Erigée en symbole de la France, au même titre que la tour Eiffel ou sa gastronomie, la haute couture ne serait pourtant pas ce qu’elle est sans les créateurs étrangers. C’est ce que rappelle l’exposition « Fashion Mix », présentée du 9 décembre 2014 au 31 mai 2015 au musée de l’Histoire de l’immigration, à Paris.
Elsa Schiaparelli, Sonia Delaunay, Balenciaga, Kenzo, Azzedine Aleïa, Karl Lagerfeld… De nombreux stylistes et directeurs artistiques étrangers ont révolutionné la mode française et enrichi son histoire. L’exposition, conçue et réalisée avec le Palais Galliera, est un hommage à ces créateurs venus d’ailleurs, qui ont contribué au développement de ce savoir-faire français et au rayonnement de la haute couture française dans le monde entier. Ceux d’hier, qui ont fait de Paris la capitale de la mode au XIXe siècle, et ceux d’aujourd’hui, qui ont contribué à ce que Paris reste une des capitales internationales de la mode.
Éléments phares de l’exposition, près de 120 créations de ces immigrés de la mode se succèdent dans une variété de couleurs, de matières, de volumes, de plis, de formes, de coupes, des plus classiques aux plus extravagantes, des plus volumineuses aux plus sobres, des plus lisses aux plus plissées. Comme toujours avec la haute couture, certaines des pièces exposées relèvent plus de l’œuvre d’art que de l’étoffe réellement portable. Mais qu’importe, le visiteur, averti ou non, en prend plein les yeux.
Elsa Schiaparelli, Sonia Delaunay, Balenciaga, Kenzo, Azzedine Aleïa, Karl Lagerfeld… De nombreux stylistes et directeurs artistiques étrangers ont révolutionné la mode française et enrichi son histoire. L’exposition, conçue et réalisée avec le Palais Galliera, est un hommage à ces créateurs venus d’ailleurs, qui ont contribué au développement de ce savoir-faire français et au rayonnement de la haute couture française dans le monde entier. Ceux d’hier, qui ont fait de Paris la capitale de la mode au XIXe siècle, et ceux d’aujourd’hui, qui ont contribué à ce que Paris reste une des capitales internationales de la mode.
Éléments phares de l’exposition, près de 120 créations de ces immigrés de la mode se succèdent dans une variété de couleurs, de matières, de volumes, de plis, de formes, de coupes, des plus classiques aux plus extravagantes, des plus volumineuses aux plus sobres, des plus lisses aux plus plissées. Comme toujours avec la haute couture, certaines des pièces exposées relèvent plus de l’œuvre d’art que de l’étoffe réellement portable. Mais qu’importe, le visiteur, averti ou non, en prend plein les yeux.
Un souffle d'ailleurs qui inspire la haute couture
Les modèles exposés sont accompagnés de 150 documents d’archives (documents administratifs, registres de commerce, lettres, coupures de presse, carnets de notes… ), qui racontent et mettent en lumière le parcours des créateurs venus d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, de Hongrie, d’Espagne, d’Arménie... Certains ont quitté leur pays pour des raisons politiques (révolution russe, guerre civile espagnole, Arménie…), d’autres étaient attirés par le rayonnement culturel de Paris.
On voit, par exemple, le registre du commerce où, en 1925, est inscrit la Maison Sonia, qui précise que « Sonia Delaunay est née Stern Sarah, russe et française par mariage », ou le dossier de naturalisation d’Elsa Schiaparelli, qui souligne en 1931 l’« importance de la maison de haute couture où elle emploie un personnel nombreux », et mentionne que, sur « 139 employés et ouvriers, 118 [sont] français ». « L'idée est d'exposer des documents d'archives qui relatent l'arrivée et la fondation de maisons. Par exemple, le Britannique Charles Frederick Worth, qui arrive à l'âge de 20 ans à Paris en 1845, va être engagé chez des merciers de luxe comme Gagelin et créera sa maison de haute couture en 1858. Ces documents racontent des parcours migratoires, retracent des destins singuliers de créateurs venus à Paris pour des raisons politiques, économiques, artistiques ou encore sentimentales », explique Isabelle Renard, commissaire associée de l'exposition.
Alors que la première partie de l’exposition insiste sur les destins particuliers de créateurs du XIXe et du début du XXe siècle, la seconde partie, plus contemporaine, montre des écoles géographiques. L’école japonaise et le rejet qu’elle a suscité sont particulièrement mis en avant. Son arrivée à Paris, à la fin des années 1970, avec ses modèles noirs, déstructurés, aux airs de « non fini » va initier une coupure dans l’histoire de la mode française. Jamais des créateurs étrangers n’ont été rejetés comme les Japonais dans l’histoire de la mode française. Les articles de presse présentés avec les modèles d’Issey Miyake, de Rei Kawakubo, de Yohji Yamamoto, qui parlent de « misérabilisme » et de « haillons » révèlent la violence des critiques (quasi racistes et xénophobes) envers leurs créations.
