La Malaisie est en tête des destinations préférées des consommateurs de culture musulmane.
Certaines agences de voyages spécialisées l’ont bien compris, le marché du tourisme « halal » est en pleine expansion. Avec 1,3 milliard de clients potentiels à travers le monde et des dépenses des touristes de culture musulmane en progression constante, pour l’industrie du tourisme ce nouveau marché est une aubaine.
Le tourisme friendly halal, c’est le voyage répondant à certains critères propres aux musulmans. Des exigences qui peuvent aller du simple tapis de prière disponible dans la chambre d’hôtel à la piscine ou au spa réservés aux femmes. Le segment représente déjà plus de 10 % du tourisme mondial et le halal friendly tourism croît chaque année de 4,8 %, si l’on en croit le site Crescentrating, le guide du voyage halal.
Avec un chiffre d’affaires de plus de 116 milliards de dollars en 2012, et des prévisions atteignant 190 milliards de dollars d’ici à 2020, « on ne peut plus vraiment parler de marché de niche », estime Hassan Aït Nacer, fondateur de l’agence Terre de mémoires. Ou alors c’est une « niche très importante et très exigeante », souligne Nacer-Eddine Benchinoun, le dirigeant de l’agence Voyages halal.
« Les musulmans sont à la recherche d’une certaine éthique jusque dans leur envie de voyager », explique M. Benchinoun. Selon le fondateur de Terre de mémoires, « grosso modo ce sont des jeunes entre 25 et 45 ans » qui achètent ces séjours dits halal. Parmi eux, « beaucoup de familles avec deux enfants et très peu d’individuels et de couples ».
Le tourisme friendly halal, c’est le voyage répondant à certains critères propres aux musulmans. Des exigences qui peuvent aller du simple tapis de prière disponible dans la chambre d’hôtel à la piscine ou au spa réservés aux femmes. Le segment représente déjà plus de 10 % du tourisme mondial et le halal friendly tourism croît chaque année de 4,8 %, si l’on en croit le site Crescentrating, le guide du voyage halal.
Avec un chiffre d’affaires de plus de 116 milliards de dollars en 2012, et des prévisions atteignant 190 milliards de dollars d’ici à 2020, « on ne peut plus vraiment parler de marché de niche », estime Hassan Aït Nacer, fondateur de l’agence Terre de mémoires. Ou alors c’est une « niche très importante et très exigeante », souligne Nacer-Eddine Benchinoun, le dirigeant de l’agence Voyages halal.
« Les musulmans sont à la recherche d’une certaine éthique jusque dans leur envie de voyager », explique M. Benchinoun. Selon le fondateur de Terre de mémoires, « grosso modo ce sont des jeunes entre 25 et 45 ans » qui achètent ces séjours dits halal. Parmi eux, « beaucoup de familles avec deux enfants et très peu d’individuels et de couples ».
Des tarifs qui restent élevés...
Nawel fait justement partie de ceux-là. Mariée et mère de deux enfants, cette chargée d’étude marketing de 30 ans avait pour habitude de partir chaque année en Espagne, pays où elle louait une maison avec piscine. Seulement, pour le même prix, la jeune femme a trouvé ce dont elle rêvait, à savoir un club de vacances halal. Pour cela, elle est passée par Crescent Tours, une agence de voyages anglaise. Et « cela nous a rassurés », souligne-t-elle, « parce qu’on s’est dit que dans ce domaine les Anglais sont en avance ». Direction la Turquie donc, où la petite famille a passé 10 jours et a déboursé 120 € par nuit et par personne pour un séjour all inclusive.
Les tarifs restent, on le voit, encore assez élevés. Et débourser 700 à 1 300 € par personne pour une semaine, voire jusque 15 000 € pour un séjour de luxe, n’est pas à la portée de toutes les bourses. Et si les retours des clients sont en général très enthousiastes, ils estiment aussi « payer assez cher », d’après Nacer-Eddine Benchinoun. « Mais il y a une explication à cela », ajoute le fondateur de Voyages halal. « Les hôtels ne vendent pas d’alcool, alors que dans l’industrie touristique classique 30 % du chiffre d’affaires d’un hôtel repose sur la vente d’alcool, donc pour pallier ce manque à gagner les hôtels dits halal augmentent leurs prix pour être viables. »
Les tarifs restent, on le voit, encore assez élevés. Et débourser 700 à 1 300 € par personne pour une semaine, voire jusque 15 000 € pour un séjour de luxe, n’est pas à la portée de toutes les bourses. Et si les retours des clients sont en général très enthousiastes, ils estiment aussi « payer assez cher », d’après Nacer-Eddine Benchinoun. « Mais il y a une explication à cela », ajoute le fondateur de Voyages halal. « Les hôtels ne vendent pas d’alcool, alors que dans l’industrie touristique classique 30 % du chiffre d’affaires d’un hôtel repose sur la vente d’alcool, donc pour pallier ce manque à gagner les hôtels dits halal augmentent leurs prix pour être viables. »
… pour un accueil à améliorer
Loin devant des destinations comme la Malaisie ou Dubaï, c’est la Turquie qui remporte tous les suffrages français s’agissant des séjours halal. C’est dans ce pays que « les vacances dites islamiques sont le mieux respectées », explique Hassan Aït Nacer, qui ajoute qu’en « Malaisie par exemple, un hôtel est estampillé halal quand il ne vend pas d’alcool ou qu’un tapis de prière est mis à disposition dans les chambres. Mais ce que nous cherchions, c’était un concept global, avec nourriture halal, absence de mixité dans les piscines et hammams, mosquées au sein de l’hôtel, etc. ».
