Les musulmans de France n’ont eu de cesse de dénoncer la circulaire Chatel refusant aux mères voilées le droit d’accompagner les enfants lors de sorties scolaires depuis sa parution en 2012. En première ligne, on trouve Mamans Toutes Egales (MTE), un collectif né la même année pour combattre une décision qui participe de l’islamophobie institutionnalisée à l’encontre de femmes musulmanes.
Depuis, MTE n’a eu de cesse d’interpeller les politiques, au premier chef les ministres de l’Education nationale. Luc Chatel, Vincent Peillon, Benoît Hamon et désormais Najat Vallaud-Belkacem… De pétitions en lettres, en passant par des conférences et des manifestations : à tous, les membres de l'association ont réclamé que la liberté de conscience des mères soit respectée. Celles-ci, n’étant pas des agents de la fonction publique, ne sont en effet pas soumis à l’obligation de neutralité religieuse requise des professeurs et, depuis 2004, des élèves.
Depuis, MTE n’a eu de cesse d’interpeller les politiques, au premier chef les ministres de l’Education nationale. Luc Chatel, Vincent Peillon, Benoît Hamon et désormais Najat Vallaud-Belkacem… De pétitions en lettres, en passant par des conférences et des manifestations : à tous, les membres de l'association ont réclamé que la liberté de conscience des mères soit respectée. Celles-ci, n’étant pas des agents de la fonction publique, ne sont en effet pas soumis à l’obligation de neutralité religieuse requise des professeurs et, depuis 2004, des élèves.
Najat Vallaud-Belkacem
Le refus d’une laïcité d’exclusion
Cette position a été réaffirmée par le Conseil d’Etat en décembre 2013. Cependant, dans la droite ligne de Luc Chatel, Vincent Peillon a maintenu l’interdiction, arguant que le service public de l'éducation a tout droit de « fixer des restrictions à la liberté de manifester leur appartenance ou leur croyance religieuse soit sur la base de textes particuliers, soit pour des considérations liées à l'ordre public ou au bon fonctionnement du service ».
Ce fut ensuite le tour de Benoît Hamon d’être sollicité. L’ex-porte-parole du Parti socialiste était plus attentif que son prédécesseur aux revendications légitimes des citoyen-ne-s mais il est demeuré vague pendant le peu de temps qu'il était en fonction. Benoît Hamon a, depuis son éviction du gouvernement en août, rejoint les frondeurs du PS qui critiquent sévèrement la politique économique de François Hollande.
Entre-temps, des victoires locales ont été remportées comme en Seine-Saint-Denis à la suite de manifestations de mères et de conseils de parents d'élèves.
Ce fut ensuite le tour de Benoît Hamon d’être sollicité. L’ex-porte-parole du Parti socialiste était plus attentif que son prédécesseur aux revendications légitimes des citoyen-ne-s mais il est demeuré vague pendant le peu de temps qu'il était en fonction. Benoît Hamon a, depuis son éviction du gouvernement en août, rejoint les frondeurs du PS qui critiquent sévèrement la politique économique de François Hollande.
Entre-temps, des victoires locales ont été remportées comme en Seine-Saint-Denis à la suite de manifestations de mères et de conseils de parents d'élèves.
L’abrogation, la suite logique réclamée
L’acceptation doit être la règle et le refus, l’exception. Comme le Conseil d’Etat, telle la position récemment prise par la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lors de son audition le 21 octobre à l’Observatoire de la laïcité. « Tout en rappelant mon attachement à la neutralité du service public (…), je veux réaffirmer un principe et une orientation. Le principe, c’est que dès lors que les mamans (les parents) ne sont pas soumises à la neutralité religieuse, comme l’indique le Conseil d’État, l’acceptation de leur présence aux sorties scolaires doit être la règle et le refus l’exception », a-t-elle fait savoir.
Joint par Saphirnews mercredi 29 octobre, Ismahane Chouder, porte-parole de MTE, « salue la position de principe de Najat Vallaud-Belkacem, c’est la première fois qu’un ministre prend une position aussi claire et tranchée sur la question ». Cependant, la prudence est de mise. Ses déclarations « ouvrent des perspectives » mais « ne résout rien car elle renvoie la responsabilité aux chefs d’établissement » pour le moment. Or « on veut sortir de l’arbitraire ».
Joint par Saphirnews mercredi 29 octobre, Ismahane Chouder, porte-parole de MTE, « salue la position de principe de Najat Vallaud-Belkacem, c’est la première fois qu’un ministre prend une position aussi claire et tranchée sur la question ». Cependant, la prudence est de mise. Ses déclarations « ouvrent des perspectives » mais « ne résout rien car elle renvoie la responsabilité aux chefs d’établissement » pour le moment. Or « on veut sortir de l’arbitraire ».
Un appel au courage politique
Ces déclarations encourageantes, qui ne peuvent être ici que saluées, entrevoient l'issue d'un combat en faveur d’une laïcité inclusive, en conformité avec la loi de 1905. Mais vont-elles être suivies d’effet ? Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, un adage qui fait sens pour les défenseurs de l'égalité pour tous et toutes. Le Premier ministre, Manuel Valls, est de ceux qui ont très tôt défendu la circulaire Chatel. L'ex-ministre UMP sous l'ère Sarkozy qui en est à l'origine a d'ores et déjà réagi en déclarant au Figaro, mercredi 29 octobre, que Najat Vallaud-Belkacem « voudrait voir la République céder du terrain »...
Face aux obstacles mais au nom du droit, Ismahane Chouder en appelle au « courage politique » de la ministre en vue de « marquer un coup d’arrêt à la stigmatisation en cours » de femmes musulmanes, par l'abrogation d'une circulaire qui n’a, dans son principe, pas de valeur contraignante. La fin de l’exclusion institutionnalisée des mères voilées ne prendra fin qu’à cette condition. La cohérence l’exige de la ministre, qui se devra de convaincre la majorité présidentielle du bien-fondé de son avis.
Face aux obstacles mais au nom du droit, Ismahane Chouder en appelle au « courage politique » de la ministre en vue de « marquer un coup d’arrêt à la stigmatisation en cours » de femmes musulmanes, par l'abrogation d'une circulaire qui n’a, dans son principe, pas de valeur contraignante. La fin de l’exclusion institutionnalisée des mères voilées ne prendra fin qu’à cette condition. La cohérence l’exige de la ministre, qui se devra de convaincre la majorité présidentielle du bien-fondé de son avis.
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