L’exposition devrait aussi être le moyen pour le musée de l’Histoire de l’immigration de toucher un public plus large, pas uniquement « ceux qui sont dans des filiations », indique Benjamin Stora, président du conseil d'orientation. Il souhaite que « Fashion Mix » contribue à « donner une autre image de l’immigration », en montrant que « l’immigration constitue un apport fondamental à l’histoire culturelle nationale : la France, par ses étrangers, a un rayonnement dans le monde ». En étant mieux connue du grand public, l’histoire de la haute couture française, à travers les grands noms venus d'ailleurs, inviterait les Français à pouvoir « regarder leur passé en face et l'assumer ».
On voit, par exemple, le registre du commerce où, en 1925, est inscrit la Maison Sonia, qui précise que « Sonia Delaunay est née Stern Sarah, russe et française par mariage », ou le dossier de naturalisation d’Elsa Schiaparelli, qui souligne en 1931 l’« importance de la maison de haute couture où elle emploie un personnel nombreux », et mentionne que, sur « 139 employés et ouvriers, 118 [sont] français ». « L'idée est d'exposer des documents d'archives qui relatent l'arrivée et la fondation de maisons. Par exemple, le Britannique Charles Frederick Worth, qui arrive à l'âge de 20 ans à Paris en 1845, va être engagé chez des merciers de luxe comme Gagelin et créera sa maison de haute couture en 1858. Ces documents racontent des parcours migratoires, retracent des destins singuliers de créateurs venus à Paris pour des raisons politiques, économiques, artistiques ou encore sentimentales », explique Isabelle Renard, commissaire associée de l'exposition.
Alors que la première partie de l’exposition insiste sur les destins particuliers de créateurs du XIXe et du début du XXe siècle, la seconde partie, plus contemporaine, montre des écoles géographiques. L’école japonaise et le rejet qu’elle a suscité sont particulièrement mis en avant. Son arrivée à Paris, à la fin des années 1970, avec ses modèles noirs, déstructurés, aux airs de « non fini » va initier une coupure dans l’histoire de la mode française. Jamais des créateurs étrangers n’ont été rejetés comme les Japonais dans l’histoire de la mode française. Les articles de presse présentés avec les modèles d’Issey Miyake, de Rei Kawakubo, de Yohji Yamamoto, qui parlent de « misérabilisme » et de « haillons » révèlent la violence des critiques (quasi racistes et xénophobes) envers leurs créations.
L’exposition devrait aussi être le moyen pour le musée de l’Histoire de l’immigration de toucher un public plus large, pas uniquement « ceux qui sont dans des filiations », indique Benjamin Stora, président du conseil d'orientation. Il souhaite que « Fashion Mix » contribue à « donner une autre image de l’immigration », en montrant que « l’immigration constitue un apport fondamental à l’histoire culturelle nationale : la France, par ses étrangers, a un rayonnement dans le monde ». En étant mieux connue du grand public, l’histoire de la haute couture française, à travers les grands noms venus d'ailleurs, inviterait les Français à pouvoir « regarder leur passé en face et l'assumer ».
Informations pratiques
Exposition « Fashion Mix. Mode d'ici. Créateurs d'ailleurs »
Du 9 décembre 2014 au 31 mai 2015.
Horaires d'ouverture : du mardi au vendredi, de 10 h à 17 h 30 ; samedi et dimanche, de 10 h à 19 h.
Tarif unique : 6 €. Ces tarifs incluent le droit d’entrée à l’exposition permanente et à toutes les expositions temporaires du musée. L'entrée est gratuite pour les moins de 26 ans et le premier dimanche du mois.
De nombreuses activités sont proposées autour de l’exposition, dont plusieurs ateliers « Jeunes publics » et un spectacle de la styliste Sakina M'sa, les samedi 11 et dimanche 12 avril 2015. Voir la liste des activités sur le site du musée de l’Histoire de l’immigration.
Exposition « Fashion Mix. Mode d'ici. Créateurs d'ailleurs »
Du 9 décembre 2014 au 31 mai 2015.
Horaires d'ouverture : du mardi au vendredi, de 10 h à 17 h 30 ; samedi et dimanche, de 10 h à 19 h.
Tarif unique : 6 €. Ces tarifs incluent le droit d’entrée à l’exposition permanente et à toutes les expositions temporaires du musée. L'entrée est gratuite pour les moins de 26 ans et le premier dimanche du mois.
De nombreuses activités sont proposées autour de l’exposition, dont plusieurs ateliers « Jeunes publics » et un spectacle de la styliste Sakina M'sa, les samedi 11 et dimanche 12 avril 2015. Voir la liste des activités sur le site du musée de l’Histoire de l’immigration.