Nathalie Haddadi, a comparu dans la 16e chambre du tribunal de grande instance de Paris mardi 5 septembre pour « financement du terrorisme ». Le procureur a requis, mercredi 6 septembre, 18 mois de prison ferme ainsi qu’une incarcération immédiate.*
Son fils Abbes Bounaga s’est, selon elle, radicalisé lors de son passage à la maison d’arrêt de Strasbourg en 2015. Elle dit avoir tenté de l’éloigner de cet environnement avant la décision de son fils d’aller vivre en Malaisie.
En avril 2016, depuis Kuala Lumpur, il lui envoie des photos, affirme s’être fait agresser et avoir besoin d’argent. La mère de famille lui expédie alors la somme de 2 000 euros. Sauf qu'en réalité, il se rend en Syrie pour rejoindre l’Etat islamique. Abbes Bounaga y sera tué en août 2016, à l'âge de 21 ans. « Il n’a pas d’argent, il a besoin de manger, il se fait agresser, il va à l’hôpital. Je fais quoi ? Je dois faire quoi ? Je dois le laisser tomber ? C’est mon fils, je ne peux pas. Mais loin de moi l’idée qu’il allait à un moment ou un autre rejoindre l’Etat islamique », s’est-elle justifiée devant la justice.
« Il n'a plus donné signe de vie pendant un mois. Et un jour, il m'a appelé pour me dire pardon, pour me dire "Maman, je t'aime, mais j'aime Dieu plus que toi" », témoigne Nathalie Haddadi. Elle ajoute que, quelques semaines plus tard, son fils l’a rappelé pour lui faire comprendre que « ce n'était pas ce qu'il voulait, que ce n'était pas ce qu'il attendait ». Elle lui aurait alors répondu : « Mon fils, reste en vie, maman va venir te chercher. » Mais peu de temps après, elle aurait reçu un appel avec l'annonce suivante : « Félicitations, votre fils est mort. »
« Je donnerais le reste de ma vie pour le prendre dans mes bras cinq minutes. Pensez-vous vraiment que je l’aurais envoyé mourir ? Qu’une mère ferait ça ? », déclarait la mère de famille au micro de BFMTV avant son procès. La conseillère commerciale en Alsace connaîtra le résultat du jugement le 28 septembre prochain.
*Mise à jour jeudi 28 septembre : La justice a estimé que Nathalie Haddadi a financé le terrorisme en soutenant son fils. Elle a été condamnée à deux ans d'emprisonnement. Une peine qui pourrait être aménagée. Elle a néanmoins annoncé sa volonté de faire appel du jugement. « Je sors avec un statut de terroriste ! (...) C'est un procès d'une mère qui a aidé son fils. Il existe un remède, un médicament, on le prend, on oublie nos enfants, on les déteste parce qu'ils font des conneries ? Donnez-le moi, je le veux ! », a-t-elle lâché.
Son fils dont la mort n'a pas été authentifiée a été condamné à dix ans de prison par contumace, assorti d'un mandat d'arrêt.
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Son fils Abbes Bounaga s’est, selon elle, radicalisé lors de son passage à la maison d’arrêt de Strasbourg en 2015. Elle dit avoir tenté de l’éloigner de cet environnement avant la décision de son fils d’aller vivre en Malaisie.
En avril 2016, depuis Kuala Lumpur, il lui envoie des photos, affirme s’être fait agresser et avoir besoin d’argent. La mère de famille lui expédie alors la somme de 2 000 euros. Sauf qu'en réalité, il se rend en Syrie pour rejoindre l’Etat islamique. Abbes Bounaga y sera tué en août 2016, à l'âge de 21 ans. « Il n’a pas d’argent, il a besoin de manger, il se fait agresser, il va à l’hôpital. Je fais quoi ? Je dois faire quoi ? Je dois le laisser tomber ? C’est mon fils, je ne peux pas. Mais loin de moi l’idée qu’il allait à un moment ou un autre rejoindre l’Etat islamique », s’est-elle justifiée devant la justice.
« Il n'a plus donné signe de vie pendant un mois. Et un jour, il m'a appelé pour me dire pardon, pour me dire "Maman, je t'aime, mais j'aime Dieu plus que toi" », témoigne Nathalie Haddadi. Elle ajoute que, quelques semaines plus tard, son fils l’a rappelé pour lui faire comprendre que « ce n'était pas ce qu'il voulait, que ce n'était pas ce qu'il attendait ». Elle lui aurait alors répondu : « Mon fils, reste en vie, maman va venir te chercher. » Mais peu de temps après, elle aurait reçu un appel avec l'annonce suivante : « Félicitations, votre fils est mort. »
« Je donnerais le reste de ma vie pour le prendre dans mes bras cinq minutes. Pensez-vous vraiment que je l’aurais envoyé mourir ? Qu’une mère ferait ça ? », déclarait la mère de famille au micro de BFMTV avant son procès. La conseillère commerciale en Alsace connaîtra le résultat du jugement le 28 septembre prochain.
*Mise à jour jeudi 28 septembre : La justice a estimé que Nathalie Haddadi a financé le terrorisme en soutenant son fils. Elle a été condamnée à deux ans d'emprisonnement. Une peine qui pourrait être aménagée. Elle a néanmoins annoncé sa volonté de faire appel du jugement. « Je sors avec un statut de terroriste ! (...) C'est un procès d'une mère qui a aidé son fils. Il existe un remède, un médicament, on le prend, on oublie nos enfants, on les déteste parce qu'ils font des conneries ? Donnez-le moi, je le veux ! », a-t-elle lâché.
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