Dieudonné ici, quenelle là… Au secours, ils sont partout ! L’année 2014 commence avec une sacrée migraine autour d’une histoire qui en met plus d’un KO. Celle-ci accapare les discussions, envahit les réseaux sociaux et alimente l’actualité au détriment de sujets bien plus importants à mettre en avant.
Alors pourquoi en parlons-nous aujourd’hui, dites-vous ? Saphirnews a eu beau essayer de ne pas aborder ce non-sujet, nous y sommes contraints. A fortiori parce que les musulmans y sont très sensibles – sans être les seuls non plus – selon l’adage, pour certains, que nous inventons pour l’occasion : plus le piège est gros, plus facile est d’y tomber...
Le piège : croire que Dieudonné est un véritable militant antiraciste, doublé d’un défenseur des Palestiniens par son combat contre le sionisme ; que l’humoriste – pour ceux qui veulent encore bien le désigner ainsi – est un combattant du système néolibéral. La « quenelle » ne serait finalement que la jonction de tous ces combats. La blague ! Les raisons ne manquent pas pour dézinguer ses postures.
Pour n’en citer qu’une, ses accointances avec le Front national et la faschosphère – Serge Ayoub et Alain Soral en tête – ne sont plus un secret pour personne. La lutte contre le racisme, quel qu’il soit, ne peut passer par des alliances pareilles. Il est plus que temps de se réveiller.
Alors pourquoi en parlons-nous aujourd’hui, dites-vous ? Saphirnews a eu beau essayer de ne pas aborder ce non-sujet, nous y sommes contraints. A fortiori parce que les musulmans y sont très sensibles – sans être les seuls non plus – selon l’adage, pour certains, que nous inventons pour l’occasion : plus le piège est gros, plus facile est d’y tomber...
Le piège : croire que Dieudonné est un véritable militant antiraciste, doublé d’un défenseur des Palestiniens par son combat contre le sionisme ; que l’humoriste – pour ceux qui veulent encore bien le désigner ainsi – est un combattant du système néolibéral. La « quenelle » ne serait finalement que la jonction de tous ces combats. La blague ! Les raisons ne manquent pas pour dézinguer ses postures.
Pour n’en citer qu’une, ses accointances avec le Front national et la faschosphère – Serge Ayoub et Alain Soral en tête – ne sont plus un secret pour personne. La lutte contre le racisme, quel qu’il soit, ne peut passer par des alliances pareilles. Il est plus que temps de se réveiller.
Dieudonné, le faux ami des Palestiniens qui sert Israël
Croire aussi que Dieudonné, parce qu'antisioniste est un sérieux allié des pro-Palestiniens est une erreur. Les associations de défense des droits des Palestiniens ne manquent pas de le faire savoir. Dernièrement, ce sont l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et l’Union juive française pour la paix (UJFP) qui ont pris la plume pour s’indigner de l’instrumentalisation de l’antisionisme formulé par Dieudonné et ses consorts soraliens pour diverses raisons – qui oscillent entre opportunisme et antisémitisme – mais sûrement pas les bonnes. Et traîner avec le négationniste Robert Faurisson n’arrange en rien ses affaires.
Au final, service est rendu aux défenseurs d’Israël, à commencer par ses puissantes officines présentes en France. Le gouvernement français n’est pas en reste, lui qui a réaffirmé sa loyauté envers l’Etat hébreu aux 70 ans du CRIF, un mois après le voyage de François Hollande au Proche-Orient.
Au final, service est rendu aux défenseurs d’Israël, à commencer par ses puissantes officines présentes en France. Le gouvernement français n’est pas en reste, lui qui a réaffirmé sa loyauté envers l’Etat hébreu aux 70 ans du CRIF, un mois après le voyage de François Hollande au Proche-Orient.
L’antisémitisme à la croisée des chemins
L’antisémitisme, au même titre que les autres formes de racisme, est à dénoncer. Formellement, fermement et sans ambiguïté. Mais agiter ce chiffon pour discréditer le véritable combat antisioniste (éminemment politique et anticolonial), c’est ce que se sont toujours employés à faire le CRIF, le BNVCA, la LICRA ou l’UEJF en criminalisant la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).
Pourquoi alors leur donner le bâton pour se faire battre ? S'écarter des discours politiques aussi dangereux que soporifiques de Dieudonné – comme d'Alain Soral – est la seule option à adopter. Attention à ne pas se méprendre : ce sont ses positions et postures adoptées en dehors des spectacles qui sont l'objet de cet article et non ses spectacles. Encore faut-il les voir pour s'adonner à une juste critique digne de la déontologie journalistique...
Quant à la quenelle qu'il a contribué à populariser ces derniers mois, l'avis est plus tranché. Si elle est désormais une marque de ralliement à un Dieudonné lynché par la classe médiatico-politique (ledit système) qui la réduit à un délirant « salut nazi inversé », chacun des auteurs du geste en donne la signification qu’il veut. Mais elle est une qu’il est impossible de contester : son caractère obscène, dérivé explicite du bras d’honneur, que la bienséance convient de ne pas utiliser. Si l’interprétation antisémite qui peut lui être donnée est incontestable dès lors que le contexte dans lequel elle est reproduite ne laisse planer aucun doute (Alain Soral devant le Mémorial de la Shoah de Berlin), elle ne peut en aucun cas être générale.