Malheureusement dans les hôtels turcs, « la pratique de l’anglais n’est pas au top et le personnel n’est pas formé à l’accueil des étrangers », déplore Nawel, qui raconte qu’il « fallait aller chercher quelqu’un en back-office pour avoir des explications ou informations ». Selon Hassan Aït Nacer, si « des efforts commencent à être faits à ce niveau-là », il faut aussi savoir que « si les interlocuteurs dans les hôtels s’expriment exclusivement en turc, c’est que jusqu’à présent la population locale suffisait elle-même à remplir les hôtels ». Pourquoi donc faire un effort supplémentaire quand on n’a pas besoin de la clientèle autre que locale pour être rentable ?
Malheureusement dans les hôtels turcs, « la pratique de l’anglais n’est pas au top et le personnel n’est pas formé à l’accueil des étrangers », déplore Nawel, qui raconte qu’il « fallait aller chercher quelqu’un en back-office pour avoir des explications ou informations ». Selon Hassan Aït Nacer, si « des efforts commencent à être faits à ce niveau-là », il faut aussi savoir que « si les interlocuteurs dans les hôtels s’expriment exclusivement en turc, c’est que jusqu’à présent la population locale suffisait elle-même à remplir les hôtels ». Pourquoi donc faire un effort supplémentaire quand on n’a pas besoin de la clientèle autre que locale pour être rentable ?
France et Espagne, des destinations bien connues
Autre solution, l’échange d’appartement ou de maison. Lancé en 2010 par Hédi Oudhini, jeune étudiant en tourisme, le site Muslim Home Exchange n’est désormais plus en ligne.
Pourtant, 300 000 échanges d’appartements sont réalisés dans le monde chaque année et l’idée séduit de plus en plus de personnes. Les Français de culture musulmane ne sont sûrement pas encore prêts à faire confiance à de parfaits inconnus au point de leur confier leur logement. Ajoutons à cela le fait que le peu de logements proposés à l’échange sur Muslim Home Exchange n’étaient ni idéalement placés ni adaptés à l’échange, et l’on comprendra l’échec de cette première tentative.
S’ils font encore figure de pionniers, des dirigeants comme Hassan Aït Nacer ou Nacer-Eddine Benchinoun se projettent déjà. « On aimerait ensuite organiser des voyages en France et en Europe », annonce le premier. « Pourquoi pas louer un hôtel dans le sud de la France et le réserver à une clientèle musulmane ? », lance-t-il, tandis que M. Benchinoun réfléchit, lui, à la création d’un « circuit en Andalousie pour des groupes ».
Il est vrai que, jusqu’à présent, les voyages sur mesure pour les musulmans en France et en Espagne étaient organisés presque exclusivement par des associations culturelles, des mosquées ou des instituts d’enseignement privé. Dans le domaine, l’Association des musulmans de Rosny-sous-Bois (AMR) possède une expérience de longue date, tout comme les Scouts musulmans de France (SMF) ou les associations Aide et espoir sans frontière (AESF) et Enfance tourisme. S’ils restent abordables, ces séjours à l’esprit plutôt familial n’en sont pas moins redondants pour ceux qui désirent découvrir de nouveaux horizons chaque année.
Première parution de cet article dans Salamnews, n° 44, juin 2013.
Pourtant, 300 000 échanges d’appartements sont réalisés dans le monde chaque année et l’idée séduit de plus en plus de personnes. Les Français de culture musulmane ne sont sûrement pas encore prêts à faire confiance à de parfaits inconnus au point de leur confier leur logement. Ajoutons à cela le fait que le peu de logements proposés à l’échange sur Muslim Home Exchange n’étaient ni idéalement placés ni adaptés à l’échange, et l’on comprendra l’échec de cette première tentative.
S’ils font encore figure de pionniers, des dirigeants comme Hassan Aït Nacer ou Nacer-Eddine Benchinoun se projettent déjà. « On aimerait ensuite organiser des voyages en France et en Europe », annonce le premier. « Pourquoi pas louer un hôtel dans le sud de la France et le réserver à une clientèle musulmane ? », lance-t-il, tandis que M. Benchinoun réfléchit, lui, à la création d’un « circuit en Andalousie pour des groupes ».
Il est vrai que, jusqu’à présent, les voyages sur mesure pour les musulmans en France et en Espagne étaient organisés presque exclusivement par des associations culturelles, des mosquées ou des instituts d’enseignement privé. Dans le domaine, l’Association des musulmans de Rosny-sous-Bois (AMR) possède une expérience de longue date, tout comme les Scouts musulmans de France (SMF) ou les associations Aide et espoir sans frontière (AESF) et Enfance tourisme. S’ils restent abordables, ces séjours à l’esprit plutôt familial n’en sont pas moins redondants pour ceux qui désirent découvrir de nouveaux horizons chaque année.
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