Voter n'a rien de haram (illicite) en islam. Une évidence pour une écrasante majorité de citoyens musulmans que plusieurs organisations et associations religieuses se sont attachées à rappeler à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle.
Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) Rhônes-Alpes a lancé, jeudi 20 avril, veille de la grande prière hebdomadaire, un appel aux imams et aux responsables de mosquées « à sensibiliser les fidèles à se rendre massivement aux urnes le 23 avril pour élire notre prochain président de la République ». « C’est à la fois leur devoir de citoyens et leur droit de musulmans », argue son président Benaïssa Chana, ne voulant pas voir des fidèles être détournés de l'acte par une minorité qui considère que le vote est illicite et qui prétend « que la République ne serait pas compatible avec l’islam », estime-t-il.
Se disant « conscient de son devoir en tant qu’institution représentative de l’islam de France », le CRCM, prônant un islam « qui nous incite à être des acteurs positifs dans notre société », « rejette toute interprétation erronée de l’islam reposant sur une lecture littérale ignorante qui ne tient pas compte de notre contexte français et qui, par conséquent, conduit à l’obscurantisme et au repli identitaire. »
Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) Rhônes-Alpes a lancé, jeudi 20 avril, veille de la grande prière hebdomadaire, un appel aux imams et aux responsables de mosquées « à sensibiliser les fidèles à se rendre massivement aux urnes le 23 avril pour élire notre prochain président de la République ». « C’est à la fois leur devoir de citoyens et leur droit de musulmans », argue son président Benaïssa Chana, ne voulant pas voir des fidèles être détournés de l'acte par une minorité qui considère que le vote est illicite et qui prétend « que la République ne serait pas compatible avec l’islam », estime-t-il.
Se disant « conscient de son devoir en tant qu’institution représentative de l’islam de France », le CRCM, prônant un islam « qui nous incite à être des acteurs positifs dans notre société », « rejette toute interprétation erronée de l’islam reposant sur une lecture littérale ignorante qui ne tient pas compte de notre contexte français et qui, par conséquent, conduit à l’obscurantisme et au repli identitaire. »
Un halte au sectarisme
Même ton pour Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui s'est évertué, dans une tribune parue au Monde, à dénoncer ceux qui « adhèrent généralement à une interprétation erronée de l’islam, reposant sur une lecture du texte sélective, partiale, et au premier degré, qui conduit à l’obscurantisme, à la pédanterie ignorante, à la misogynie, au sectarisme, et au refus des valeurs républicaines ».
« Fort heureusement, ce courant est lourdement minoritaire dans la communauté. (…) Non seulement prétendre donc qu’aller voter serait haram est une ineptie, mais de surcroît aller voter est même un devoir. C’est un devoir évidemment en tant que citoyen de la République. Mais c’est aussi, simultanément, un devoir en tant que musulman. Le vote est en effet l’occasion de contribuer à faire pencher la balance en faveur des candidats qui défendent les valeurs à la fois républicaines et musulmanes », indique-t-il, appelant ses coreligionnaires à voter pour des candidats « qui défendent la véritable laïcité de la loi de 1905, (…) la fraternité entre les citoyens, (…) l’égalité des sexes » et ceux « qui veulent faire avancer la science, les savoirs, la connaissance, et non pas pour des candidats qui s’en désintéressent ».
« Fort heureusement, ce courant est lourdement minoritaire dans la communauté. (…) Non seulement prétendre donc qu’aller voter serait haram est une ineptie, mais de surcroît aller voter est même un devoir. C’est un devoir évidemment en tant que citoyen de la République. Mais c’est aussi, simultanément, un devoir en tant que musulman. Le vote est en effet l’occasion de contribuer à faire pencher la balance en faveur des candidats qui défendent les valeurs à la fois républicaines et musulmanes », indique-t-il, appelant ses coreligionnaires à voter pour des candidats « qui défendent la véritable laïcité de la loi de 1905, (…) la fraternité entre les citoyens, (…) l’égalité des sexes » et ceux « qui veulent faire avancer la science, les savoirs, la connaissance, et non pas pour des candidats qui s’en désintéressent ».
Aucun consigne de vote
Au-delà du rappel de la non-interdiction du vote, c'est un véritable hymne à participer aux élections que des organisations musulmanes ont lancé, en prenant le soin de ne jamais donner de consigne de vote. C'est le cas de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) qui a profité de son Rassemblement annuel des musulmans de France pour évoquer le sujet le week-end du 15 et 16 avril.
« Notre devoir, c’est de voter le 23 avril », estime aussi la Grande Mosquée de Lyon (GML). L'institution présidée par Kamel Kabtane appelle les musulmans « à se rendre nombreux aux urnes », jugeant que « voter, si c’est un droit pour tous les citoyens, est aussi un devoir pour tous les musulmans de France » et qu'ils doivent ainsi « assumer pleinement cette responsabilité, qui est la leur dans ces moments importants qui rassemblent de tous les Français ».
« Notre devoir, c’est de voter le 23 avril », estime aussi la Grande Mosquée de Lyon (GML). L'institution présidée par Kamel Kabtane appelle les musulmans « à se rendre nombreux aux urnes », jugeant que « voter, si c’est un droit pour tous les citoyens, est aussi un devoir pour tous les musulmans de France » et qu'ils doivent ainsi « assumer pleinement cette responsabilité, qui est la leur dans ces moments importants qui rassemblent de tous les Français ».
Du droit... au devoir de voter ?
« Notre responsabilité, en tant que citoyen de ce pays nous commande le devoir de nous inscrire dans le destin de la France au moment où certains irresponsables nous incitent à déserter les bureaux de vote et à nous éloigner de tous nos compatriotes », indique la GML cette semaine. « Ceux qui prônent ces idées rétrogrades, contribuent par leurs agissements à donner le sentiment d’une communauté qui se désintéresse de l’avenir de son pays » mais les musulmans « ne se laisseront pas dicter leur devoir de citoyens par ces irresponsables qui agitent des principes religieux éculés », poursuit-elle.
Faut-il pour autant faire culpabiliser les citoyens qui ont décidé de ne pas voter par conviction ? La défiance vis-à-vis du monde politique mais aussi l’indécision, à la source d’une possible abstention record le 23 avril, reste forte parmi les citoyens, toutes confessions confondues.
Faut-il pour autant faire culpabiliser les citoyens qui ont décidé de ne pas voter par conviction ? La défiance vis-à-vis du monde politique mais aussi l’indécision, à la source d’une possible abstention record le 23 avril, reste forte parmi les citoyens, toutes confessions confondues.
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