Une voix confisquée, une place souvent reléguée au second plan : la femme musulmane doit marquer sa présence au sein de la société française mais également redéfinir sa place au sein même de sa communauté. Il va sans dire qu'elle a un rôle à jouer et doit relever plusieurs défis aujourd’hui.
La place de la femme au sein de la communauté face au défi interne
Lorsqu’on voit en grande majorité toutes ces femmes qui ont envie d’apprendre, de connaître et d’évoluer, on peut que se réjouir. Le public féminin est sans cesse croissant dans les instituts ou lors de conférences et autres manifestations. Une génération de « surconsommatrices » de savoir se déploie à travers la France, cela peut être bon signe car, comme on le sait, la femme est le « bâtisseur de la vie » : elle éduque, transmet les valeurs à ses enfants et laissera à tout jamais une empreinte dans la vie sociale.
La femme a cette mission première auprès des siens : celle de construire l’être, de le façonner ; une mission d'enseignement et de transmission des valeurs. Il est donc fondamental que celle-ci s’instruise et se forme. L’étape à passer est de poursuivre le chemin de la théorie pour arriver à la pratique. Pour cela, il faut évidemment du temps. La recherche du savoir en soi est bénéfique dès lors que l’action vient compléter ce cheminement. Soyons donc « consomm’actrices », nourrissons-nous pour grandir et faire grandir cette motivation du partage et de l’expérience.
L’écrasante majorité du tissu associatif musulman français regorge de femmes extrêmement compétentes et dans des domaines spécialisés. Bien entendu, il ne s’agit pas d’opposer ici l’homme et la femme. On doit se poser la question non pas de la quantité mais de la qualité. Pourquoi autant de compétences sont-elles niées ? Pourquoi occulter cette force vive ? En plus de reconnaître tous les sacrifices de temps, d’impératifs d’ordre familiaux et autres, on ne peut définir le rôle de la femme à travers son ombre.
Elle se doit de trouver sa place et doit pouvoir s’exprimer sans qu’on lui prenne la parole. On déplore trop souvent que l’on parle à sa place et en son nom. Celle qui n’apparaît pas au grand jour, celle qui travaille dans l’ombre, celle que la discrétion impose, le paradoxe est là. L’on voudrait lui reconnaître sa capacité d’organisation, ses compétences, ses diplômes, son expérience de terrain et dans le même temps nier sa présence et son implication.
Loin de jouer la carte de la victimisation, il faudrait comprendre comment certains disent vouloir la représenter et la défendre en négligeant ce fait. La femme s’engage, elle sait s’exprimer, elle a le droit d’exister. Ce qui est très révélateur à ce propos, c’est de voir combien de femmes occupent des postes à responsabilité : très peu alors qu’elles forment des équipes complètes dans des structures associatives. Pourquoi la femme musulmane ne veut-elle pas prendre la place qui est la sienne ? Comment faire pour que sa place ne soit pas remise en cause ?
Il y a du travail à faire au sein de la communauté. En interne, beaucoup ont encore du mal à intégrer que l’engagement de la femme est vital. Alors, disons-le : oui, la femme est active, porteuse de projets, motivée et pleine d’ambitions. Se faire accepter d’un côté et assumer son rôle en tant que tel de l’autre prendra certainement du temps. Il faudra pourtant faire avec elle afin de conjuguer les efforts ensemble « main dans la main ».
Certes, le manque de confiance en soi n’est pas propice à cette prise de responsabilité, c’est ainsi qu’il faut que la femme s’exprime. La voix de la femme sera entendue dès lors que c’est elle qui définit son propre rôle. Personne ne pourra dessiner le contour de l’engagement féminin si ce n’est la femme elle-même. Les femmes musulmanes ont du potentiel. Loin de leur nier cela, il leur faut rétablir une image qui ne la cantonne pas qu’à un certain domaine. La femme doit écrire, participer aux débats, faire valoir ses droits. En somme, revendiquer sa présence et cela au niveau interne mais également dans la société.
La femme a cette mission première auprès des siens : celle de construire l’être, de le façonner ; une mission d'enseignement et de transmission des valeurs. Il est donc fondamental que celle-ci s’instruise et se forme. L’étape à passer est de poursuivre le chemin de la théorie pour arriver à la pratique. Pour cela, il faut évidemment du temps. La recherche du savoir en soi est bénéfique dès lors que l’action vient compléter ce cheminement. Soyons donc « consomm’actrices », nourrissons-nous pour grandir et faire grandir cette motivation du partage et de l’expérience.
