Comment les salariés du privé jugent la politique d’égalité des chances menée par leur entreprise ? La diversité y est-elle promue ? Quels sont les facteurs de discrimination dans leur société ? C’est à ces questions qu’a souhaité répondre, pour la deuxième année consécutive, le Medef qui a mis en place en janvier 2011 le Comité Diversité. A ce titre, l’organisation patronale a chargé le cabinet LH2 de lancer un sondage dans ce sens.
L’enquête * a été menée en ligne auprès d’un échantillon de 1 000 personnes du 11 au 23 mars 2013. Dévoilée vendredi 11 octobre, elle montre que de nombreux salariés jugent que leur entreprise en fait moins que l'an dernier. Alors que 60 % d'entre eux indiquaient que l'égalité des chances étaient une question prioritaire pour leur entreprise en 2012, ils sont 56 % à constater que c'est le cas à présent.
L’enquête * a été menée en ligne auprès d’un échantillon de 1 000 personnes du 11 au 23 mars 2013. Dévoilée vendredi 11 octobre, elle montre que de nombreux salariés jugent que leur entreprise en fait moins que l'an dernier. Alors que 60 % d'entre eux indiquaient que l'égalité des chances étaient une question prioritaire pour leur entreprise en 2012, ils sont 56 % à constater que c'est le cas à présent.
L’égalité des chances jugée moins prioritaire par les salariés
Mais « dans un contexte économique tendu », l’égalité des chances en entreprise est également jugée moins prioritaire par les salariés, note LH2. Ils étaient 89 % à juger cette question très importante en 2012 contre 84 % aujourd’hui. Pourtant, l'enquête montre qu'une majorité de salariés (55 %) n'exclut pas d'être un jour victime d'une discrimination au travail. Ce taux grimpe à 64 % chez les femmes et à 74 % lorsque les salariés ont le sentiment d'appartenir à une minorité. Plus d’un tiers (36 %) pensent même que cela pourrait leur arriver dans leur entreprise actuelle. L'âge (38 %), le diplôme (25 %) et le sexe (20 %) sont les premiers critères de discriminations cités.
Les convictions religieuses arrivent beaucoup plus bas (7 %) tout comme « l’appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée à une ethnie, une nation ou une race », cité seulement par 4 % des salariés. A noter que 32 % des salariés estiment appartenir à une minorité, en raison notamment de leur origine ethnique ou leur couleur de peau.
Les convictions religieuses arrivent beaucoup plus bas (7 %) tout comme « l’appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée à une ethnie, une nation ou une race », cité seulement par 4 % des salariés. A noter que 32 % des salariés estiment appartenir à une minorité, en raison notamment de leur origine ethnique ou leur couleur de peau.
Une carrière plus difficile pour les femmes voilées
« Globalement, la diversité semble mieux acceptée cette année que ce soit pour être recruté, être au contact de la clientèle ou occuper un poste à responsabilité », résume LH2. En effet, l’enquête dévoile que les salariés sont un peu plus nombreux à juger probable qu'une femme, une personne noire ou une mère d'enfants en bas âge soit recrutée dans leur entreprise avec respectivement 94 %, 87 % et 88 % contre 92 %, 86 % et 83 %, l’an dernier.
Deux catégories sont cependant plus écartées du monde professionnel au regard de cette enquête. Il s’agit des personnes « avec pas ou peu de diplômes et pourtant de très bonnes compétences » et les personnes affichant leur appartenance religieuse. Pour 54 % des salariés, ces dernières peuvent être recrutées dans leur entreprise contre 57 % l’an dernier. De la même manière, ces personnes auraient moins la possibilité d’occuper un « poste en contact direct avec la clientèle » ou à « haute responsabilité » et ce « quelque soit la taille de l’entreprise ».
L’indice de facilité de carrière des salariés affichant leur appartenance religieuse tombe alors à 47, l’indice le plus bas de l’enquête. Premières victimes : les musulmanes voilées, qui peinent à trouver leur place sur le marché du travail.
