La fatwa de l’Autorité générale des Affaires islamiques des Emirats Arabes Unis (GAIAE), émise le 19 février pour interdire les musulmans à participer au projet de Mars One qui prévoit un voyage sans retour vers Mars, a eu un large écho médiatique, de sorte qu'il n’a pas échappé à la fondation néerlandaise.
Celle-ci a, contre toute attente, publié un communiqué au lendemain de la fatwa pour répondre aux arguments de la GAIAE et, dans le même temps, rassurer ses bénévoles musulmans du bien-fondé d'un voyage aussi dément.
Celle-ci a, contre toute attente, publié un communiqué au lendemain de la fatwa pour répondre aux arguments de la GAIAE et, dans le même temps, rassurer ses bénévoles musulmans du bien-fondé d'un voyage aussi dément.
Des versets du Coran en réponse
Mars One, une mission suicide ? Le voyage vers la planète rouge est d'emblée présentée comme « une chance » donnée « à tous les êtres humains, y compris les musulmans », « de devenir le Neil Armstrong de Mars ». « Est-ce que les dangers liés à l’exploration mérite une fatwa ? », interroge Mars One. La compagnie suit ainsi une série d’arguments pour s’opposer à l’avis des Emirats en s’appuyant, avec tout le sérieux du monde, sur le verset 30 de la sourate « Les Romains » : « Et parmi Ses signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants. »
« Le monde musulman a une riche tradition de voyages d'exploration. Le verset du Coran ci-dessus encourage les musulmans à sortir et voir les signes de la création de Dieu dans les "cieux et la terre" », écrit-elle, en citant l’exemple du célèbre voyageur musulman Ibn Battuta qui, de 1325 à 1355, a parcouru 120 000 km dans des contrées encore méconnus à l’époque.
« Le monde musulman a une riche tradition de voyages d'exploration. Le verset du Coran ci-dessus encourage les musulmans à sortir et voir les signes de la création de Dieu dans les "cieux et la terre" », écrit-elle, en citant l’exemple du célèbre voyageur musulman Ibn Battuta qui, de 1325 à 1355, a parcouru 120 000 km dans des contrées encore méconnus à l’époque.
Les colons de Mars, des Ibn Battuta en devenir
« La mission sur Mars est une route qui n'a jamais été parcourue auparavant. (…) Il peut sembler extrêmement dangereux d'envoyer des hommes sur Mars aujourd'hui mais ils seront précédés par au moins huit missions de fret » qui permettront la création d'une « colonie habitable » où « l’eau et une atmosphère respirable seront produites » pour une durée de deux ans, indique Mars One.
« Le GAIAE ne doit pas analyser le risque qu'il perçoit aujourd'hui » mais « le risque potentiel pour l'homme comme si un avant-poste habitable sans équipage est prêt et en attente sur Mars », déclare-t-on. Le voyage ne sera pas sans risque, reconnait la fondation, mais « tout progrès nécessite de prendre des risques et, dans ce cas, la récompense est "le prochaine bond de géant pour l'humanité". Cette récompense vaut assurément les risques inhérents à cette mission ».
Ce faisant, les promoteurs du projet appellent « avec respect » la GAIAE à annuler la fatwa afin de permettre aux musulmans de participer « au plus grand voyage (ou rihla) de tous les temps » et faire d'eux des témoins « des signes de la création de Dieu dans le ciel ». Ils précisent dans le même temps que la fatwa n’interdit pas aux fidèles de cette religion de poser leur candidature à Mars One mais se disent prêts, pour ces prochaines années, « à travailler avec le GAIAE pour évaluer le risque de la mission » avec « l’espoir » que la fatwa soit annulée avant le départ de la première équipe en 2024.
Mars One tient à avoir des musulmans parmi les prochains colons de Mars. Plusieurs d'entre eux font partie du millier de bénévoles recrutés en décembre 2013. Cette folle histoire continuera longtemps d'être le sujet de discussions improbables de toute part. Ibn Battuta en vie aurait eu, sans l'ombre d'un doute, son mot à dire.
« Le GAIAE ne doit pas analyser le risque qu'il perçoit aujourd'hui » mais « le risque potentiel pour l'homme comme si un avant-poste habitable sans équipage est prêt et en attente sur Mars », déclare-t-on. Le voyage ne sera pas sans risque, reconnait la fondation, mais « tout progrès nécessite de prendre des risques et, dans ce cas, la récompense est "le prochaine bond de géant pour l'humanité". Cette récompense vaut assurément les risques inhérents à cette mission ».
Ce faisant, les promoteurs du projet appellent « avec respect » la GAIAE à annuler la fatwa afin de permettre aux musulmans de participer « au plus grand voyage (ou rihla) de tous les temps » et faire d'eux des témoins « des signes de la création de Dieu dans le ciel ». Ils précisent dans le même temps que la fatwa n’interdit pas aux fidèles de cette religion de poser leur candidature à Mars One mais se disent prêts, pour ces prochaines années, « à travailler avec le GAIAE pour évaluer le risque de la mission » avec « l’espoir » que la fatwa soit annulée avant le départ de la première équipe en 2024.
Mars One tient à avoir des musulmans parmi les prochains colons de Mars. Plusieurs d'entre eux font partie du millier de bénévoles recrutés en décembre 2013. Cette folle histoire continuera longtemps d'être le sujet de discussions improbables de toute part. Ibn Battuta en vie aurait eu, sans l'ombre d'un doute, son mot à dire.