Le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI), dirigé par Dounia Bouzar, a refusé le renouvellement tacite de mandat qui consiste en « l’octroi d’un nouveau budget annuel des 595 300 euros prévu » pour la période allant d’avril 2016 à avril 2017, a annoncé l'association jeudi 11 février.
Cet argent, octroyé notamment par le Comité interministériel de la prévention de la délinquance (CIPD), est destiné à la prise en charge de 150 jeunes sur un an, ainsi que l'accompagnement des familles et de professionnels dans le processus de déradicalisation.
Cette décision, annoncée « trois mois avant la date de la reconduction automatique du marché public dont le CPDSI est destinataire depuis avril 2015 », a été prise en signe d'opposition à la proposition de la loi de la déchéance de nationalité qui crée « un contexte politique défavorable à l’entreprise pédagogique et scientifique pour prévenir la radicalisation », explique-t-on dans un communiqué.
Cet argent, octroyé notamment par le Comité interministériel de la prévention de la délinquance (CIPD), est destiné à la prise en charge de 150 jeunes sur un an, ainsi que l'accompagnement des familles et de professionnels dans le processus de déradicalisation.
Cette décision, annoncée « trois mois avant la date de la reconduction automatique du marché public dont le CPDSI est destinataire depuis avril 2015 », a été prise en signe d'opposition à la proposition de la loi de la déchéance de nationalité qui crée « un contexte politique défavorable à l’entreprise pédagogique et scientifique pour prévenir la radicalisation », explique-t-on dans un communiqué.
Le refus des amalgames
La mesure promue par le gouvernement a été votée par l’Assemblée mercredi 10 février. « Faire croire aux Français que la déchéance de nationalité sera un symbole pour lutter contre Daesh est une réponse déconnectée de la réalité. Cette posture va plonger la France dans un retard en matière de prévention contre le processus de radicalisation de nos jeunes », estime le CPDSI.
« Va-t-on recommencer à relier l’origine ethnique des individus au processus de radicalisation ? Va- t-on réellement assister dans les prochains mois à une essentialisation de l’islam faisant de chaque musulman un potentiel terroriste et laissant passer au travers des dispositifs tous les autres ? Nous ne pouvons partager un postulat que nous combattons depuis 15 ans. C’est pour lutter contre l’amalgame entre musulmans et radicaux que nous avions conçu les indicateurs d’alerte, qui reposent sur des comportements de rupture et non pas sur la pratique ou l’apparence religieuse. L’amalgame renforce toujours les radicaux », ajoute-t-on. « Notre posture s’oppose directement à celle du Premier ministre, qui pense que "Expliquer le djihadisme, c’est déjà vouloir un peu excuser." »
La décision du CPDSI, structure associative créée en avril 2014 pour lutter contre la radicalisation, a publié le 5 février son rapport annuel d’activité 2015, y compris financier, en réponse aux attaques, très nombreuses, formulées contre l'action de Dounia Bouzar. Le CPDSI revendique jusque là d'avoir aidé près de 800 jeunes en 2015. Un millier de familles ont sollicité ses services depuis sa création, dont 35 % par le biais des préfectures.
« Va-t-on recommencer à relier l’origine ethnique des individus au processus de radicalisation ? Va- t-on réellement assister dans les prochains mois à une essentialisation de l’islam faisant de chaque musulman un potentiel terroriste et laissant passer au travers des dispositifs tous les autres ? Nous ne pouvons partager un postulat que nous combattons depuis 15 ans. C’est pour lutter contre l’amalgame entre musulmans et radicaux que nous avions conçu les indicateurs d’alerte, qui reposent sur des comportements de rupture et non pas sur la pratique ou l’apparence religieuse. L’amalgame renforce toujours les radicaux », ajoute-t-on. « Notre posture s’oppose directement à celle du Premier ministre, qui pense que "Expliquer le djihadisme, c’est déjà vouloir un peu excuser." »
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