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Sur le vif

Femme maghrébine et de banlieue : trop pour les entreprises !

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 13 Juillet 2012 à 16:15

           


La discrimination territoriale existe. C’est ce que prouve une enquête de l’Insee dévoilée jeudi 12 juillet. Plus étonnant, elle montre que cette discrimination touche essentiellement les femmes.

Intitulée Les effets du lieu de résidence sur l’accès à l’emploi : un test de discrimination auprès de jeunes qualifiés, cette étude s’est fondée sur la méthode du « testing ».
12 CV fictifs de jeunes informaticiens (une profession en tensions) de niveau Bac + 5 ont été envoyés en réponse à 307 offres différentes entre la mi-décembre 2008 et fin janvier 2009.
Ces CV étaient identiques. Seuls le sexe, la consonance du nom signalant une origine française ou maghrébine et le lieu de résidence − trois villes du Val-d’Oise (95), Villiers-le-Bel, Sarcelles et Enghien-les-Bains − différaient.

Résultat : « Une discrimination territoriale affecte exclusivement les femmes. Pour celles-ci, le fait de résider dans une commune défavorisée (Villiers-le-Bel ou Sarcelles) plutôt que dans une commune favorisée (Enghien-les-Bains) réduit la probabilité d’accéder à un entretien d’embauche », peut-on lire dans les résultats de l’étude.
De plus, les candidates avec un nom d’origine maghrébine subissent encore plus cette discrimination territoriale.

Ainsi, les femmes ayant un nom d’origine française ont reçu un taux de réponses favorables de 22,5 % à Enghien, de 22,1 % à Sarcelles et de 17,9 % à Villiers-le-Bel. Celles ayant un nom d’origine maghrébine ont reçu des taux de réponses favorables inférieurs, de 19,5 % à Enghien, de 13,7 % à Sarcelles et de 15 % à Villiers-le-Bel.

Les candidates qui subissent le plus cette discrimination sont celles résidant à Villiers-le-Bel. Les auteurs de l’étude l’expliquent par le fait que cette ville souffre plus d’une mauvaise image depuis la forte médiatisation des émeutes urbaines qui s’y sont déroulées en 2007.

Du côté des hommes, la situation est différente. Le lieu de résidence n’apparaît pas comme un facteur discriminant. Les candidats de Sarcelles portant un nom d’origine française reçoivent même un taux de réponses favorables (19,9 %) supérieurs à celui d’Enghien (16,9 %) tout comme ceux ayant un nom d’origine maghrébine (19,2 % contre 18,6 %).

La discrimination sur l’origine n’est également pas avérée car les hommes ayant un nom d’origine maghrébine et résidant à Enghien ont obtenu des retours favorables supérieurs à ceux portant un nom à consonance française et habitant cette même ville avec 18,6 % contre 16,9 %.

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