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Monde

Gaza : les ONG humanitaires débordées par l’urgence

Rédigé par | Jeudi 1 Janvier 2009 à 16:50

           

La situation humanitaire dans la bande de Gaza est catastrophique. Face à l’urgence de la situation, les ONG ont du pain sur la planche pour aider au mieux une population meurtrie par l’offensive israélienne commencée samedi dernier.



Gaza : les ONG humanitaires débordées par l’urgence
Nourriture, habits, toits, eau, électricité, chauffage… La population manque de tout. De même que les hôpitaux qui n’ont plus de ressource ni de place pour les centaines de blessés qui leur sont apportés au fil des jours. Au sixième jour de bombardements israéliens sur Gaza qui ont fait près de 400 morts et 2000 blessés, la situation se précarise davantage pour les quelques 1,5 millions de personnes y vivant.

La situation humanitaire n’a jamais été aussi catastrophique depuis le blocus imposé par Israël en juin 2007 lors de la prise de pouvoir par la force du Hamas sur ce territoire. Les ONG et les agences internationales dont l’UNRWA, la principale agence d’aide aux réfugiés palestiniens, ont fait savoir depuis longtemps l’étendue de la crise.

Aujourd’hui plus que jamais, nombre d’humanitaires font pression auprès de l’Etat hébreux pour pouvoir porter assistance auprès de la population. C’est le cas notamment en France du Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP), du Secours islamique ou encore de Muslim Hands International qui organisent, chacune à leur manière, des campagnes d’action en faveur de Gaza.

Kamel Zine, chargé de la communication et de développement du bureau Muslim Hands en France rend compte de la gravité de la situation. « J’ai eu hier au téléphone le directeur du bureau de l’ONG à Gaza qui m’a expliqué à quel point la situation est dramatique. Sa maison à Gaza est d'ailleurs partiellement détruite. Les bombardements n’ont pas cessé depuis samedi, ce qui empêche les travailleurs humanitaires de circuler librement. Ils font le maximum mais leur travail est difficile car personne ne sait où la prochaine bombe va tomber. Même la Croix-Rouge ou encore l’UNRWA, qui fournit 80% de la nourriture à la population de Gaza, ont du mal à travailler. Les hôpitaux sont engorgés, les frigos mortuaires sont pleins, ils manquent de médecins, de médicaments, de produits de soins d’urgence, de tout. » Pire encore puisque Gaza est plongée dans l’obscurité du fait « des coupures d’électricité fréquentes. Les appareils hospitaliers cessent de fonctionner et les foyers en sont privés. Ils n’ont plus d’eau, plus de chauffage. Or, c’est l’hiver et il fait très froid. Pourtant, les gens sont obligés de laisser leurs fenêtres ouvertes car lorsque les bombes explosent, les fenêtres se cassent et blessent les habitants. »

Gaza, priorité numéro un des ONG

Les appels lancés sont pressants car la majorité de la population a moins de 18 ans, rappelle le CBSP qui agit exclusivement en faveur des Palestiniens. La caisse d’urgence des ONG, dont celle de Muslim Hands International, est actuellement consacrée à Gaza, comme l’explique M. Zine. « L’aide est exclusivement financière car les points de passage vers la bande de Gaza sont actuellement fermés et les camions d’aide humanitaire passent au compte-goutte. »

Créée en 1993, l’association possède un bureau de terrain à Gaza depuis plus de dix ans géré par des Palestiniens, ce qui lui permet de transférer des fonds sans grande difficulté. « En Grande-Bretagne, 247 000 euros ont été collectées pour l’achat d’une unité de soin intensif pour un hôpital et une ambulance. Le bureau en France lance actuellement un appel aux médias pour collecter encore davantage. Les choses commencent à bouger », affirme M. Zine.

Autre exemple avec « SOS GAZA », campagne reconduite par le CBSP et lancée bien avant les bombardements du moment. Selon un communiqué de l’ONG, « 100 000 euros ont été déjà alloués au profit des hôpitaux de la bande de Gaza » et « au vu de ces évènements tragiques, un montant pouvant atteindre les 500 000 euros sera très prochainement débloqué ». Quant au Secours islamique, présent sur place, « 200 000 euros ont déjà été débloqués pour faire face aux premières urgences », peut-on lire sur leur site internet. L’association a commencé à intervenir « notamment par la distribution de cinq camions de fournitures médicales » et lance aujourd’hui « un appel aux dons de deux millions d’euros pour apporter un soutien direct et efficace aux victimes ».

Au regard des besoins faramineux des Gazaouis, les sommes collectées jusque là semblent peu. D’autant plus que ces aides ne viennent combler les manques que sur du très court terme. Cependant, elles demeurent essentielles à l’heure où les caisses de l’Autorité palestinienne sont vides et où Israël bloque tout fonds qu’ils jugent « suspects » en provenance notamment des pays du Moyen-Orient.

L’Union européenne et le Quartette pour le Proche-Orient (UE, Etats-Unis, Russie et ONU) ont appelé, lors d’une réunion d’urgence mardi soir, à une trêve humanitaire afin d’acheminer les aides. Ce qu’Israël a refusé par la voix du Premier ministre Ehud Olmert. « Israël a fait preuve de retenue pendant des années. Israël a accordé une chance à la possibilité d'un cessez-le-feu. Mais le Hamas l'a violée. » Notons que Gaza est sous blocus depuis plusieurs mois et contrairement à ce qu’affirme les autorités israéliennes, la majeure partie des victimes sont des civils. La solidarité internationale reste pour le moment le meilleur moyen de soutenir les Gazaouis.

Site de Muslim Hands France
Site du CBSP
Site du Secours islamique



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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