhammad Siddiq al-Minshawi – paix à son âme –, c’était la première fois que j’écoutais le Coran, cela ma bouleversé. »
« Cette année-là, ajoute-il, fut forte en questionnement, sur le sens de la vie, de ma vie. Petit à petit, je commençais à faire correctement ma prière. »
Après avoir fini ses études supérieures, Adil al-Kalbani s’attela à la mémorisation du Coran et à l’étude de la religion. En 1984, il réussit l’examen national pour devenir imam, et fut brièvement imam de la mosquée de l’aéroport de Riyad. Quatre ans plus tard, il prit fonction à la célèbre mosquée du roi Khalid, à Riyad, où il officia pendant vingt ans, jusqu’en septembre 2008.
Cheikh Adil al-Kalbani n’y croyait pas lorsqu’il reçut par téléphone, en septembre dernier, la nouvelle inattendue que le roi saoudien l’avait choisi pour la plus haute fonction de l’imamat.
Quelques jours plus tard, il se retrouvait à diriger la prière quotidienne de plusieurs millions de fidèles à la Grande Mosquée de La Mecque.
Deux ans plus tôt, selon le New York Times du 11 avril 2009, Adil al-Kalbani « avait fait un rêve prémonitoire dans lequel il devenait l’imam de la Grande Mosquée de La Mecque, mais, à son réveil, il s’était empressé d’écarter ce rêve qu’il avait pris pour une incitation à la vanité ». Un rêve devenu réalité, pour ce fils d’immigrant noir de 49 ans, à la voix profonde et émotive.
« Cette année-là, ajoute-il, fut forte en questionnement, sur le sens de la vie, de ma vie. Petit à petit, je commençais à faire correctement ma prière. »
Après avoir fini ses études supérieures, Adil al-Kalbani s’attela à la mémorisation du Coran et à l’étude de la religion. En 1984, il réussit l’examen national pour devenir imam, et fut brièvement imam de la mosquée de l’aéroport de Riyad. Quatre ans plus tard, il prit fonction à la célèbre mosquée du roi Khalid, à Riyad, où il officia pendant vingt ans, jusqu’en septembre 2008.
Cheikh Adil al-Kalbani n’y croyait pas lorsqu’il reçut par téléphone, en septembre dernier, la nouvelle inattendue que le roi saoudien l’avait choisi pour la plus haute fonction de l’imamat.
Quelques jours plus tard, il se retrouvait à diriger la prière quotidienne de plusieurs millions de fidèles à la Grande Mosquée de La Mecque.
Deux ans plus tôt, selon le New York Times du 11 avril 2009, Adil al-Kalbani « avait fait un rêve prémonitoire dans lequel il devenait l’imam de la Grande Mosquée de La Mecque, mais, à son réveil, il s’était empressé d’écarter ce rêve qu’il avait pris pour une incitation à la vanité ». Un rêve devenu réalité, pour ce fils d’immigrant noir de 49 ans, à la voix profonde et émotive.
Une grande première
Si cette nomination est une première dans l’histoire de La Mecque depuis des décennies, l’imam a rappelé que le racisme n’est pas le fait de l’islam, citant l’exemple des compagnons du Prophète Muhammad, qui étaient de toute races confondues. Dans l’histoire de l’islam, Bilal, un esclave affranchi grâce au Prophète, fut un compagnon très rapproché de celui-ci, et le premier muezzin (celui qui appelle à la prière) : un geste hautement symbolique, un rappel pour les sociétés modernes et islamiques en particulier, où le racisme est encore un état de fait.
« N’importe quel individu qualifié, peu importe sa couleur, peu importe son origine, aura une chance d’être un chef, pour son bien et le bien de son pays » , a ainsi déclaré al-Kalbani aux médias britanniques, faisant allusion à l’actuel président américain.
« N’importe quel individu qualifié, peu importe sa couleur, peu importe son origine, aura une chance d’être un chef, pour son bien et le bien de son pays » , a ainsi déclaré al-Kalbani aux médias britanniques, faisant allusion à l’actuel président américain.
