La nouvelle enquête de l’Institut national d’études démographiques (INED) [à télécharger plus bas] a été réalisée entre septembre 2008 et février 2009 auprès d’environ 21 000 personnes nées entre 1948 et 1990 et limitée aux personnes nées après 1958 pour celles qui sont originaires des DOM. Les auteurs de l’enquête, Vincent Tiberj, chargé de recherche à Sciences Po, et Patrick Simon, socio-démographe à l’INED, ont voulu savoir de quelle manière les immigrés et leurs descendants participent à la vie politique française.
Résultat : l’enquête démontre que les différents groupes d’immigrés et leurs descendants ont des comportements bien spécifiques liés à leurs origines.
Résultat : l’enquête démontre que les différents groupes d’immigrés et leurs descendants ont des comportements bien spécifiques liés à leurs origines.
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« L’origine a donc un poids en soi et il n’est pas réductible aux logiques sociales classiques du placement politique. Ici ce sont notamment les immigrés et les descendants d’originaire de l’ensemble de l ’Afrique ainsi que les originaires des DOM et leurs descendants qui se distinguent significativement par leur tropisme à gauche », synthétisent les auteurs de l’enquête.
Les chiffres parlent pour eux. Ainsi, 39 % des immigrés d’Afrique sahélienne et 48,5 % de leurs descendants se positionnent à gauche de l’échiquier politique. Autre exemple, 32 % des immigrés d’origine algérienne se placent à gauche, ils sont 46 % parmi leurs descendants.
La droite est peu plébiscitée par les populations immigrées d’ascendance extra-européenne et originaires des DOM et leurs descendants : « Dans aucun de ces groupes, la droite n’atteint la barre des 10 % de réponses, et elle ne dépasse pas 5 % parmi les descendants originaires d’Afrique sahélienne, d’Algérie et de Turquie et parmi les immigrés d’Afrique sahélienne, d’Algérie du Maroc ou de Tunisie. »
Mais les personnes qui refusent de se positionner et celles qui ne répondent pas à cette question d’appartenance politique sont très nombreuses dans l’enquête. Leur part varie de 37 % à 61 % selon les groupes d’origines. Elle correspond aux personnes non intéressées par la politique, « les "pas du tout intéressés" ayant 6 fois moins de chances de se placer sur l’échelle gauche-droite ».
Les chiffres parlent pour eux. Ainsi, 39 % des immigrés d’Afrique sahélienne et 48,5 % de leurs descendants se positionnent à gauche de l’échiquier politique. Autre exemple, 32 % des immigrés d’origine algérienne se placent à gauche, ils sont 46 % parmi leurs descendants.
La droite est peu plébiscitée par les populations immigrées d’ascendance extra-européenne et originaires des DOM et leurs descendants : « Dans aucun de ces groupes, la droite n’atteint la barre des 10 % de réponses, et elle ne dépasse pas 5 % parmi les descendants originaires d’Afrique sahélienne, d’Algérie et de Turquie et parmi les immigrés d’Afrique sahélienne, d’Algérie du Maroc ou de Tunisie. »
Mais les personnes qui refusent de se positionner et celles qui ne répondent pas à cette question d’appartenance politique sont très nombreuses dans l’enquête. Leur part varie de 37 % à 61 % selon les groupes d’origines. Elle correspond aux personnes non intéressées par la politique, « les "pas du tout intéressés" ayant 6 fois moins de chances de se placer sur l’échelle gauche-droite ».
Stigmatisations et discriminations, des variables explicatives du choix politique
Mais comment expliquer que l’origine pèse tant sur le positionnement politique ? Certainement, parce que les stigmatisations, exclusions et discriminations à l’encontre des minorités façonnent leur rapport au politique comme le théorise Rodney Hero, cité par l’enquête. Avec son modèle du « two-tier pluralisme », il démontre que la visibilité et les discriminations peuvent entraîner « la variable explicative clé des différents rapports au politique et du positionnement partisan » comme c’est le cas aux Etats-Unis. Là-bas, les Afro-Américains, toutes classes sociales confondues, votent majoritairement pour le Parti démocrate.
En France, c'est le même constat. Les comportements discriminatoires et racistes profitent à la gauche car c’est elle qui défend les valeurs de non-discrimination et de diversité dans le paysage politique français.
Il faut également noter que les logiques sociales traditionnelles entrent également en compte dans le positionnement politique de ces populations immigrées et de leurs descendants. Les cadres qui ont participé à l'enquête penchent ainsi 1,4 fois moins à gauche. La variable de la religion existe également. Dans l’enquête, les groupes composés majoritairement de musulmans se trouvent plus à gauche. Ils ont entre 68 % et 86 % de chances de se placer à gauche de l'échiquier politique.
Pour lire le rapport complet « La fabrique du citoyen : origines et rapport au politique en France », cliquez ici
En France, c'est le même constat. Les comportements discriminatoires et racistes profitent à la gauche car c’est elle qui défend les valeurs de non-discrimination et de diversité dans le paysage politique français.
Il faut également noter que les logiques sociales traditionnelles entrent également en compte dans le positionnement politique de ces populations immigrées et de leurs descendants. Les cadres qui ont participé à l'enquête penchent ainsi 1,4 fois moins à gauche. La variable de la religion existe également. Dans l’enquête, les groupes composés majoritairement de musulmans se trouvent plus à gauche. Ils ont entre 68 % et 86 % de chances de se placer à gauche de l'échiquier politique.
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