Les études, qu'elles émanent d'universités ou d'organes gouvernementaux, sont unanimes: pour décrocher un emploi en France, "il vaut mieux s'appeler Alain que Mohamed".
Le parcours professionnel des jeunes Maghrébins est tellement semé d'embûches que, pour des chercheurs, il ne s'agit plus de discriminations isolées mais carrément d'un "système" d'exclusion, certains recruteurs ayant même mis au point des codes racistes.
La très officielle HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) l'écrit dans un rapport à paraître prochainement: pour trouver un travail, "il vaut mieux s'appeler Alain que Mohamed".
Dans un document de 2005, l'INED (Institut national des études démographiques) insiste sur "l'existence de discriminations dont l'amplitude et la persistance relèvent plus du système que de la disposition individuelle d'employeurs".
"Un peu plus de 23% des hommes dont les parents sont d'origine algérienne sont au chômage contre 10% des hommes nés de parents français", relève l'Observatoire des inégalités (août 2006).
Non seulement les enfants d'immigrés ont du mal à trouver un emploi mais, lorsqu'ils y parviennent, c'est souvent en CDD, en intérim, en temps partiel ou en contrat aidé. Vingt-huit pour cent des femmes issues de familles marocaines ou tunisiennes "ont un emploi précaire contre 19% des femmes nées de parents français", selon cette même étude.
Depuis sa création début 2005, la HALDE a reçu quelque 1.600 réclamations de personnes s'estimant victimes de discriminations en raison de leur origine réelle ou supposée, dont 650 dans le domaine de l'emploi (environ 400 dans le privé et 250 dans le public), selon un récent bilan.
L'été dernier, elle a publié les résultats d'un test édifiant. Plus de 1.000 CV avaient été envoyés par mail à trois entreprises ayant publié des offres d'emploi. Conclusion: "les candidats d'origine maghrébine, âgés et d'apparence physique moins attractive ont des taux de réponse plus faibles".
A la fin des années 1990, certaines annonces tentaient encore de recruter uniquement des candidats de "race blanche" ou "pas typés". Ces dernières années, des recruteurs ont mis au point des codes plus discrets -épinglés par divers rapports ou révélés par des tribunaux. Par exemple, "NF" pour norme française, "BBR" pour bleu blanc rouge, "BYB" pour blond aux yeux bleus ou encore "profil 001" qui reprend le code administratif signifiant "nationalité française".
"Des agences d'intérim avaient créé des fichiers informatiques pour répertorier les personnes d'origine étrangère afin de mieux satisfaire les clients qui n'en voulaient pas dans leurs effectifs", rapportait Roger Fauroux dans son rapport remis en septembre 2005 au ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo. Dans un entretien accordé à l'époque à l'Associated Press, M. Fauroux soulignait que les discriminations à l'embauche étaient "considérables" et touchaient essentiellement "les gens d'origine maghrébine et africaine".
D'après d'autres rapports, la formule "bonne présentation" est communément utilisée pour signifier que le recruteur ne veut pas de noir ou d'arabe.
En avril 2006, l'Observatoire des discriminations a publié une étude sur l'influence du prénom sur la carrière de celui qui le porte. Parmi les fils d'ouvriers, la moitié de ceux portant un prénom français "de souche" ont connu une ascension sociale, tandis que 83% de ceux portant un prénom maghrébin sont restés ouvriers comme leur père. Parmi les enfants de cadres, les enfants portant un prénom maghrébin ont environ deux fois moins de chances que les autres de devenir cadres à leur tour.
D'après le rapport Fauroux, la discrimination peut se faire sur le nom, sur la couleur de peau mais aussi sur le lieu de résidence.
Le parcours professionnel des jeunes Maghrébins est tellement semé d'embûches que, pour des chercheurs, il ne s'agit plus de discriminations isolées mais carrément d'un "système" d'exclusion, certains recruteurs ayant même mis au point des codes racistes.
La très officielle HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) l'écrit dans un rapport à paraître prochainement: pour trouver un travail, "il vaut mieux s'appeler Alain que Mohamed".
Dans un document de 2005, l'INED (Institut national des études démographiques) insiste sur "l'existence de discriminations dont l'amplitude et la persistance relèvent plus du système que de la disposition individuelle d'employeurs".
"Un peu plus de 23% des hommes dont les parents sont d'origine algérienne sont au chômage contre 10% des hommes nés de parents français", relève l'Observatoire des inégalités (août 2006).
Non seulement les enfants d'immigrés ont du mal à trouver un emploi mais, lorsqu'ils y parviennent, c'est souvent en CDD, en intérim, en temps partiel ou en contrat aidé. Vingt-huit pour cent des femmes issues de familles marocaines ou tunisiennes "ont un emploi précaire contre 19% des femmes nées de parents français", selon cette même étude.
Depuis sa création début 2005, la HALDE a reçu quelque 1.600 réclamations de personnes s'estimant victimes de discriminations en raison de leur origine réelle ou supposée, dont 650 dans le domaine de l'emploi (environ 400 dans le privé et 250 dans le public), selon un récent bilan.
L'été dernier, elle a publié les résultats d'un test édifiant. Plus de 1.000 CV avaient été envoyés par mail à trois entreprises ayant publié des offres d'emploi. Conclusion: "les candidats d'origine maghrébine, âgés et d'apparence physique moins attractive ont des taux de réponse plus faibles".
A la fin des années 1990, certaines annonces tentaient encore de recruter uniquement des candidats de "race blanche" ou "pas typés". Ces dernières années, des recruteurs ont mis au point des codes plus discrets -épinglés par divers rapports ou révélés par des tribunaux. Par exemple, "NF" pour norme française, "BBR" pour bleu blanc rouge, "BYB" pour blond aux yeux bleus ou encore "profil 001" qui reprend le code administratif signifiant "nationalité française".
"Des agences d'intérim avaient créé des fichiers informatiques pour répertorier les personnes d'origine étrangère afin de mieux satisfaire les clients qui n'en voulaient pas dans leurs effectifs", rapportait Roger Fauroux dans son rapport remis en septembre 2005 au ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo. Dans un entretien accordé à l'époque à l'Associated Press, M. Fauroux soulignait que les discriminations à l'embauche étaient "considérables" et touchaient essentiellement "les gens d'origine maghrébine et africaine".
D'après d'autres rapports, la formule "bonne présentation" est communément utilisée pour signifier que le recruteur ne veut pas de noir ou d'arabe.
En avril 2006, l'Observatoire des discriminations a publié une étude sur l'influence du prénom sur la carrière de celui qui le porte. Parmi les fils d'ouvriers, la moitié de ceux portant un prénom français "de souche" ont connu une ascension sociale, tandis que 83% de ceux portant un prénom maghrébin sont restés ouvriers comme leur père. Parmi les enfants de cadres, les enfants portant un prénom maghrébin ont environ deux fois moins de chances que les autres de devenir cadres à leur tour.
D'après le rapport Fauroux, la discrimination peut se faire sur le nom, sur la couleur de peau mais aussi sur le lieu de résidence.