La diversité peine à trouver sa place à la télévision. Descendants d'immigrés, personnes de couleur, handicapées et ouvriers sont trop peu visibles dans les programmes de télévision, indique le quatrième baromètre annuel de la diversité du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) [à téléchargez plus bas] publié jeudi 21 mars.
L’étude, qui repose sur l’observation des programmes de 16 chaînes gratuites et Canal + pendant deux semaines, du 3 au 16 septembre 2012, montre que l’année 2012 n’a pas permis l’essor d’une plus grande visibilité de la diversité à la télévision.
L’étude, qui repose sur l’observation des programmes de 16 chaînes gratuites et Canal + pendant deux semaines, du 3 au 16 septembre 2012, montre que l’année 2012 n’a pas permis l’essor d’une plus grande visibilité de la diversité à la télévision.
Moins de personnes « non blanches » à la télé
En comparant avec l’étude précédente, « il n'y a aucune révolution, il n'y a que quelques mini vaguelettes, quelques mini évolutions », a ainsi noté Mémona Hintermann, présidente du groupe de travail sur la diversité au CSA, lors de la conférence de presse.
Les résultats du baromètre, qui permettent d’observer la représentation à la télévision selon l'origine ethnique perçue, les catégories socioprofessionnelles et le handicap, sont d’ailleurs décourageants.
Sur le critère de l’origine ethnique, « les résultats ne sont pas satisfaisants du tout », a déploré Mme Hintermann. Seules 12 % de personnes perçues comme « non blanches » sont présentes à l'écran, soit 3 points de moins qu'en 2011. En incluant France Ô, la chaîne publique relative à l'outre-mer, ce pourcentage passe à 14 % mais reste en dessous des résultats de l’an dernier.
« Il y a quelque chose à changer dans notre système mental », a dénoncé la présidente du groupe de travail sur la diversité du CSA, estimant que « derrière ça, il est question d'intégration ». « Il y a un lien très fort entre la conscience de la diversité et le refus de la discrimination », a abondé dans son sens le président du CSA, Olivier Schrameck.
« Nous pensons tous au sein de notre institution que les médias audiovisuels et tout particulièrement la télévision ont un rôle essentiel » à jouer, parce qu'ils « sont une forme de miroir qui nous représente », a-t-il ajouté. De beaux discours qui ne sont malheureusement toujours pas suivis des actes.
Les résultats du baromètre, qui permettent d’observer la représentation à la télévision selon l'origine ethnique perçue, les catégories socioprofessionnelles et le handicap, sont d’ailleurs décourageants.
Sur le critère de l’origine ethnique, « les résultats ne sont pas satisfaisants du tout », a déploré Mme Hintermann. Seules 12 % de personnes perçues comme « non blanches » sont présentes à l'écran, soit 3 points de moins qu'en 2011. En incluant France Ô, la chaîne publique relative à l'outre-mer, ce pourcentage passe à 14 % mais reste en dessous des résultats de l’an dernier.
« Il y a quelque chose à changer dans notre système mental », a dénoncé la présidente du groupe de travail sur la diversité du CSA, estimant que « derrière ça, il est question d'intégration ». « Il y a un lien très fort entre la conscience de la diversité et le refus de la discrimination », a abondé dans son sens le président du CSA, Olivier Schrameck.
« Nous pensons tous au sein de notre institution que les médias audiovisuels et tout particulièrement la télévision ont un rôle essentiel » à jouer, parce qu'ils « sont une forme de miroir qui nous représente », a-t-il ajouté. De beaux discours qui ne sont malheureusement toujours pas suivis des actes.
Les ouvriers invisibles
Dans les programmes télé, la diversité socioprofessionnelle n’est également pas très visible. Alors qu’ils représentent 21 % de la population totale, les CSP+ (cadres, chefs d'entreprises, professions intellectuelles supérieures) sont 75 % des personnes représentées.
Ce chiffre est en baisse par rapport à l’an dernier (81 %) mais reste très élevé. Dans les fictions, les bulletins d’informations, les documentaires, les divertissements et les émissions sportives, ils restent largement surreprésentés au détriment des employés et des ouvriers. Ces derniers ne représentent que 2 % des protagonistes du petit écran.
Quant aux personnes handicapées, leur présence à la télé reste très marginale. Leur représentation, passée de 0,6 % en 2011 à 0,8 % en 2012, « s'est un petit peu arrangée » mais elle s’explique par la diffusion des Jeux paralympiques lors de l'une des deux semaines d'examen, note Mme Hintermann.
Ce chiffre est en baisse par rapport à l’an dernier (81 %) mais reste très élevé. Dans les fictions, les bulletins d’informations, les documentaires, les divertissements et les émissions sportives, ils restent largement surreprésentés au détriment des employés et des ouvriers. Ces derniers ne représentent que 2 % des protagonistes du petit écran.
Quant aux personnes handicapées, leur présence à la télé reste très marginale. Leur représentation, passée de 0,6 % en 2011 à 0,8 % en 2012, « s'est un petit peu arrangée » mais elle s’explique par la diffusion des Jeux paralympiques lors de l'une des deux semaines d'examen, note Mme Hintermann.
Lutter contre les discriminations
L’heure n’est pas encore à la diversité sur les écrans de télé. Face à ce constat, le CSA a décidé de lancer un « plan d'action » qui passera notamment par des auditions des responsables des chaînes et des radios en mars et avril avec pour objectif d’« obtenir enfin des engagements fermes » de leur part a souligné Mme Hintermann. « Des initiatives complémentaires ciblées et chiffrées » sont attendues.
Le CSA prévoit par ailleurs un « rapprochement avec d’autres administrations (Défenseur des droits, CNIL, etc.) pour envisager des actions communes ponctuelles de promotion de la diversité et de lutte contre les discriminations », à l'heure où 61% des Français considèrent que la société discrimine les citoyens selon des critères de sexe, d’âge, d’origine géographique ou de couleur de peau, d’après une récente enquête de l’institut Harris et le Club Averroès œuvrant pour la promotion de la diversité dans les médias.
La première réunion de l’Observatoire de la diversité du CSA, en présence des nouveaux membres, est prévue le 4 avril. L’occasion pour l'instance, qui a obtenu dernièrement le label diversité, de formuler des propositions concrètes sur toutes les questions relatives à la diversité dans les médias.
Mais sans pouvoir de sanctions, difficile pour le CSA de bousculer les chaînes à agir pour une plus grande diversité. Le chemin à parcourir est encore bien long.
*Télécharger le baromètre de la télévision 2012 du CSA :
Le CSA prévoit par ailleurs un « rapprochement avec d’autres administrations (Défenseur des droits, CNIL, etc.) pour envisager des actions communes ponctuelles de promotion de la diversité et de lutte contre les discriminations », à l'heure où 61% des Français considèrent que la société discrimine les citoyens selon des critères de sexe, d’âge, d’origine géographique ou de couleur de peau, d’après une récente enquête de l’institut Harris et le Club Averroès œuvrant pour la promotion de la diversité dans les médias.
La première réunion de l’Observatoire de la diversité du CSA, en présence des nouveaux membres, est prévue le 4 avril. L’occasion pour l'instance, qui a obtenu dernièrement le label diversité, de formuler des propositions concrètes sur toutes les questions relatives à la diversité dans les médias.
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