En cette période des fêtes de Noël et de la Saint-Sylvestre, le foie gras fait son grand retour dans les plats des Français, qui s'arrachent toujours autant ce produit symbolique de la gastronomie française. Pourtant, le foie gras est de plus en plus décrié. Pour obtenir ce produit « noble », les canards et les oies subissent des souffrances horribles, loin de l'éthique de la consommation préconisée en islam, martèlent les associations de protection animale.
Or, il est désormais possible d'acheter du foie gras estampillés halal, proposé depuis quelques années dans des enseignes halal et dans les rayons spécialisés des hypermarchés.
Or, il est désormais possible d'acheter du foie gras estampillés halal, proposé depuis quelques années dans des enseignes halal et dans les rayons spécialisés des hypermarchés.
Les sénateurs anglais boycottent le foie gras
Les défenseurs des animaux dénoncent régulièrement les pratiques atroces mises en œuvre pour obtenir le foie gras. Le gavage forcé des oies et canards, qui leur cause forcément d’atroces souffrances, est particulièrement montré du doigt. Leur message vient d’être entendu par la Grande-Bretagne, qui a envoyé un signal fort à leur cause.
La Chambre des Lords, l'équivalent du Sénat en France, a annoncé, jeudi 20 décembre, le retrait du foie gras du menu de son restaurant, informe l’association de protection animale L214. « Une semaine plus tôt, le ministre de l'Agriculture britannique David Heath a appelé les consommateurs à refuser le foie gras en raison des souffrances causées aux animaux », vient-elle préciser.
Une victoire pour les associations qui s'en ajoute à une autre en cette fin d'année. Fin octobre, L214 se réjouissait déjà que Coop, la première chaîne de distribution italienne, ait décidé d’arrêter la vente du foie gras dans ses enseignes.
La Chambre des Lords, l'équivalent du Sénat en France, a annoncé, jeudi 20 décembre, le retrait du foie gras du menu de son restaurant, informe l’association de protection animale L214. « Une semaine plus tôt, le ministre de l'Agriculture britannique David Heath a appelé les consommateurs à refuser le foie gras en raison des souffrances causées aux animaux », vient-elle préciser.
Une victoire pour les associations qui s'en ajoute à une autre en cette fin d'année. Fin octobre, L214 se réjouissait déjà que Coop, la première chaîne de distribution italienne, ait décidé d’arrêter la vente du foie gras dans ses enseignes.
Des vidéos accablantes d'animaux en souffrance
Coop a pris cette grande décision après la diffusion d’une enquête vidéo réalisée par l’organisation internationale Animal Equality dans des élevages en Espagne et en France, dans laquelle on pouvait voir des scènes de cruauté envers les canards. Des scènes montrant la souffrance d'animaux enfermés dans des cages étroites et forcés à être gavés ont également été tournées par L214 dans des élevages du Sud-Ouest, mettant notamment en cause un fournisseur de la marque Labeyrie, numéro un du foie gras dans les hypermarchés français.
Pour alerter les distributeurs et les consommateurs, l’offensive des associations ne s’arrête pas là. L214 et quatre autres associations ont présenté, le 17 octobre dernier, une plainte formelle devant la Commission européenne contre la France et la Hongrie pour « non-respect de la réglementation européenne protégeant les canards en élevage ».
Cette législation énonce qu’« aucun animal n'est alimenté ni abreuvé de telle sorte qu'il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles » et exige qu'un « espace approprié (aux) besoins physiologiques et éthologiques » des animaux leur soit accordé, rappelle L214.
Pour alerter les distributeurs et les consommateurs, l’offensive des associations ne s’arrête pas là. L214 et quatre autres associations ont présenté, le 17 octobre dernier, une plainte formelle devant la Commission européenne contre la France et la Hongrie pour « non-respect de la réglementation européenne protégeant les canards en élevage ».
Cette législation énonce qu’« aucun animal n'est alimenté ni abreuvé de telle sorte qu'il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles » et exige qu'un « espace approprié (aux) besoins physiologiques et éthologiques » des animaux leur soit accordé, rappelle L214.
Des ventes en hausse
Pour le bien-être animal, la production de foie gras est interdite dans plusieurs pays comme en Argentine, en Turquie, en Allemagne, en Autriche, en Finlande ou encore au Royaume-Uni mais sa vente reste possible. La Californie est dernièrement allée encore plus loin, en interdisant toute exportation du produit.
La France, premier producteur de foie gras, reste insensible à ce message. Et pour cause : le marché y pèse lourd, avec, selon les chiffres du Comité interprofessionnel du foie gras (CIFOG), une consommation qui a progressé de près de 25 % en dix ans pour atteindre aujourd'hui 19 500 tonnes. Durant les dix premiers mois de l'année 2012, les ventes ont progressé de 5 % et la fin de l’année s’annonce prometteuse.
L’islam est plus sensible au message porté par les défenseurs de la cause animale. Alors comment un produit peut-il être déclaré « halal », donc consommable, si l'animal dont il est issu a subi une maltraitance ? Pour leur défense, les producteurs font savoir que les canards ne subissent pas de gavage forcé, que le gavage est un processus naturel et réversible. Mais le poids des arguments lancés par les opposants au foie gras est tel que les explications des producteurs laissent de plus en plus de consommateurs dubitatifs. Reste que le produit dans sa version halal fait son entrée dans les mœurs culinaires d’une partie des musulmans français.
