L’avis de Saphirnews
Interdiction du foulard en établissements scolaires, interdiction du voile intégral dans l’espace public, interdiction de mamans voilées souhaitant accompagner les sorties scolaires, volonté de certains politiques d’interdire le port du voile à l’université… Cette étoffe qui recouvre la chevelure de jeunes filles et femmes musulmanes est devenue le point focal sur lequel se cristallise le laïcisme d’exclusion.
À travers les dix récits de vie recueillis par la journaliste Faïza Zerouala et transcris à la première personne du singulier sur le mode biographique, le lecteur comprend mieux l’intentionnalité de chacune de ces femmes. Depuis la blogueuse-modeuse de 34 ans à la femme de chambre de 58 ans, en passant par une professeure de l’Éducation nationale ou encore une auto-entrepreneuse, on découvre le chemin qui les a menées à porter le voile, les incompréhensions de leur entourage, l’impossibilité de trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences, la mise au ban de la société…
L’on se dit alors que le voile, qu’elles considèrent comme une prescription impérative du Coran, apporte son lot de souffrances dans un pays qui ne l’accepte pas, quand bien même celles qui le portent estiment être heureuses parce que ainsi vêtues plus proches de Dieu. Des témoignages à la lecture desquels on sort assez bouleversé.
À travers les dix récits de vie recueillis par la journaliste Faïza Zerouala et transcris à la première personne du singulier sur le mode biographique, le lecteur comprend mieux l’intentionnalité de chacune de ces femmes. Depuis la blogueuse-modeuse de 34 ans à la femme de chambre de 58 ans, en passant par une professeure de l’Éducation nationale ou encore une auto-entrepreneuse, on découvre le chemin qui les a menées à porter le voile, les incompréhensions de leur entourage, l’impossibilité de trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences, la mise au ban de la société…
L’on se dit alors que le voile, qu’elles considèrent comme une prescription impérative du Coran, apporte son lot de souffrances dans un pays qui ne l’accepte pas, quand bien même celles qui le portent estiment être heureuses parce que ainsi vêtues plus proches de Dieu. Des témoignages à la lecture desquels on sort assez bouleversé.
L'auteure
Faïza Zerouala est née en 1984. Journaliste spécialisée dans les questions de société, elle a travaillé au Bondy Blog et au Monde. Elle s'est notamment fait remarquer pour ses enquêtes sur les quartiers populaires et l'islam.
Extrait
Introduction. Écouter les silencieuses
D’elles, on parle en permanence sans jamais les entendre. Elles sont au cœur d’un débat passionnel, qui secoue la France depuis plus de vingt ans, mais jamais elles n’y prennent part. Elles, ce sont les femmes voilées. Celles dont on ne connaît pas la voix, mais pour lesquelles s’expriment à la moindre occasion hommes et femmes politiques, philosophes, spécialistes, journalistes, religieux, chanteurs, acteurs, piliers de bar, concierges et responsables associatifs.
Sur le voile, tout le monde, ou presque, a un avis – souvent tranché. Et pourtant rares sont ceux qui savent précisément de quoi il retourne. Lors de la préparation de ce livre, une amie m’a ainsi naïvement demandé, alors que je lui décrivais de façon un peu sommaire le parcours de Fatiha, intégralement voilée : « Mais ses enfants n’ont jamais vu son visage ? » D’autres, mus par une curiosité sincère, m’ont posé mille questions. Ils commençaient la discussion en confessant leurs lacunes : « Je n’y connais rien mais quand tu parles de voile, c’est celui qui recouvre tout le corps ? » L’inévitable question de la contrainte se posait très vite : « C’est leur mari qui les a forcées à le porter ? » Et ma réponse, invariable : « C’est plus compliqué que ça… »
C’est ce qui m’a convaincue de mener ce travail d’enquête, pour donner des éléments factuels qui permettent à chacun de nourrir sa réflexion, et apporter de la nuance. Il s’est agi pour moi de dégonfler les fantasmes, de donner des clés pour appréhender un sujet complexe.
D’elles, on parle en permanence sans jamais les entendre. Elles sont au cœur d’un débat passionnel, qui secoue la France depuis plus de vingt ans, mais jamais elles n’y prennent part. Elles, ce sont les femmes voilées. Celles dont on ne connaît pas la voix, mais pour lesquelles s’expriment à la moindre occasion hommes et femmes politiques, philosophes, spécialistes, journalistes, religieux, chanteurs, acteurs, piliers de bar, concierges et responsables associatifs.
Sur le voile, tout le monde, ou presque, a un avis – souvent tranché. Et pourtant rares sont ceux qui savent précisément de quoi il retourne. Lors de la préparation de ce livre, une amie m’a ainsi naïvement demandé, alors que je lui décrivais de façon un peu sommaire le parcours de Fatiha, intégralement voilée : « Mais ses enfants n’ont jamais vu son visage ? » D’autres, mus par une curiosité sincère, m’ont posé mille questions. Ils commençaient la discussion en confessant leurs lacunes : « Je n’y connais rien mais quand tu parles de voile, c’est celui qui recouvre tout le corps ? » L’inévitable question de la contrainte se posait très vite : « C’est leur mari qui les a forcées à le porter ? » Et ma réponse, invariable : « C’est plus compliqué que ça… »
C’est ce qui m’a convaincue de mener ce travail d’enquête, pour donner des éléments factuels qui permettent à chacun de nourrir sa réflexion, et apporter de la nuance. Il s’est agi pour moi de dégonfler les fantasmes, de donner des clés pour appréhender un sujet complexe.
Faïza Zerouala, Des voix derrière le voile, Premier Parallèle, 2015, 258 p., 15 € (ouvrage papier) et 5,99 € (ebook).
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