Les débats autour de la laïcité touchent particulièrement l’école et les enfants. Repas sans porc à la cantine, signes religieux « ostentatoires » ou non mais aussi l’intégration de l’enseignement « laïque de la morale » dans les programmes scolaires… autant de débats d’actualité qui amènent de fait les enfants à s'interroger sur ce principe. Mais est-ce que les plus jeunes comprennent ce qu’est réellement la laïcité ? « On se rend compte que les plus jeunes ont une vision complètement déformée du véritable esprit de la loi. Pour eux, laïcité rime avec anti-religion », explique l’essayiste Rokhaya Diallo. La faute à des adultes qui ont galvaudé, voire détourné le sens de la loi de 1905 pour des raisons idéologiques.
C’est ainsi qu’après avoir signé chez le même éditeur « Comment parler du racisme aux enfants » (Ed. Le Baron Perché), il était tout naturel, au vu de l'actualité, de se pencher sur la laïcité en gardant la même méthodologie pour Rokhaya Diallo. L’idée est simple : partir des « questions des enfants pour donner des réponses d’adultes » avec des questions du type « Est ce tout le monde a une religion ? C’est quoi la liberté de conscience ? Pourquoi on n’a plus de repas sans porc dans certaines écoles ? Et si on n’aime pas les religions, on peut le dire ? » Ces questions, souvent exprimées sans filtre de la part des plus jeunes, alimentent la deuxième partie du livre dans laquelle dix fiches détaillées sont classées par les tranches d’âges 6-9 ans, 9-12 ans, 12-15 ans, tranches qui correspondent aux cycles scolaires.
C’est ainsi qu’après avoir signé chez le même éditeur « Comment parler du racisme aux enfants » (Ed. Le Baron Perché), il était tout naturel, au vu de l'actualité, de se pencher sur la laïcité en gardant la même méthodologie pour Rokhaya Diallo. L’idée est simple : partir des « questions des enfants pour donner des réponses d’adultes » avec des questions du type « Est ce tout le monde a une religion ? C’est quoi la liberté de conscience ? Pourquoi on n’a plus de repas sans porc dans certaines écoles ? Et si on n’aime pas les religions, on peut le dire ? » Ces questions, souvent exprimées sans filtre de la part des plus jeunes, alimentent la deuxième partie du livre dans laquelle dix fiches détaillées sont classées par les tranches d’âges 6-9 ans, 9-12 ans, 12-15 ans, tranches qui correspondent aux cycles scolaires.
Rappeler que la laïcité a un esprit de protection
Dans la première partie, les auteurs présentent des éléments de contexte et historique mais aussi des références contemporaines sur la laïcité, ceci pour aborder les thèmes de la séparation des Églises et de État, de la liberté de conscience, de la laïcité au sein de l’institution scolaire ou encore des droits humains.
Pour ce travail de référence primordiale, rien de mieux que de collaborer avec le plus fin connaisseur de la laïcité en France, le sociologue Jean Baubérot, laissant apparaître un duo qui impose une autorité de fait pour s’attaquer à un sujet souvent source de polémique aujourd’hui. « C’était vraiment un honneur de travailler avec lui », confie Rokhaya Diallo. « Il fallait revenir avec sérénité sur un sujet trop passionné aujourd’hui et trop lié, il faut l’avouer, à la peur de l’islam. Il fallait traiter la laïcité sous l’angle intellectuel et même universitaire. » Pour cela, il a fallu faire appel à des références historiques et sociologiques mais vulgarisées pour donner accès à l'ouvrage au public le plus large possible. Un cocktail savamment réussi.
« Si certains confondent encore aujourd’hui laïcité et anti-religion, la laïcité est, en fait, un combat pour la liberté de conscience et la non-discrimination », peut-on lire. « Rappeler par exemple que la laïcité a été instituée pour protéger les minorités juives et protestantes face à la majorité catholique, peut interpeller. La loi a donc un esprit de protection dans le contexte de l’époque. Une façon de rappeler aussi que la société française était déjà multiculturelle », détaille Rokhaya Diallo. Tout le contraire de ce que des extrémistes de la laïcité, présents tout autant à gauche et à droite de l'échiquier politique, veulent aujourd’hui véhiculer.
Pour ce travail de référence primordiale, rien de mieux que de collaborer avec le plus fin connaisseur de la laïcité en France, le sociologue Jean Baubérot, laissant apparaître un duo qui impose une autorité de fait pour s’attaquer à un sujet souvent source de polémique aujourd’hui. « C’était vraiment un honneur de travailler avec lui », confie Rokhaya Diallo. « Il fallait revenir avec sérénité sur un sujet trop passionné aujourd’hui et trop lié, il faut l’avouer, à la peur de l’islam. Il fallait traiter la laïcité sous l’angle intellectuel et même universitaire. » Pour cela, il a fallu faire appel à des références historiques et sociologiques mais vulgarisées pour donner accès à l'ouvrage au public le plus large possible. Un cocktail savamment réussi.
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Rokhaya Diallo, Jean Baubérot, Comment parler de la laïcité aux enfants, Éd Le Baron Perché, octobre 2015, 80 p., 14 €.
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