Quelque 53 millions d'Egyptiens sont appelés aux urnes, mardi 14 et mercredi 15 janvier, pour se prononcer pour ou contre (mais surtout pour) le projet de Constitution, traversé par des questions entourant sa légitimité mais absentes du débat public contrôlé par la toute puissante armée, aux commandes du pays.
Par qui le texte aujourd'hui soumis au vote a-t-il été élaboré ? Il est le fruit du travail d'une commission constituante de 50 membres présidée par Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe. Celle-ci, chargée de réviser la loi fondamentale adoptée en décembre 2012, a été nommée par le gouvernement intérimaire, lui-même mis en place par les militaires dirigés par Abdelfattah al-Sissi, qui a violemment écarté les Frères musulmans de la scène politique en juillet 2013.
Par qui le texte aujourd'hui soumis au vote a-t-il été élaboré ? Il est le fruit du travail d'une commission constituante de 50 membres présidée par Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe. Celle-ci, chargée de réviser la loi fondamentale adoptée en décembre 2012, a été nommée par le gouvernement intérimaire, lui-même mis en place par les militaires dirigés par Abdelfattah al-Sissi, qui a violemment écarté les Frères musulmans de la scène politique en juillet 2013.
Militer pour le « non » sanctionné
Depuis, la répression militaire est quotidienne pour la confrérie, qui a été déclarée dans la liste des « organisations terroristes » fin décembre. Ses membres risquent gros en manifestant publiquement leur appartenance : manifester leur est interdit, éditer des journaux aussi.
Dans ces conditions, la campagne du « non » à la Constitution n'a eu aucune chance d'exister. Plusieurs militants – au moins sept du parti L’Egypte forte, le seul partisan du « non » - ont même été arrêtés pour avoir collé des stickers appelant à voter contre le texte, selon Human Rights Watch. Une censure qui ne peut que profiter au « oui » largement encouragée par l’armée pour, dit-elle, permettre le retour de la stabilité politique.
Dans ces conditions, la campagne du « non » à la Constitution n'a eu aucune chance d'exister. Plusieurs militants – au moins sept du parti L’Egypte forte, le seul partisan du « non » - ont même été arrêtés pour avoir collé des stickers appelant à voter contre le texte, selon Human Rights Watch. Une censure qui ne peut que profiter au « oui » largement encouragée par l’armée pour, dit-elle, permettre le retour de la stabilité politique.
Un moyen de légitimer le coup d'Etat
L’enjeu est autre pour le général al-Sissi : l’adoption de la Constitution est le meilleur moyen de légitimer le coup d'Etat contre Mohamed Morsi et de consolider son pouvoir. Le texte soumis au vote des Egyptiens stipule notamment que les tribunaux militaires peuvent juger des civils et que le ministre de la Défense – al-Sissi actuellement – ne pourra être nommé sans l'accord du Conseil suprême des forces armées (CSFA) pour les huit prochaines années.
Tandis que les médias nationaux se font le chantre du « oui », les Frères musulmans ont appelé discrètement au boycott des urnes dans les mosquées, jugeant « le texte illégitime, rédigé par une commission nommée par un gouvernement soutenu par les putschistes ». Le « oui » devrait cependant l’emporter, sous la surveillance de 160 000 soldats et 200 000 policiers déployés à travers tout le pays. Le taux de participation en dira long sur le niveau de soutien ou non du peuple aux nouvelles autorités. L’adoption de la Constitution devrait ouvrir la voie à une élection présidentielle dans le courant de l’année 2014.
Tandis que les médias nationaux se font le chantre du « oui », les Frères musulmans ont appelé discrètement au boycott des urnes dans les mosquées, jugeant « le texte illégitime, rédigé par une commission nommée par un gouvernement soutenu par les putschistes ». Le « oui » devrait cependant l’emporter, sous la surveillance de 160 000 soldats et 200 000 policiers déployés à travers tout le pays. Le taux de participation en dira long sur le niveau de soutien ou non du peuple aux nouvelles autorités. L’adoption de la Constitution devrait ouvrir la voie à une élection présidentielle dans le courant de l’année 2014.
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