Fin janvier, Hassan Chalghoumi déclarait à la presse être explicitement contre la burqa. Une intervention médiatique qui a mis le feu aux poudres.
Entre Hassan Chalghoumi et les musulmans de Drancy, rien ne va plus. Ses détracteurs se font chaque jour plus nombreux, ce qui ne va pas en s’améliorant pour lui. La mosquée de la ville est devenue, depuis fin janvier, le théâtre de vives tensions au point d’en décider sa fermeture temporaire cette semaine à la suite de la probable « agression » du muezzin.
Probable, car une partie des fidèles remet en cause la version de M. Chalghoumi, dont Farid B., un de ses anciens proches. « Je n’ai pas de preuves, je n’ai pas été témoin de la scène non plus, mais des frères m’ont dit que Mostapha Hadj (le muezzin, ndlr) a eu une crise d’épilepsie. Et puis, je ne vois pas pourquoi il aurait été agressé, il est un membre respecté de la communauté », fait-il signifier auprès de Saphirnews.
Surtout, « Hassan a déjà menti », poursuit-il, faisant référence à l’agression, dont M. Chalghoumi aurait été victime le 25 janvier dernier. Retour aux faits.
Probable, car une partie des fidèles remet en cause la version de M. Chalghoumi, dont Farid B., un de ses anciens proches. « Je n’ai pas de preuves, je n’ai pas été témoin de la scène non plus, mais des frères m’ont dit que Mostapha Hadj (le muezzin, ndlr) a eu une crise d’épilepsie. Et puis, je ne vois pas pourquoi il aurait été agressé, il est un membre respecté de la communauté », fait-il signifier auprès de Saphirnews.
Surtout, « Hassan a déjà menti », poursuit-il, faisant référence à l’agression, dont M. Chalghoumi aurait été victime le 25 janvier dernier. Retour aux faits.
L’« imam de Drancy » n’aurait jamais été agressé
Volontaire au sein de l’association Al-Nour, qui gère la mosquée de Drancy, Farid B. déclare s’être désolidarisé, depuis janvier, des actions de celui qui se présente comme l'« imam de Drancy » (alors que cette fonction est en fait assurée depuis toujours par un imam d'Égypte), « une quinzaine de jours » avant qu'il ait publiquement affirmé que « celles qui portent la burqa n’ont rien à faire en France » au quotidien Le Parisien.
Cette position tranchée contre le niqab a signé le début des gros problèmes pour M. Chalghoumi, un temps respecté pour avoir permis aux musulmans de Drancy d’obtenir un lieu de culte digne.
A la suite de l’article du Parisien, « un commando islamiste de 80 personnes » aurait fait irruption le 25 janvier dans la mosquée pour l’agresser, selon M. Chalghoumi. « Ils ont pris le micro, ils ont commencé à crier "Allah akbar", "Dieu est le plus grand", à m'insulter, à insulter la mosquée, la communauté juive, la République », avait-il expliqué aux médias. « Ils souhaitent ma mort, quelqu'un peut me liquider. »
Le hic, c’est que M. Chalghoumi aurait reconnu plus tard ne pas avoir été présent ce jour-là, selon le site de TF1. Une version que soutient Farid. « Il a menti, mon frère était à la mosquée ce jour-là. Comment peut-on faire confiance en quelqu’un qui n’est pas honnête ? Il croit que tout le monde veut le tuer ! Non, tout ce que les fidèles veulent, c’est qu’il démissionne. On ne comprend pas pourquoi il s’accroche à ce point-là », s’insurge-t-il.
Cette position tranchée contre le niqab a signé le début des gros problèmes pour M. Chalghoumi, un temps respecté pour avoir permis aux musulmans de Drancy d’obtenir un lieu de culte digne.
A la suite de l’article du Parisien, « un commando islamiste de 80 personnes » aurait fait irruption le 25 janvier dans la mosquée pour l’agresser, selon M. Chalghoumi. « Ils ont pris le micro, ils ont commencé à crier "Allah akbar", "Dieu est le plus grand", à m'insulter, à insulter la mosquée, la communauté juive, la République », avait-il expliqué aux médias. « Ils souhaitent ma mort, quelqu'un peut me liquider. »
Le hic, c’est que M. Chalghoumi aurait reconnu plus tard ne pas avoir été présent ce jour-là, selon le site de TF1. Une version que soutient Farid. « Il a menti, mon frère était à la mosquée ce jour-là. Comment peut-on faire confiance en quelqu’un qui n’est pas honnête ? Il croit que tout le monde veut le tuer ! Non, tout ce que les fidèles veulent, c’est qu’il démissionne. On ne comprend pas pourquoi il s’accroche à ce point-là », s’insurge-t-il.
Les comptes de la mosquée en question
Cette version des faits semble être la plus crédible à ce jour. Alors, M. Chalghoumi serait-il devenu paranoïaque ou aurait-il eu envie de rallier l’opinion publique à sa cause, peu avant la sortie de son livre « Imam et républicain » paru début mars ? Difficile de savoir, le principal intéressé demeure injoignable à ce jour par téléphone.
