Plus de 250 œuvres sont présentées dans l’exposition « Hip-hop, du Bronx aux rues arabes », de l'IMA. Ici, « Le fils du peuple » d'Ammar Abo Bakr, graffeur égyptien (© Abdo El Amir / 2013)
À l’origine une contre-culture, le hip-hop est aujourd’hui un véritable courant culturel qui rythme la vie de plusieurs milliers de personnes séduites par son message positif et contestataire, formidable alternative aux misères et aux violences engendrées par une politique de ségrégation des classes sociales.
Dans le Bronx, à New York, comme en Seine-Saint-Denis et à Paris, ou dans toutes les banlieues populaires du monde, le hip-hop a pris le pouvoir avec pour slogan « Peace, Unity and Having Fun » (« Paix, unité et amusement ») sans perdre de vue l’éveil des consciences. Toutes les disciplines qui n’étaient alors accessibles qu’à ceux qui pouvaient se permettre de se payer des cours au conservatoire sont réinventées avec les moyens du bord. Les bombes de peinture remplacent le fusain et l’huile ; la toupie, qui consiste à tourner sur la tête, fait un pied de nez aux classiques pirouettes ; le chant devient parlé et les instruments sont mixés à l’aide d’une platine vinyle. Ainsi prennent naissance le graffiti, le breakdance, le rap et le dj’ing.
De simples révoltes en grandes révolutions, le hip-hop accompagne les laissés-pour-compte dans leurs luttes contre le racisme et l’injustice tout en militant pour l’égalité et la liberté. Si sa place était importante dans les quartiers des villes arabes, elle l’est encore plus depuis les événements qui ont frappé la Tunisie, l’Égypte et la Lybie. De nombreux artistes, rappeurs, graffeurs, DJ’s et danseurs ont exprimé avec force et passion leurs besoins de libertés et de démocratie.
Dans le Bronx, à New York, comme en Seine-Saint-Denis et à Paris, ou dans toutes les banlieues populaires du monde, le hip-hop a pris le pouvoir avec pour slogan « Peace, Unity and Having Fun » (« Paix, unité et amusement ») sans perdre de vue l’éveil des consciences. Toutes les disciplines qui n’étaient alors accessibles qu’à ceux qui pouvaient se permettre de se payer des cours au conservatoire sont réinventées avec les moyens du bord. Les bombes de peinture remplacent le fusain et l’huile ; la toupie, qui consiste à tourner sur la tête, fait un pied de nez aux classiques pirouettes ; le chant devient parlé et les instruments sont mixés à l’aide d’une platine vinyle. Ainsi prennent naissance le graffiti, le breakdance, le rap et le dj’ing.
De simples révoltes en grandes révolutions, le hip-hop accompagne les laissés-pour-compte dans leurs luttes contre le racisme et l’injustice tout en militant pour l’égalité et la liberté. Si sa place était importante dans les quartiers des villes arabes, elle l’est encore plus depuis les événements qui ont frappé la Tunisie, l’Égypte et la Lybie. De nombreux artistes, rappeurs, graffeurs, DJ’s et danseurs ont exprimé avec force et passion leurs besoins de libertés et de démocratie.
Aurélie Clemente-Ruiz, commissaire d’exposition : « On a voulu montrer cette diversité et cette universalité de la culture hip-hop, en ne l’arrêtant pas au monde arabe, car celui-ci ne s’arrête pas à ses frontières. Ce qui est intéressant, c’est de l’inscrire dans une histoire et un patrimoine. »
Le hip-hop, « une culture du do-it-yourself »
C’est avec cette ligne directrice que l’Institut du monde arabe a décidé de mettre en avant cette culture, pour mieux la comprendre, à travers plus de 250 œuvres d’artistes arabes, mais aussi européens et américains présentées sur 1 100 m² de l’exposition « Hip-hop, du Bronx aux rues arabes ».
« Cette exposition est pour nous un challenge, car c’est la première fois qu’une grande exposition va être consacrée au hip-hop, cette culture considérée comme underground et qui est entrée aujourd’hui en pleine lumière », déclare Aurélie Clemente-Ruiz, commissaire générale de l’exposition.
« On a souhaité mettre en avant la créativité des acteurs de ce mouvement à travers une histoire, puisque l’exposition raconte comment est née cette culture, à New York, dans le Bronx, au milieu des années 1970, comment cette culture a envahi le monde entier et s’est aussi implantée en France dans les années 1980. Et comment, aujourd’hui, elle est la culture par excellence de la jeunesse dans le monde arabe », poursuit la commissaire générale. Des « clins d’œil aux héritages » sont ainsi faits avec, par exemple, « une installation qui montre comment la musique arabe traditionnelle, que ce soit Fairouz ou Oum Kalthoum, a pu être reprise et samplée dans du rap américain, comment ce creuset crée une nouvelle esthétique ».
« Cette exposition est pour nous un challenge, car c’est la première fois qu’une grande exposition va être consacrée au hip-hop, cette culture considérée comme underground et qui est entrée aujourd’hui en pleine lumière », déclare Aurélie Clemente-Ruiz, commissaire générale de l’exposition.