La quenelle est avant tout « anti-système », entend-on dire. Soit. Mais de quoi cette posture est-elle le nom ? Il ne suffit pas de « glisser une quenelle » face caméra pour se revendiquer en bon combattant du système, il en faudra bien plus pour faire face à un establishment français qui place ses intérêts personnels au-dessus de la justice sociale. Qu'on se le dise : elle relève davantage d’un militantisme aussi virtuel que navrant pour les acteurs de terrain qui se battent au quotidien pour que vive la justice au-delà de discours pompeux à géométrie variable.
Pourquoi alors leur donner le bâton pour se faire battre ? S'écarter des discours politiques aussi dangereux que soporifiques de Dieudonné – comme d'Alain Soral – est la seule option à adopter. Attention à ne pas se méprendre : ce sont ses positions et postures adoptées en dehors des spectacles qui sont l'objet de cet article et non ses spectacles. Encore faut-il les voir pour s'adonner à une juste critique digne de la déontologie journalistique...
Quant à la quenelle qu'il a contribué à populariser ces derniers mois, l'avis est plus tranché. Si elle est désormais une marque de ralliement à un Dieudonné lynché par la classe médiatico-politique (ledit système) qui la réduit à un délirant « salut nazi inversé », chacun des auteurs du geste en donne la signification qu’il veut. Mais elle est une qu’il est impossible de contester : son caractère obscène, dérivé explicite du bras d’honneur, que la bienséance convient de ne pas utiliser. Si l’interprétation antisémite qui peut lui être donnée est incontestable dès lors que le contexte dans lequel elle est reproduite ne laisse planer aucun doute (Alain Soral devant le Mémorial de la Shoah de Berlin), elle ne peut en aucun cas être générale.
La quenelle est avant tout « anti-système », entend-on dire. Soit. Mais de quoi cette posture est-elle le nom ? Il ne suffit pas de « glisser une quenelle » face caméra pour se revendiquer en bon combattant du système, il en faudra bien plus pour faire face à un establishment français qui place ses intérêts personnels au-dessus de la justice sociale. Qu'on se le dise : elle relève davantage d’un militantisme aussi virtuel que navrant pour les acteurs de terrain qui se battent au quotidien pour que vive la justice au-delà de discours pompeux à géométrie variable.
Le paquebot France coule, vite la quenelle !
S’il est une chose de critiquer Dieudonné et de condamner ses dérives, il en est une autre que de vouloir interdire ses spectacles que le succès populaire ne dément pas. Quid de la liberté d’expression que Manuel Valls est si prompt à défendre pour Charlie Hebdo, allant jusqu'à interdire toute manifestation contre les caricatures du Prophète Muhammad ? Le ministre de l’Intérieur, brandissant l’étendard de la sacro-sainte lutte contre l’antisémitisme (sans commune mesure face à d'autres racismes qui prospèrent en France), n’en tient ici pas rigueur.
En faisant de Dieudonné et de la « quenelle » une affaire d’Etat (un merci tout particulier à Nicolas Anelka qui, à l'insu de son plein gré, a ravivé la flamme de la polémique), il en a fait une priorité qui n'a pour fonction que de divertir l’opinion publique de problèmes autrement plus importants à traiter. Surtout, il renforce l'aura de Dieudonné auprès de son public en lui faisant adopter un statut de victime supposée du système et cela marche : la quenelle vit son âge d'or avec la multiplication des photos de soutien à l'humoriste. Iceberg droit devant, le paquebot France dirigé par le capitaine Valls – Hollande assurant ses arrières – fonce dessus tête baissée. Le ministre de l’Intérieur n’aurait-il pas des combats plus essentiels à mener – autre que celui du voile – pour le bien de notre France qui sombre ?
En attendant, le business de Dieudonné tourne à plein régime. Pour ne perdre aucune miette de cette histoire, sa société Productions de la Plume, gérée par sa femme, s'est s’empressée de déposer « quenelle » à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) dès octobre, comme le souligne le blog Al-Kanz. On interroge la sincérité de ses discours...
La lutte contre le racisme, le sionisme et le système ne passera pas par la quenelle. Elle ne passera pas non plus par Dieudonné. Elle passera par un collectif d'hommes et de femmes unis pour le bien de l’intérêt général. Le piège exposé, qui serait tout de même prêt à s’y aventurer ? Sur ce, souhaitons une année 2014 des plus constructives sur le terrain de l’égalité des droits et de la justice pour toutes et tous, en France et ailleurs.
En faisant de Dieudonné et de la « quenelle » une affaire d’Etat (un merci tout particulier à Nicolas Anelka qui, à l'insu de son plein gré, a ravivé la flamme de la polémique), il en a fait une priorité qui n'a pour fonction que de divertir l’opinion publique de problèmes autrement plus importants à traiter. Surtout, il renforce l'aura de Dieudonné auprès de son public en lui faisant adopter un statut de victime supposée du système et cela marche : la quenelle vit son âge d'or avec la multiplication des photos de soutien à l'humoriste. Iceberg droit devant, le paquebot France dirigé par le capitaine Valls – Hollande assurant ses arrières – fonce dessus tête baissée. Le ministre de l’Intérieur n’aurait-il pas des combats plus essentiels à mener – autre que celui du voile – pour le bien de notre France qui sombre ?
En attendant, le business de Dieudonné tourne à plein régime. Pour ne perdre aucune miette de cette histoire, sa société Productions de la Plume, gérée par sa femme, s'est s’empressée de déposer « quenelle » à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) dès octobre, comme le souligne le blog Al-Kanz. On interroge la sincérité de ses discours...
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