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Société

Dijon : l'antenne municipale de lutte contre les discriminations fête ses deux ans

Rédigé par Pauline Compan | Vendredi 17 Juin 2011 à 10:00

           

Une antenne municipale de lutte contre les discriminations ? Cette initiative, unique en France, émane du Conseil municipal de la ville de Dijon. Cette antenne a pour ambition d’accompagner les personnes victimes de discriminations dans leur démarche de médiation ou leur démarche judiciaire. Une structure qui ambitionne de réunir tous les acteurs de la vie sociale, des associations aux syndicats patronaux.



De gauche à droite : Sarah Marshall, François Rebsamen (Sénateur-Maire de Dijon), Julien Courbey, Mohamed Bekhtoui (conseiller municipal à la ville de Dijon) et Elie Kamano, lors de la cérémonie anniversaire de l'AMACOD.
De gauche à droite : Sarah Marshall, François Rebsamen (Sénateur-Maire de Dijon), Julien Courbey, Mohamed Bekhtoui (conseiller municipal à la ville de Dijon) et Elie Kamano, lors de la cérémonie anniversaire de l'AMACOD.
AMACOD (Antenne Municipale et Associative de Lutte Contre les Discriminations), c’est le nom choisi pour cette permanence d’un genre un peu particulier qui fête, ce mois-ci, ses deux ans. Discriminations à l’embauche, en fonction du sexe ou de l’origine, l’AMACOD entend lutter contre toutes les formes de racisme tout en mettant l’accent sur la prévention. Une initiative « de proximité » qui a vu son activité tripler sur une année comme l’explique à Saphirnews Alain Millot, premier adjoint au Maire (PS) et président de la Commission extra-municipale de lutte contre toutes les formes de discriminations.

Saphirnews : Pourquoi une telle antenne ?

Alain Millot : L’AMACOD est une émanation de la Commission extra-municipale de lutte contre les discriminations. Cette commission réunit des élus, des associations, des avocats bénévoles, des bailleurs ou encore des syndicats comme l’UMIH (Union Métiers des l’Industries de l’Hôtellerie). C’est cette commission qui a décidé de la mise en place de l’AMACOD en juin 2009.

Pour nous les discriminations sont un sujet sensible. On a estimé qu’il fallait ajouter aux institutions existantes un dispositif de proximité. D’ailleurs, l’AMACOD fonctionne aussi grâce à une plateforme associative qui s’investit beaucoup. C’est une initiative unique et beaucoup de villes s’y intéressent et nous demande des conseils.

Comment fonctionne l’AMACOD au quotidien ?

A.M : Je ne voulais pas d’une usine à gaz. Les personnes qui nous appellent bénéficient d’un réel suivi. Elles auront un rendez-vous dans les 48 heures avec notre permanente. L’entretien servira à déterminer si le cas de discrimination est avéré. Dans le cas contraire, la personne sera orientée vers des partenaires compétents sur sa problématique.

Dans un premier temps, si la personne discriminée est d’accord, on tente une médiation. Le plus, souvent, une issue positive est trouvée par le dialogue. En cas de conflit, nous pouvons également accompagner les personnes dans une action en justice.

Combien de cas de discriminations l’AMACOD traite-t-elle chaque année et quelles sont les problèmes les plus courants ?

A.M : La première année nous avons reçu une trentaine de personnes. Avec une meilleure communication et la mise en place d’un numéro vert, la deuxième année d’activité a permis de traiter 110 dossiers, soit plus du triple par rapport au démarrage.

Les discriminations les plus courantes sont celles liées à l’emploi. Certaines personnes rencontrent des difficultés pour trouver un emploi ou bien d’autres, déjà en poste, ont des difficultés à évoluer au sein de leur entreprise.

L’AMACOD a fêté ses deux ans d’existence, mercredi 15 juin, en présence de quelques personnalités du cinéma et de la musique, venues apporter leur soutien. Julien Courbey, Sarah Marshall ou encore le musicien Eli Kamano, ces renforts inattendu, étaient invités par Touria Benzari. En effet, la chargée de coopération entre la Commission et l’antenne de l’AMACOD, est elle-même réalisatrice et actrice. Devant une centaine d’invités, le maire de Dijon, François Rebsamen, a remercié les artistes. Ces derniers ont pu exprimer leurs encouragements à une structure « de proximité », qui œuvre « dans le respect de la vie privée des personnes concernées ». Tous ont formulé le souhait d’être présent pour fêter les trois ans de l’AMACOD, l’année prochaine.





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