Le président du CFCM Dalil Boubakeur (à dr.) aux côtés de Manuel Valls à l'iftar à la Grande Mosquée de Paris. Tout à gauche, Mohammed Moussaoui, président d'honneur du CFCM.
Que du beau monde à l'iftar organisé mercredi 17 juillet à la Grande Mosquée de Paris.
Accueilli par son recteur Dalil Boubakeur, le ministre de l’Intérieur chargé des Cultes a partagé son repas au milieu de quelque 200 personnes, parmi lesquelles les ambassadeurs d’Algérie, du Maroc et de la Turquie ainsi que des élu-e-s de tous bord politique comme la vice-présidente du Sénat, Bariza Khiari, la candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, et la députée UMP Valérie Pécresse.
Accueilli par son recteur Dalil Boubakeur, le ministre de l’Intérieur chargé des Cultes a partagé son repas au milieu de quelque 200 personnes, parmi lesquelles les ambassadeurs d’Algérie, du Maroc et de la Turquie ainsi que des élu-e-s de tous bord politique comme la vice-présidente du Sénat, Bariza Khiari, la candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, et la députée UMP Valérie Pécresse.
Islam et démocratie compatible, dixit Valls
Dans ce « moment de partage et de solidarité » qui est une marque de « fidélité à ses croyances personnelles », Manuel Valls a adressé ses vœux « au nom du gouvernement pour que ce mois du Ramadan soit un mois de paix pour les musulmans de France ».
« Je sais que l’islam et la démocratie sont compatibles, aucune religion n’est contradictoire avec la démocratie », dit-il, rappelant les propos du chef de l’Etat tenus lors de son voyage en Tunisie début juillet. « La laïcité n’est en aucun cas l’ennemi de la religion, du sacré », poursuit-il. Une déclaration qui fait largement au discours de M. Boubakeur, également président du CFCM, qui précédait celui du ministre. La laïcité « est le choix des musulmans de France qui l’ont depuis toujours réclamée, car leur désir est de vivre en osmose avec les autres composantes de la société française, tout en vivant sereinement la pratique de leur culte », avait déclaré le recteur.
« Je sais que l’islam et la démocratie sont compatibles, aucune religion n’est contradictoire avec la démocratie », dit-il, rappelant les propos du chef de l’Etat tenus lors de son voyage en Tunisie début juillet. « La laïcité n’est en aucun cas l’ennemi de la religion, du sacré », poursuit-il. Une déclaration qui fait largement au discours de M. Boubakeur, également président du CFCM, qui précédait celui du ministre. La laïcité « est le choix des musulmans de France qui l’ont depuis toujours réclamée, car leur désir est de vivre en osmose avec les autres composantes de la société française, tout en vivant sereinement la pratique de leur culte », avait déclaré le recteur.
L’islamophobie qui ne dit pas son nom dénoncée
« Au droit imprescriptible de pratiquer librement notre culte, répondra nécessairement notre devoir d’en rejeter toute dérive violente, fanatique ou contraire à la loi », a aussi dit le recteur. En réponse, Manuel Valls a rappelé le danger du radicalisme à travers « des groupes qui font mal à l’islam », un islam « qui doit puiser en lui-même les forces pour les combattre ».
Prenant acte de la forte progression en France des actes islamophobes mais également antisémites depuis l’affaire Merah, il lance alors : « Personne ne doit s’inquiéter pour ses convictions. (…) Ceux qui s’en prennent à un musulman parce qu’il est musulman s’en prennent à nos institutions. »
Les actes antisémites et anti-musulmans contre les personnes et les lieux de culte seront « combattus avec la plus grande fermeté », souligne-t-il, en prenant le soin, tout au long de son discours, de bannir l’islamophobie de son vocabulaire pour privilégier le terme anti-musulman. Son discours n’en fut pas moins applaudi par les convives, dont le président du CRIF, Roger Cukierman, et le président du Consistoire central, Joël Mergui, habituels invités du CFCM.
Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie, s’est déclaré satisfait des déclarations du ministre, qui a rappelé, en signe de son engagement, avoir reçu les deux victimes musulmanes d’Argenteuil fin juin. Si le discours est encourageant, les musulmans en attendent nécessairement bien plus sur le terrain de la part des pouvoirs publics.
Prenant acte de la forte progression en France des actes islamophobes mais également antisémites depuis l’affaire Merah, il lance alors : « Personne ne doit s’inquiéter pour ses convictions. (…) Ceux qui s’en prennent à un musulman parce qu’il est musulman s’en prennent à nos institutions. »
Les actes antisémites et anti-musulmans contre les personnes et les lieux de culte seront « combattus avec la plus grande fermeté », souligne-t-il, en prenant le soin, tout au long de son discours, de bannir l’islamophobie de son vocabulaire pour privilégier le terme anti-musulman. Son discours n’en fut pas moins applaudi par les convives, dont le président du CRIF, Roger Cukierman, et le président du Consistoire central, Joël Mergui, habituels invités du CFCM.
Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie, s’est déclaré satisfait des déclarations du ministre, qui a rappelé, en signe de son engagement, avoir reçu les deux victimes musulmanes d’Argenteuil fin juin. Si le discours est encourageant, les musulmans en attendent nécessairement bien plus sur le terrain de la part des pouvoirs publics.
Le CFCM conforté dans son statut
Alors que le CFCM souffre d’un cruel déficit d’image auprès de la communauté musulmane, Manuel Valls a réitéré publiquement son soutien à l’instance. « Le CFCM pourra toujours compter sur nos institutions », déclare-t-il face aux convives. Cependant, le ministre entend toujours ne pas intervenir dans les affaires du CFCM : « C’est à vous de bâtir ce destin collectif ».
« Nous sommes exigeants envers la deuxième religion de France en oubliant qu’elle n’est pas organisée comme les autres religions (…) que les liens avec les pays d’origines sont encore forts » et qu’elle lui est demandée « de régler en quelques années » ce que les autres cultes ont mis des siècles à faire. Il faut laisser du temps au temps, fait-il comprendre.
Manuel Valls est attendu à la Grande Mosquée de Lyon, jeudi 18 juillet, pour partager un iftar avec Kamel Kabtane. Le recteur est un opposant déclaré au CFCM depuis plusieurs mois au point d’avoir initié la création de Mosquées et musulmans solidaires. C'est bien l'engagement du ministre contre les actes dits anti-musulmans plutôt qu'envers le CFCM qui sera le plus attendu.
« Nous sommes exigeants envers la deuxième religion de France en oubliant qu’elle n’est pas organisée comme les autres religions (…) que les liens avec les pays d’origines sont encore forts » et qu’elle lui est demandée « de régler en quelques années » ce que les autres cultes ont mis des siècles à faire. Il faut laisser du temps au temps, fait-il comprendre.
Manuel Valls est attendu à la Grande Mosquée de Lyon, jeudi 18 juillet, pour partager un iftar avec Kamel Kabtane. Le recteur est un opposant déclaré au CFCM depuis plusieurs mois au point d’avoir initié la création de Mosquées et musulmans solidaires. C'est bien l'engagement du ministre contre les actes dits anti-musulmans plutôt qu'envers le CFCM qui sera le plus attendu.