Pourtant, au fur et à mesure de la discussion avec Farid, ce n’est pas tant sa position contre le niqab qui fait grief à M. Chalghoumi. Après tout, « chacun ses positions » et nombreux sont ceux qui affirment que le niqab n'est pas une prescription religieuse. La loi « doit être assortie d’un travail pédagogique (...). Je n’imagine pas un policier retirer le voile d’une femme dans la rue ! », avait déclaré au Parisien M. Chalghoumi, critiquant la proposition de Jean-François Copé.
La mauvaise gestion des fonds collectés par l’association est également remise en cause tant l’opacité y règne selon lui. « Les comptes ne sont pas clairs. Hassan touche un salaire mais on ne sait pas combien, il n’a pas de fiches de paie. On ne sait pas combien la mosquée récolte de sous ni combien elle dépense, hormis les 4 000 euros du loyer », s’indigne Farid. La confiance des fidèles est plus que jamais sapée.
Pourtant, au fur et à mesure de la discussion avec Farid, ce n’est pas tant sa position contre le niqab qui fait grief à M. Chalghoumi. Après tout, « chacun ses positions » et nombreux sont ceux qui affirment que le niqab n'est pas une prescription religieuse. La loi « doit être assortie d’un travail pédagogique (...). Je n’imagine pas un policier retirer le voile d’une femme dans la rue ! », avait déclaré au Parisien M. Chalghoumi, critiquant la proposition de Jean-François Copé.
La mauvaise gestion des fonds collectés par l’association est également remise en cause tant l’opacité y règne selon lui. « Les comptes ne sont pas clairs. Hassan touche un salaire mais on ne sait pas combien, il n’a pas de fiches de paie. On ne sait pas combien la mosquée récolte de sous ni combien elle dépense, hormis les 4 000 euros du loyer », s’indigne Farid. La confiance des fidèles est plus que jamais sapée.
Hassan Chalghoumi accompagné de Richard Prasquier, président du CRIF.
Hassen Chalghoumi, le bien-aimé du CRIF
Outre son rapprochement avec les hommes politiques, à commencer par le Nouveau Centre, d’où est issu le maire de Drancy Jean-Christophe Lagarde, grâce à qui il a pu obtenir un local pour le lieu de culte, ses très bonnes relations avec le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) lui sont reprochées, ce qui lui vaut d’être qualifié d’« imam des sionistes » par certains. Plus encore, depuis sa présence au dîner annuel du CRIF en février.
Décrié pour son soutien inconditionnel à Israël, notamment lors des attaques contre la bande de Gaza l’an dernier, le CRIF est très loin de faire l’unanimité auprès des musulmans. Pour Farid, le dialogue interreligieux n’est aucunement remis en cause. « On se doit de respecter toutes les religions, même juive. Mais pourquoi inviter à chaque occasion des personnes du CRIF ? »
Le choix de M. Chalghoumi d’inviter Richard Prasquier pour l’Aïd el-Kébir, l’an dernier, à Drancy en a d’ailleurs surpris plus d’un. Ce que lui reproche depuis longtemps le controversé collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, à l’origine des manifestations et des actions anti-Chalghoumi les vendredis.
Dernièrement, des caméras de vidéosurveillance, qui n’avaient pas été signalées aux fidèles, ont été découvertes, vendredi 5 mars, par des membres de ce Collectif, qui réclament, comme Farid, la démission du responsable.
D’ici là, les vendredis promettent d’être houleux. Quelques dizaines de fidèles de M. Chalghoumi, accompagnés du maire de Drancy, se sont rassemblés, jeudi 11 mars, devant la préfecture de la Seine-Saint-Denis pour demander la mise en place d'un dispositif de sécurité autour du lieu de culte et ainsi éviter le Collectif − dont les actions coup de poing peuvent être mises en cause − d'y pénétrer. « La mosquée n’est pas un lieu pour régler des comptes politiques ou égoïstes », a indiqué M. Chalghoumi sur le site Internet de l'association.
Décrié pour son soutien inconditionnel à Israël, notamment lors des attaques contre la bande de Gaza l’an dernier, le CRIF est très loin de faire l’unanimité auprès des musulmans. Pour Farid, le dialogue interreligieux n’est aucunement remis en cause. « On se doit de respecter toutes les religions, même juive. Mais pourquoi inviter à chaque occasion des personnes du CRIF ? »
Le choix de M. Chalghoumi d’inviter Richard Prasquier pour l’Aïd el-Kébir, l’an dernier, à Drancy en a d’ailleurs surpris plus d’un. Ce que lui reproche depuis longtemps le controversé collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, à l’origine des manifestations et des actions anti-Chalghoumi les vendredis.
Dernièrement, des caméras de vidéosurveillance, qui n’avaient pas été signalées aux fidèles, ont été découvertes, vendredi 5 mars, par des membres de ce Collectif, qui réclament, comme Farid, la démission du responsable.
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