L’écrasante majorité du tissu associatif musulman français regorge de femmes extrêmement compétentes et dans des domaines spécialisés. Bien entendu, il ne s’agit pas d’opposer ici l’homme et la femme. On doit se poser la question non pas de la quantité mais de la qualité. Pourquoi autant de compétences sont-elles niées ? Pourquoi occulter cette force vive ? En plus de reconnaître tous les sacrifices de temps, d’impératifs d’ordre familiaux et autres, on ne peut définir le rôle de la femme à travers son ombre.
Elle se doit de trouver sa place et doit pouvoir s’exprimer sans qu’on lui prenne la parole. On déplore trop souvent que l’on parle à sa place et en son nom. Celle qui n’apparaît pas au grand jour, celle qui travaille dans l’ombre, celle que la discrétion impose, le paradoxe est là. L’on voudrait lui reconnaître sa capacité d’organisation, ses compétences, ses diplômes, son expérience de terrain et dans le même temps nier sa présence et son implication.
Loin de jouer la carte de la victimisation, il faudrait comprendre comment certains disent vouloir la représenter et la défendre en négligeant ce fait. La femme s’engage, elle sait s’exprimer, elle a le droit d’exister. Ce qui est très révélateur à ce propos, c’est de voir combien de femmes occupent des postes à responsabilité : très peu alors qu’elles forment des équipes complètes dans des structures associatives. Pourquoi la femme musulmane ne veut-elle pas prendre la place qui est la sienne ? Comment faire pour que sa place ne soit pas remise en cause ?
Il y a du travail à faire au sein de la communauté. En interne, beaucoup ont encore du mal à intégrer que l’engagement de la femme est vital. Alors, disons-le : oui, la femme est active, porteuse de projets, motivée et pleine d’ambitions. Se faire accepter d’un côté et assumer son rôle en tant que tel de l’autre prendra certainement du temps. Il faudra pourtant faire avec elle afin de conjuguer les efforts ensemble « main dans la main ».
Certes, le manque de confiance en soi n’est pas propice à cette prise de responsabilité, c’est ainsi qu’il faut que la femme s’exprime. La voix de la femme sera entendue dès lors que c’est elle qui définit son propre rôle. Personne ne pourra dessiner le contour de l’engagement féminin si ce n’est la femme elle-même. Les femmes musulmanes ont du potentiel. Loin de leur nier cela, il leur faut rétablir une image qui ne la cantonne pas qu’à un certain domaine. La femme doit écrire, participer aux débats, faire valoir ses droits. En somme, revendiquer sa présence et cela au niveau interne mais également dans la société.
Le rôle de la femme musulmane dans la société : le défi externe
De la même manière, dans les médias, la femme est souvent l’objet de débats et est rarement sujet. Comment parler au nom de la femme musulmane sans que celle-ci puisse prendre part au débat puisque c’est d’elle-même qu’il s’agit ? On retrouve les mêmes procédés cette fois au niveau de la société.
La femme musulmane, ayant une vie professionnelle ou pas, étant diplômée ou non, agit dans la société. Pareillement, la femme étudie, s’implique à l’école de ses enfants, fait du sport ou participe à des groupes de parole… Bien qu’active, elle est tout de même la grande absente des débats qui la concernent au premier chef. Une parole étouffée, une voix que l’on n'entend guère ou qu’à travers la bouche de celles qui la stigmatisent.
Qu’on nous parle d’émancipation alors que celles qui s’acharnent à nous combattre ne nous laissent libres de choisir notre modèle d’émancipation ! On voudrait choisir pour nous, à notre place, ce que signifie la liberté, pour nous restreindre une fois de plus nos libertés.
Sans les nommer, vous aurez compris que celles qui nous disent « soumises » sont en réalité soumises à un système qui ne leur donne l’occasion d’exister qu’à travers l’image médiatique. Elles doivent répondre à des exigences politiciennes et en deviennent même carriéristes. Celles qui promeuvent le combat des femmes pour l’égalité et qui malmènent d’autres femmes au nom même de la cause des femmes. Celles qui luttent contre l’image de la « femme-objet » mais qui sont elles-mêmes « objets » utilisées à des fins électoralistes. Ce n’est pas la place que les femmes musulmanes veulent, elles ont des valeurs et une éthique.
La femme musulmane, ayant une vie professionnelle ou pas, étant diplômée ou non, agit dans la société. Pareillement, la femme étudie, s’implique à l’école de ses enfants, fait du sport ou participe à des groupes de parole… Bien qu’active, elle est tout de même la grande absente des débats qui la concernent au premier chef. Une parole étouffée, une voix que l’on n'entend guère ou qu’à travers la bouche de celles qui la stigmatisent.