Lutte contre le racisme
En Arabie Saoudite, l’esclavage fut aboli en 1962, mais le racisme anti-Noirs s’exprime encore dans certaines couches de la société. Saluée par la communauté internationale, la nomination d’un Noir à la plus haute distinction de La Mecque n’est pas plus l’expression d’un « coup de foudre » de la part du roi Abdullah qu’un geste politique évident, à double objectif.
Primo, réputé progressiste dans ses sermons, la personne de Cheikh Adil al-Kalbani se veut être un contre-poids efficace devant les tendances conservatrices du royaume, au centre d'un contexte international délicat. D'autant que l'héritier probable du roi Abdullah serait son frère Nayef Ben Abdelaaziz al-Saoud, actuel ministre de l'Information et proche de la tendance ultraconservatrice.
Secundo, cette nomination viserait à réduire les discriminations et surtout à donner l’exemple à ses pays voisins, en bon ambassadeur, des valeurs islamiques que la pétromonarchie est censée représenter.
L’association Respect, de Bahrein, affiliée à l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, a publié une déclaration d’avertissement coïncidant avec la conférence de Durban II, sur la croissance du racisme anti-Noirs au Bahrein et dans les pays du Golfe. La déclaration, appelée « Respect », insiste sur la responsabilité « des médias et des sociétés de communication (publicité), qui ne font pas le nécessaire en matière de lutte contre le racisme anti-Noirs » et souligne leur manque de représentativité. « Les États arabes et du Golfe ont un rôle à jouer », poursuit-elle, ajoutant qu’« il y va de leurs intérêts scientifiques et intellectuels ».
En Arabie Saoudite, les textes législatifs du royaume, qui procèdent de la shari'ah, interdisent toute forme de discrimination raciale. L’article 18 de la Constitution de 2002 de Bahrein dispose que « tous les hommes sont égaux en dignité humaine, et les citoyens sont égaux devant la loi en droits et en devoirs, sans distinction de sexe, d’origine, de langue, de religion ou de croyance ». Lu, écrit, mais peu souvent pratiqué.
Cheikh Adil al-Kalbani croit au changement. Partout où il va, on l’appelle désormais « l’Obama saoudien »... Yes, we can ?
Primo, réputé progressiste dans ses sermons, la personne de Cheikh Adil al-Kalbani se veut être un contre-poids efficace devant les tendances conservatrices du royaume, au centre d'un contexte international délicat. D'autant que l'héritier probable du roi Abdullah serait son frère Nayef Ben Abdelaaziz al-Saoud, actuel ministre de l'Information et proche de la tendance ultraconservatrice.
Secundo, cette nomination viserait à réduire les discriminations et surtout à donner l’exemple à ses pays voisins, en bon ambassadeur, des valeurs islamiques que la pétromonarchie est censée représenter.
L’association Respect, de Bahrein, affiliée à l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, a publié une déclaration d’avertissement coïncidant avec la conférence de Durban II, sur la croissance du racisme anti-Noirs au Bahrein et dans les pays du Golfe. La déclaration, appelée « Respect », insiste sur la responsabilité « des médias et des sociétés de communication (publicité), qui ne font pas le nécessaire en matière de lutte contre le racisme anti-Noirs » et souligne leur manque de représentativité. « Les États arabes et du Golfe ont un rôle à jouer », poursuit-elle, ajoutant qu’« il y va de leurs intérêts scientifiques et intellectuels ».
En Arabie Saoudite, les textes législatifs du royaume, qui procèdent de la shari'ah, interdisent toute forme de discrimination raciale. L’article 18 de la Constitution de 2002 de Bahrein dispose que « tous les hommes sont égaux en dignité humaine, et les citoyens sont égaux devant la loi en droits et en devoirs, sans distinction de sexe, d’origine, de langue, de religion ou de croyance ». Lu, écrit, mais peu souvent pratiqué.
Cheikh Adil al-Kalbani croit au changement. Partout où il va, on l’appelle désormais « l’Obama saoudien »... Yes, we can ?