Deux catégories sont cependant plus écartées du monde professionnel au regard de cette enquête. Il s’agit des personnes « avec pas ou peu de diplômes et pourtant de très bonnes compétences » et les personnes affichant leur appartenance religieuse. Pour 54 % des salariés, ces dernières peuvent être recrutées dans leur entreprise contre 57 % l’an dernier. De la même manière, ces personnes auraient moins la possibilité d’occuper un « poste en contact direct avec la clientèle » ou à « haute responsabilité » et ce « quelque soit la taille de l’entreprise ».
L’indice de facilité de carrière des salariés affichant leur appartenance religieuse tombe alors à 47, l’indice le plus bas de l’enquête. Premières victimes : les musulmanes voilées, qui peinent à trouver leur place sur le marché du travail.
La discrimination religieuse, pas une préoccupation pour les salariés
« Les moqueries liées aux stéréotypes de genre et aux convictions religieuses semblent se développer », remarque également l’institut de sondage. 30 % des sondés (26 % en 2012) indiquent ainsi que les personnes affichant leurs convictions religieuses font souvent ou parfois l’objet de blagues ou moqueries. Le même constat est fait concernant la couleur de peau avec un taux qui est passé de 27 % à 30 %.
Pourtant, à la question de savoir sur quels éléments les entreprises doivent lutter prioritairement pour permettre plus d’égalité, les sondés répondent majoritairement l’âge (43 %) et le genre (37 %). Seuls 9 % estiment qu’il faut combattre prioritairement la discrimination religieuse, pourtant jugée la plus forte.
Au final, l’indice du climat d’égalité des chances global des entreprises françaises est en baisse par rapport à l’an dernier. 63 % des répondants donnent un indice inférieur à la moyenne à leur entreprise concernant cette question. L’indice moyen est de 3,6/10 contre 4,2/10 en 2012. Alors que le climat économique est plus que morose, ce constat fait par les salariés est loin d’être réjouissant.
En conclusion, L2H juge notamment que « la plus grande vigilance s’impose pour lutter contre les représentations négatives qui stigmatisent certains profils ou situations individuelles ». Ce défi se doit d’être engagé au plus vite au regard du peu d’intérêt porté par les salariés à ceux qu’ils considèrent comme étant les plus discriminés au sein de leur entreprise, à savoir les personnes affichant leurs convictions religieuses. Les femmes voilées, qui représentent une minorité, demeurent les plus touchées par la discrimination à l’embauche.
* Télécharger l'enquête de L2H pour le Medef ci-dessous :
Pourtant, à la question de savoir sur quels éléments les entreprises doivent lutter prioritairement pour permettre plus d’égalité, les sondés répondent majoritairement l’âge (43 %) et le genre (37 %). Seuls 9 % estiment qu’il faut combattre prioritairement la discrimination religieuse, pourtant jugée la plus forte.
Au final, l’indice du climat d’égalité des chances global des entreprises françaises est en baisse par rapport à l’an dernier. 63 % des répondants donnent un indice inférieur à la moyenne à leur entreprise concernant cette question. L’indice moyen est de 3,6/10 contre 4,2/10 en 2012. Alors que le climat économique est plus que morose, ce constat fait par les salariés est loin d’être réjouissant.
En conclusion, L2H juge notamment que « la plus grande vigilance s’impose pour lutter contre les représentations négatives qui stigmatisent certains profils ou situations individuelles ». Ce défi se doit d’être engagé au plus vite au regard du peu d’intérêt porté par les salariés à ceux qu’ils considèrent comme étant les plus discriminés au sein de leur entreprise, à savoir les personnes affichant leurs convictions religieuses. Les femmes voilées, qui représentent une minorité, demeurent les plus touchées par la discrimination à l’embauche.
* Télécharger l'enquête de L2H pour le Medef ci-dessous :
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