Omar Barghouti (à droite), Ivar Ekeland (au centre) et Mbuyiseni Ndlozi ont dénoncé la censure des présidences d'universités françaises contre les débats critiquant Israël.
La salle réservée pour le meeting à la Bourse du Travail de Paris était clairement trop petite pour accueillir tout le monde. Les 120 places assises ont très vite été occupées par des militants de tout âge, venus en nombre pour écouter les intervenants. La frustration et la déception de ceux qui n’ont pu entrer dans la salle se lisaient dans leurs visages, mais cette forte affluence à la conférence décrit l’intérêt très vif porté sur le thème de la soirée et la forte mobilisation qu’il peut engendrer dans les facultés françaises.
Car, au départ, la conférence avait pour thème central l’apartheid israélien, abondamment discuté ces derniers temps. Mais celle-ci s’est transformée en un grand meeting contre la censure et pour la liberté d’expression au vu des récentes entraves constatées dans le milieu universitaire pour la tenue de débats critiquant la politique israélienne envers les Palestiniens.
Etait attendu Stéphane Hessel, président d’honneur du Tribunal Russel sur la Palestine (TRP), dont la troisième session au Cap en novembre 2011 a conclu qu’Israël est coupable d’apartheid envers les Palestiniens. Mais son absence de dernière minute a été éclipsée par la présence d’Omar Barghouti, membre fondateur de la campagne palestinienne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), d’Ivar Ekeland, président honoraire du Conseil scientifique de l’École normale supérieure (ENS) et de l’université Paris-Dauphine, et Mbuyiseni Ndlozi, doctorant au département de sociologie à Johannesbourg et membre du TRP.
Car, au départ, la conférence avait pour thème central l’apartheid israélien, abondamment discuté ces derniers temps. Mais celle-ci s’est transformée en un grand meeting contre la censure et pour la liberté d’expression au vu des récentes entraves constatées dans le milieu universitaire pour la tenue de débats critiquant la politique israélienne envers les Palestiniens.
Etait attendu Stéphane Hessel, président d’honneur du Tribunal Russel sur la Palestine (TRP), dont la troisième session au Cap en novembre 2011 a conclu qu’Israël est coupable d’apartheid envers les Palestiniens. Mais son absence de dernière minute a été éclipsée par la présence d’Omar Barghouti, membre fondateur de la campagne palestinienne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), d’Ivar Ekeland, président honoraire du Conseil scientifique de l’École normale supérieure (ENS) et de l’université Paris-Dauphine, et Mbuyiseni Ndlozi, doctorant au département de sociologie à Johannesbourg et membre du TRP.
Etudiants et jeunes au cœur de la mobilisation
Entourés d’étudiants de l’ENS, de l’EHESS, de Paris 8-Saint-Denis et de la GUPS (Union générale des étudiants de Palestine), à qui on a récemment interdit la tenue de conférences sur la Palestine, ce sont eux qui ont ouvert le meeting pour dénoncer la censure en France dès lors qu’il est question de critiquer Israël.
A l’évidence, tous ont évoqué les pressions du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et d’autres organisations pro-israéliennes, et espèrent le développement du mouvement de solidarité dans les facultés afin que puissent se mettre en place des événements pour porter la voix des Palestiniens dans le monde, eux-mêmes victimes d’entraves à la liberté de circulation et au droit à l’éducation dans les Territoires occupés. « Un président d’université peut résister aux pressions (…) au nom de la liberté d’expression », a déclaré M. Ekeland, président par ailleurs de l’AURDIP (Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine). Les « risques de troubles à l'ordre public » ou de « dérapages antisémites » ne servent que de prétextes pour mieux taire le débat, estime-t-on dans la salle.
A l’évidence, tous ont évoqué les pressions du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et d’autres organisations pro-israéliennes, et espèrent le développement du mouvement de solidarité dans les facultés afin que puissent se mettre en place des événements pour porter la voix des Palestiniens dans le monde, eux-mêmes victimes d’entraves à la liberté de circulation et au droit à l’éducation dans les Territoires occupés. « Un président d’université peut résister aux pressions (…) au nom de la liberté d’expression », a déclaré M. Ekeland, président par ailleurs de l’AURDIP (Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine). Les « risques de troubles à l'ordre public » ou de « dérapages antisémites » ne servent que de prétextes pour mieux taire le débat, estime-t-on dans la salle.
Le boycott d’Israël, une arme pacifique et légale
Selon Omar Barghouti, très largement applaudi par le public, la France est « au Moyen Âge » car elle est « le seul pays au monde » à empêcher l’ancrage d'événements s'inscrivant dans la Semaine de l’apartheid israélien (Israel Apartheid Week), qui existe depuis huit ans et est implanté dans plus de 70 villes. « Honteux, draconien et raciste », pour ce membre fondateur de la campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) et auquel l’AURDIP souscrit.
Pour sa part, le Palestinien – qui a maintes fois souligné l’importance du droit au retour des refugiés parmi les revendications principales de son peuple – a montré combien la lutte passée pour les droits civiques aux Etats-Unis et contre l’apartheid en Afrique du Sud rejoignent celle des Palestiniens aujourd’hui, citant Martin Luther King, Desmond Tutu ou encore Nelson Mandela, qui a affirmé, en 1997, que « notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens ».
En l'absence d'une réaction de la classe politique, l’étudiant sud-africain en appelle aussi au soutien de BDS de la part de la société civile, afin qu'un nouveau rapport de force puisse s'engager pour la défense des droits des Palestiniens. « Je viens d’un pays qui a reçu un cadeau très important de la communauté internationale », déclare-t-il, espérant que les Palestiniens puissent un jour bénéficier du même soutien pour mettre un terme à l’oppression « au nom de la justice, de la liberté et de l’égalité ».
Pour sa part, le Palestinien – qui a maintes fois souligné l’importance du droit au retour des refugiés parmi les revendications principales de son peuple – a montré combien la lutte passée pour les droits civiques aux Etats-Unis et contre l’apartheid en Afrique du Sud rejoignent celle des Palestiniens aujourd’hui, citant Martin Luther King, Desmond Tutu ou encore Nelson Mandela, qui a affirmé, en 1997, que « notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens ».
En l'absence d'une réaction de la classe politique, l’étudiant sud-africain en appelle aussi au soutien de BDS de la part de la société civile, afin qu'un nouveau rapport de force puisse s'engager pour la défense des droits des Palestiniens. « Je viens d’un pays qui a reçu un cadeau très important de la communauté internationale », déclare-t-il, espérant que les Palestiniens puissent un jour bénéficier du même soutien pour mettre un terme à l’oppression « au nom de la justice, de la liberté et de l’égalité ».
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