Le bâtiment de l'Institut des cultures d'islam en 2012, rue Polonceau, à Paris 18e. (Photo : www.atelierslion.com)
Hakim El Karoui, président de l'ICI.
Saphirnews : Vous avez été nommé président de l’Institut des cultures d’Islam. Quel sera votre rôle dans cette jeune structure ?
Hakim El Karoui : L’Institut des cultures d’islam n’est pas si jeune puisqu’il existe depuis maintenant près de 5 ans. La nouveauté, c’est son statut juridique : l’ICI est, en effet, depuis quelques mois, devenu une association de loi 1901. C’est à cette occasion que le maire de Paris m’a proposé d’en prendre la présidence.
Mon rôle est multiple : représenter l’ICI, bien sûr ; m’assurer que les différentes parties représentées au conseil d’administration (la ville de Paris dans toutes ses composantes et des personnalités qualifiées) travaillent ensemble de façon constructive ; assurer la coordination avec les acteurs du 18e ; veiller à la bonne avancée de la construction des deux bâtiments qui sont programmés ; et, enfin, et peut-être surtout, travailler main dans la main avec l’association cultuelle qui va être l’autre usager du lieu.
Mon rôle est multiple : représenter l’ICI, bien sûr ; m’assurer que les différentes parties représentées au conseil d’administration (la ville de Paris dans toutes ses composantes et des personnalités qualifiées) travaillent ensemble de façon constructive ; assurer la coordination avec les acteurs du 18e ; veiller à la bonne avancée de la construction des deux bâtiments qui sont programmés ; et, enfin, et peut-être surtout, travailler main dans la main avec l’association cultuelle qui va être l’autre usager du lieu.
Dans quel sens souhaitez-vous voir s’orienter l’ICI pour les années à venir ?
H. El K. : Il faut que l’ICI poursuive le travail d’éveil culturel qui a déjà été engagé : c’est très important de donner à voir d’autres visages et d’autres images des cultures d’islam. Il doit aussi poursuivre son travail d’enseignement et d’accueil des associations du quartier.
Au-delà, il a vocation à devenir un lieu de référence pour la recherche et la réflexion sur l’évolution des cultures d’islam et, notamment, la culture d’islam française. L’islam fait partie de la culture nationale aujourd’hui. Cela déplaît à certains, mais c’est une réalité. Il faut que les musulmans continuent à inventer un islam français. Donner à voir cette invention, ce sera une des missions de l’ICI.
Enfin, l’ICI veut être un lieu original : centre culturel mais pas seulement ; centre de diffusion d’une connaissance sans être un lieu savant ni érudit… Centre d’invention, en un mot !
Au-delà, il a vocation à devenir un lieu de référence pour la recherche et la réflexion sur l’évolution des cultures d’islam et, notamment, la culture d’islam française. L’islam fait partie de la culture nationale aujourd’hui. Cela déplaît à certains, mais c’est une réalité. Il faut que les musulmans continuent à inventer un islam français. Donner à voir cette invention, ce sera une des missions de l’ICI.
Enfin, l’ICI veut être un lieu original : centre culturel mais pas seulement ; centre de diffusion d’une connaissance sans être un lieu savant ni érudit… Centre d’invention, en un mot !
Dans quelle mesure estimez-vous que l’ICI va contribuer à faire évoluer les mentalités, à apporter une meilleure connaissance de l’islam ?
H. El K. : Le premier objectif de l’ICI, c’est de faire évoluer les mentalités. J’espère donc bien que l’on va y parvenir ! En sachant que les mentalités qui doivent évoluer sont multiples : il y a celle d’une partie des Français qui s’inquiètent de l’islam, il y a aussi celle d’une partie des musulmans qui ne veulent pas voir que l’islam français doit être différent de l’islam maghrébin par exemple.
Pensez-vous pouvoir accueillir un public plus large que celui qui fait la démarche de venir spontanément et donc témoigne déjà d’une certaine curiosité ?
H. El K. : Le public de l’ICI est large et multiple. