Tout au long de la semaine du 28 janvier, Sanâbil, qui apporte son soutien aux détenus musulmans et à leurs familles, a lancé le compte à rebours d’une action secrète sur son compte Facebook.
Fini le suspens : l’association a enfin dévoilé, samedi 2 février, son opération intitulée « Des cartes postales pour remonter leur moral ». Pour l'occasion, elle a lancé un site de vente en ligne de cartes postales. Ces dernières devraient aussi être disponibles, plus tard, chez des commerçants et dans des salons comme le Rassemblement annuelle des musulmans de France (RAMF) au Bourget, fin mars 2013.
Fini le suspens : l’association a enfin dévoilé, samedi 2 février, son opération intitulée « Des cartes postales pour remonter leur moral ». Pour l'occasion, elle a lancé un site de vente en ligne de cartes postales. Ces dernières devraient aussi être disponibles, plus tard, chez des commerçants et dans des salons comme le Rassemblement annuelle des musulmans de France (RAMF) au Bourget, fin mars 2013.
Un détenu à l'origine de l'opération
Il a fallu « environ un an » pour concrétiser l’opération des cartes postales, nous explique Sarah Salem, responsable du projet au sein de Sanâbil. « L’idée de départ vient d’un détenu, Lionel-Hamza, qui a souhaité apporter sa pierre à l’édifice », raconte-t-elle. Ce détenu d’une prison du nord de la France, qui suit une formation en infographie, souhaitait réaliser des cartes postales. En février 2012, l’association lance alors un concours de dessins pour enfants sur le thème du Ramadan et de l’Aïd al-Fitr afin de collecter « les meilleurs dessins ».
Quelques mois plus tard, Lionel-Hamza intègre ces dessins dans les cartes postales, aujourd’hui mises en vente par l’association. « Il y a 13 cartes différentes, plus une qui assemble toutes les cartes avec une présentation de notre association », indique Sarah. En tout, 8 000 cartes ont été imprimées et vendues 1 € pièce. L’ensemble des 14 cartes coûte en revanche 8 €.
Avec une telle opération, l’association espère faire des heureux. Elle invite le plus grand nombre d'intéressés à faire plaisir à son entourage ainsi qu'à des détenus musulmans. « Nous vous proposons aussi de leur faire parvenir des cartes postales afin de leur souhaiter un bon mois de Ramadan ou une joyeuse fête de l’Aïd », indique Sanâbil, qui se charge de l’envoi des cartes aux prisonniers.
Quelques mois plus tard, Lionel-Hamza intègre ces dessins dans les cartes postales, aujourd’hui mises en vente par l’association. « Il y a 13 cartes différentes, plus une qui assemble toutes les cartes avec une présentation de notre association », indique Sarah. En tout, 8 000 cartes ont été imprimées et vendues 1 € pièce. L’ensemble des 14 cartes coûte en revanche 8 €.
Avec une telle opération, l’association espère faire des heureux. Elle invite le plus grand nombre d'intéressés à faire plaisir à son entourage ainsi qu'à des détenus musulmans. « Nous vous proposons aussi de leur faire parvenir des cartes postales afin de leur souhaiter un bon mois de Ramadan ou une joyeuse fête de l’Aïd », indique Sanâbil, qui se charge de l’envoi des cartes aux prisonniers.
500 courriers envoyés par mois
Tous les fonds collectés permettront à l’association de financer ses actions menées tout au long de l’année. Chaque mois, ce sont 500 lettres qui sont envoyées par Sanâbil aux détenus. Il peut s'agir de courriers de rappel sur la religion qui traitent, chaque mois, d’un thème particulier ou de courriers de réponses personnalisées « pour entretenir une correspondance plus fraternelle », nous explique Sarah Salem.
L’association apporte son soutien moral à 370 prisonniers en France et à l’étranger. En effet, des courriers sont envoyés aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Italie ou encore en Algérie. « On trouve facilement les adresses de ces prisonniers musulmans étrangers sur des sites d’associations et on peut ainsi leur envoyer un premier courrier », précise-t-elle. 164 détenus aux Etats-Unis, 45 en Angleterre, 10 en Belgique et 6 en Italie bénéficient du soutien de l’association, qui s'ajoutent aux 132 de l’Hexagone .