Qu’on nous parle d’émancipation alors que celles qui s’acharnent à nous combattre ne nous laissent libres de choisir notre modèle d’émancipation ! On voudrait choisir pour nous, à notre place, ce que signifie la liberté, pour nous restreindre une fois de plus nos libertés.
Sans les nommer, vous aurez compris que celles qui nous disent « soumises » sont en réalité soumises à un système qui ne leur donne l’occasion d’exister qu’à travers l’image médiatique. Elles doivent répondre à des exigences politiciennes et en deviennent même carriéristes. Celles qui promeuvent le combat des femmes pour l’égalité et qui malmènent d’autres femmes au nom même de la cause des femmes. Celles qui luttent contre l’image de la « femme-objet » mais qui sont elles-mêmes « objets » utilisées à des fins électoralistes. Ce n’est pas la place que les femmes musulmanes veulent, elles ont des valeurs et une éthique.
La femme doit faire le pari de la participation active
Femmes musulmanes, engageons-nous ! Les principes qui nous animent ne peuvent qu’apporter du bien à la société à laquelle nous appartenons. La paix, la justice, la solidarité sont les valeurs républicaines dans lesquelles nous baignons. Redonnons un sens à la vie en société. Faisons le pas, participons à la citoyenneté de façon active, prenons notre rôle à cœur, pour nous et pour les autres.
Les chaises aux assemblées municipales sont vides, les prises de parole dans les meetings politiques sont à notre portée. Faisons oublier les affaires de foulard dans lesquelles on veut nous enfermer. On se veut être force de proposition non pas pour représenter la communauté en soi, mais pour agir avec les autres pour la société qui est la nôtre !
Créer des synergies, s’imposer comme actrices de terrain au niveau local, engageons-nous dans les écoles, dans les associations des droits de l’homme, dans le champ de l’écologie et de l’environnement. On ne peut passer outre un des moyens les plus révolutionnaires que représente Internet. Le média dit alternatif explose, on doit se donner les moyens de participer aux forums, d'écrire ou de réagir. Il nous faut être présentes, chacune à son niveau, dans son domaine et enrichir les débats de société.
Soyons positives en ces temps de crise et redessinons un visage « humain » dans notre société, soyons à l’écoute et allons à la rencontre de l’autre, voilà ce qui est à la portée de chacune et qui est le fondement même de notre engagement. Les défis sont nombreux et la société ne peut se construire sans nous !
Formons des parcours de femmes, exprimons la parole féminine par-delà les préjugés, regroupons les énergies, fondons une voie sans faille et une voix qui porte comme projet l’avenir de la société. Les associations et les voix féminines doivent se multiplier, joignons-nous à ce dynamisme, soyons non pas le symbole uniquement de cet engagement mais l’engagement même, au nom d’une volonté acharnée de faire changer les choses et pour une société meilleure.
* Safiya Meziani est militante associative.
Les chaises aux assemblées municipales sont vides, les prises de parole dans les meetings politiques sont à notre portée. Faisons oublier les affaires de foulard dans lesquelles on veut nous enfermer. On se veut être force de proposition non pas pour représenter la communauté en soi, mais pour agir avec les autres pour la société qui est la nôtre !
Créer des synergies, s’imposer comme actrices de terrain au niveau local, engageons-nous dans les écoles, dans les associations des droits de l’homme, dans le champ de l’écologie et de l’environnement. On ne peut passer outre un des moyens les plus révolutionnaires que représente Internet. Le média dit alternatif explose, on doit se donner les moyens de participer aux forums, d'écrire ou de réagir. Il nous faut être présentes, chacune à son niveau, dans son domaine et enrichir les débats de société.
Soyons positives en ces temps de crise et redessinons un visage « humain » dans notre société, soyons à l’écoute et allons à la rencontre de l’autre, voilà ce qui est à la portée de chacune et qui est le fondement même de notre engagement. Les défis sont nombreux et la société ne peut se construire sans nous !
Formons des parcours de femmes, exprimons la parole féminine par-delà les préjugés, regroupons les énergies, fondons une voie sans faille et une voix qui porte comme projet l’avenir de la société. Les associations et les voix féminines doivent se multiplier, joignons-nous à ce dynamisme, soyons non pas le symbole uniquement de cet engagement mais l’engagement même, au nom d’une volonté acharnée de faire changer les choses et pour une société meilleure.
* Safiya Meziani est militante associative.
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