Au Métro Cash and Carry de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, qui propose une gamme de « trois ou quatre » foies gras halal, à des « patrons, épiciers et restaurateurs », on nous indique qu’il n’y a pas de réelle augmentation de ventes lors des fêtes de fin d’année. En revanche, l'enseigne halal de distribution directe Sunny Market, en Moselle, observe « un pic de vente lors de la période des fêtes de fin d’année » sur les deux références de foie gras qu’elle propose.
La France, premier producteur de foie gras, reste insensible à ce message. Et pour cause : le marché y pèse lourd, avec, selon les chiffres du Comité interprofessionnel du foie gras (CIFOG), une consommation qui a progressé de près de 25 % en dix ans pour atteindre aujourd'hui 19 500 tonnes. Durant les dix premiers mois de l'année 2012, les ventes ont progressé de 5 % et la fin de l’année s’annonce prometteuse.
L’islam est plus sensible au message porté par les défenseurs de la cause animale. Alors comment un produit peut-il être déclaré « halal », donc consommable, si l'animal dont il est issu a subi une maltraitance ? Pour leur défense, les producteurs font savoir que les canards ne subissent pas de gavage forcé, que le gavage est un processus naturel et réversible. Mais le poids des arguments lancés par les opposants au foie gras est tel que les explications des producteurs laissent de plus en plus de consommateurs dubitatifs. Reste que le produit dans sa version halal fait son entrée dans les mœurs culinaires d’une partie des musulmans français.
Au Métro Cash and Carry de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, qui propose une gamme de « trois ou quatre » foies gras halal, à des « patrons, épiciers et restaurateurs », on nous indique qu’il n’y a pas de réelle augmentation de ventes lors des fêtes de fin d’année. En revanche, l'enseigne halal de distribution directe Sunny Market, en Moselle, observe « un pic de vente lors de la période des fêtes de fin d’année » sur les deux références de foie gras qu’elle propose.
Le foie gras halal à l’assaut du monde arabe
S’il est loin d’avoir conquis le cœur de tous les musulmans de l’Hexagone, le foie gras halal a du succès dans les pays arabes. Ainsi, le CIFOG indique que, sur les huit premiers mois de 2012, les exportations françaises vers les Emirats arabes unis (EAU) ont progressé de 14 % en valeur par rapport à la même période de 2011, à 435 000 €. Elles se sont même envolées de 543 % au Qatar, à 302 000 €.
Cet engouement récent pour le foie gras est certain. Mais sur le terrain, « c’est très lent pour se développer », nous apprend Nina Bryggemann, directrice export pour la société Valette, spécialisée dans la production et l’exportation de foie gras, qui propose une gamme halal depuis près de cinq ans avec la certification de la Grande Mosquée d’Evry.
Son entreprise, qui exporte une vingtaine de produits vers l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Koweït ou l’Irak, doit faire face à « de nombreuses barrières », notamment concernant les contraintes liées au halal, « différentes dans chaque pays ». « Le halal est plus cher. C’est très compliqué et plus complexe », constate-t-elle, tout en indiquant toutefois vouloir se développer dans d’autres Etats comme « la Tunisie ou le Maroc ».
Dans les pays musulmans où Valette exporte pour le moment, aucune opposition au mode de production du foie gras ne se fait entendre. « Nos clients sont à 90 % des restaurants 5 ou 6 étoiles Michelin ou des compagnies aériennes qui proposent du foie gras en classe business », rappelle Mme Bryggemann. Du combat contre le foie gras ou fourrure, le monde du luxe reste sourd aux arguments portés par les lobbies de la cause animale.
Reste que, à l’image du Royaume-Uni, la contestation contre le foie gras se renforce de plus en plus dans le monde. Inquiétant pour le marché ? Non, pour Valette. « Chaque année, au mois de décembre, c’est toujours la même histoire. Mais après, tout le monde oublie », fait remarquer la directrice export de la société, qui estime qu’il « ne faut pas considérer » la production de foie gras « comme une maltraitance ».
La balle est du côté des consommateurs. A eux, musulmans ou non, de trancher le débat.
Cet engouement récent pour le foie gras est certain. Mais sur le terrain, « c’est très lent pour se développer », nous apprend Nina Bryggemann, directrice export pour la société Valette, spécialisée dans la production et l’exportation de foie gras, qui propose une gamme halal depuis près de cinq ans avec la certification de la Grande Mosquée d’Evry.
Son entreprise, qui exporte une vingtaine de produits vers l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Koweït ou l’Irak, doit faire face à « de nombreuses barrières », notamment concernant les contraintes liées au halal, « différentes dans chaque pays ». « Le halal est plus cher. C’est très compliqué et plus complexe », constate-t-elle, tout en indiquant toutefois vouloir se développer dans d’autres Etats comme « la Tunisie ou le Maroc ».
Dans les pays musulmans où Valette exporte pour le moment, aucune opposition au mode de production du foie gras ne se fait entendre. « Nos clients sont à 90 % des restaurants 5 ou 6 étoiles Michelin ou des compagnies aériennes qui proposent du foie gras en classe business », rappelle Mme Bryggemann. Du combat contre le foie gras ou fourrure, le monde du luxe reste sourd aux arguments portés par les lobbies de la cause animale.
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