« On a souhaité mettre en avant la créativité des acteurs de ce mouvement à travers une histoire, puisque l’exposition raconte comment est née cette culture, à New York, dans le Bronx, au milieu des années 1970, comment cette culture a envahi le monde entier et s’est aussi implantée en France dans les années 1980. Et comment, aujourd’hui, elle est la culture par excellence de la jeunesse dans le monde arabe », poursuit la commissaire générale. Des « clins d’œil aux héritages » sont ainsi faits avec, par exemple, « une installation qui montre comment la musique arabe traditionnelle, que ce soit Fairouz ou Oum Kalthoum, a pu être reprise et samplée dans du rap américain, comment ce creuset crée une nouvelle esthétique ».
Objets iconiques et œuvres inédites
On trouvera ainsi les œuvres peintes de Jon One, Meen One, Amar Abobakr et Yazan, Ibrahim Abumsmar, Djamel Tatah, Ammar Abu Bakr, et toujours sur le thème du graff, les photographies de Lisa Kahane, Themba Lewis, Henry Chalfand, Martha Cooper, Joe Conzo et Jamel Shabazz.
On y découvrira aussi des objets iconiques tels que des vinyles, des sneakers et une collection incroyable de 50 ghetto-blasters, dont 40 graffés spécialement pour l’exposition par des artistes Blockpainters Crew (Noe Two, Nesby, Babs, Uv, Tpk…). Dès l’entrée, grâce à ce mur de ghetto-blasters, l’exposition s’ouvre d'emblée « par un choc visuel pour les visiteurs », annonce Aurélie Clemente-Ruiz.
Tout au long du parcours, les visiteurs sont également accompagnés par un mur sonore, dont la bande originale a été produite pour l’occasion par Thierry Planelle (Radio Nova). « On a voulu immerger les visiteurs dans ce son qu’est le hip-hop, puisque cela passe en premier lieu par la musique, pour qu’ils soient bercés par celle-ci et qu’ils comprennent l’importance à la fois de ce son et de ce que raconte cette musique », explique la commissaire générale. « Nous nous sommes aussi attachés à mettre en avant les textes qui sont repris dans le rap », relève-t-elle, et qui sont « d’ailleurs étudiés aujourd’hui dans toutes les grandes universités à travers le monde ».
On y découvrira aussi des objets iconiques tels que des vinyles, des sneakers et une collection incroyable de 50 ghetto-blasters, dont 40 graffés spécialement pour l’exposition par des artistes Blockpainters Crew (Noe Two, Nesby, Babs, Uv, Tpk…). Dès l’entrée, grâce à ce mur de ghetto-blasters, l’exposition s’ouvre d'emblée « par un choc visuel pour les visiteurs », annonce Aurélie Clemente-Ruiz.
Tout au long du parcours, les visiteurs sont également accompagnés par un mur sonore, dont la bande originale a été produite pour l’occasion par Thierry Planelle (Radio Nova). « On a voulu immerger les visiteurs dans ce son qu’est le hip-hop, puisque cela passe en premier lieu par la musique, pour qu’ils soient bercés par celle-ci et qu’ils comprennent l’importance à la fois de ce son et de ce que raconte cette musique », explique la commissaire générale. « Nous nous sommes aussi attachés à mettre en avant les textes qui sont repris dans le rap », relève-t-elle, et qui sont « d’ailleurs étudiés aujourd’hui dans toutes les grandes universités à travers le monde ».
Artistes et activistes du monde arabe
Parallèlement à l’exposition, rencontres-débat, concerts et activités pour la jeunesse sont organisés. Le 5 juin, rencontre-débat « Murs arabes : écrire et exister, le graff dans le monde arabe » et, le 6 juin, « Networking et connectivité : quand les infrastructures numériques aident à la création et inventent le "panarabisme numérique" ». Parmi les intervenants : des rappeurs (Narcysist et El Rass), des graffeurs (Meen One, Pascal Zoghbi) et des professeurs (Ammar Abo Bakr, RedaZine…) originaires des pays arabes expliqueront comment les mots et les images deviennent les armes des jeunesses révolutionnaires.
Côté musique, les mélomanes auront également la possibilité de prendre des cours de Dj'ing auprès de Cut Killer. Enfin, un concert croisé avec Akhenaton et des rappeurs issus du monde arabe sera donné en parallèle de la 10e édition du festival Paris Hip-Hop. Le printemps promet d'être riche en couleurs.
Côté musique, les mélomanes auront également la possibilité de prendre des cours de Dj'ing auprès de Cut Killer. Enfin, un concert croisé avec Akhenaton et des rappeurs issus du monde arabe sera donné en parallèle de la 10e édition du festival Paris Hip-Hop. Le printemps promet d'être riche en couleurs.
Exposition « Hip-hop, du Bronx aux rues arabes »
Du 28 avril au 26 juillet 2015
Direction artistique : Akhenaton
Commissariat général : Aurélie Clemente-Ruiz
Comité scientifique : Calire Calogirou, Mario Choueiry, Karim Ech-Choayby, Jean-Pierre Filiu, Mark Levine, Mourad Merzouki, Rabah Mezouane, Thierry Planelle.
En savoir plus sur www.imarabe.org
Du 28 avril au 26 juillet 2015
Direction artistique : Akhenaton
Commissariat général : Aurélie Clemente-Ruiz
Comité scientifique : Calire Calogirou, Mario Choueiry, Karim Ech-Choayby, Jean-Pierre Filiu, Mark Levine, Mourad Merzouki, Rabah Mezouane, Thierry Planelle.
En savoir plus sur www.imarabe.org
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