Alors que les courriers de rappel pourraient être photocopiés ou dactylographiés, chaque lettre est « manuscrite. Tout est recopié à la main », fait savoir la responsable. Pour cela, en plus de sa vingtaine de membres, des copistes et des traducteurs bénévoles viennent renforcer les rangs de Sanâbil. Les courriers sont traduits en trois langues : en anglais, en arabe et en somali.
L’association apporte également un soutien matériel aux détenus par l’envoi de colis alimentaires et vestimentaires et vient en aide à leurs familles, parfois démunis, pour leurs courses et leurs factures.
L’association apporte son soutien moral à 370 prisonniers en France et à l’étranger. En effet, des courriers sont envoyés aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Italie ou encore en Algérie. « On trouve facilement les adresses de ces prisonniers musulmans étrangers sur des sites d’associations et on peut ainsi leur envoyer un premier courrier », précise-t-elle. 164 détenus aux Etats-Unis, 45 en Angleterre, 10 en Belgique et 6 en Italie bénéficient du soutien de l’association, qui s'ajoutent aux 132 de l’Hexagone .
Alors que les courriers de rappel pourraient être photocopiés ou dactylographiés, chaque lettre est « manuscrite. Tout est recopié à la main », fait savoir la responsable. Pour cela, en plus de sa vingtaine de membres, des copistes et des traducteurs bénévoles viennent renforcer les rangs de Sanâbil. Les courriers sont traduits en trois langues : en anglais, en arabe et en somali.
L’association apporte également un soutien matériel aux détenus par l’envoi de colis alimentaires et vestimentaires et vient en aide à leurs familles, parfois démunis, pour leurs courses et leurs factures.
L'insuffisance des aumôniers musulmans pointée
Cette aide est appréciée des détenus musulmans, en proie à la solitude. « Tous les retours sont positifs », constate ainsi Sarah Salem. Effectivement, les prisonniers, invités à méditer sur leur foi et la religion, se sentent soutenus.
Un soutien nécessaire à l'heure où les prisons françaises manquent d’aumôniers musulmans. On en compte aujourd’hui près de 160 (contre 655 catholiques et 317 protestants) alors que pour faire face à la demande, ils devraient être le triple de ce chiffre, nous indiquait dernièrement Abdelhak Eddouk, aumônier musulman à la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne.
L’association Sanâbil, créée en 2010, a réussi à se faire connaître dans le milieu carcéral par le « bouche à oreille » et travaille désormais en collaboration avec les aumôniers.
En 2008, un article du Washington Post affirmait que les détenus musulmans représentent 60 à 70 % de la population carcérale. Quatre ans plus tôt, le sociologue Farhad Khosrokhavar faisait état, dans son ouvrage « L’Islam dans les prisons » (Éd.Balland, 2004), d’une proportion allant « entre 50 et 80 % ».
Pour déterminer leur nombre, l'administration pénitentiaire s'appuie sur le nombre de repas supplémentaires commandés pendant le Ramadan. En 2012, 18 000 prisonniers auraient fait cette demande, ce qui correspond à plus d’un quart des détenus des prisons françaises. Autant de détenus qui ont besoin d'être accompagnés dans leur quête de spiritualité et leur réinsertion dans la société.
Un soutien nécessaire à l'heure où les prisons françaises manquent d’aumôniers musulmans. On en compte aujourd’hui près de 160 (contre 655 catholiques et 317 protestants) alors que pour faire face à la demande, ils devraient être le triple de ce chiffre, nous indiquait dernièrement Abdelhak Eddouk, aumônier musulman à la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne.
L’association Sanâbil, créée en 2010, a réussi à se faire connaître dans le milieu carcéral par le « bouche à oreille » et travaille désormais en collaboration avec les aumôniers.
En 2008, un article du Washington Post affirmait que les détenus musulmans représentent 60 à 70 % de la population carcérale. Quatre ans plus tôt, le sociologue Farhad Khosrokhavar faisait état, dans son ouvrage « L’Islam dans les prisons » (Éd.Balland, 2004), d’une proportion allant « entre 50 et 80 % ».
Pour déterminer leur nombre, l'administration pénitentiaire s'appuie sur le nombre de repas supplémentaires commandés pendant le Ramadan. En 2012, 18 000 prisonniers auraient fait cette demande, ce qui correspond à plus d’un quart des détenus des prisons françaises. Autant de détenus qui ont besoin d'être accompagnés dans leur quête de spiritualité et leur réinsertion dans la société.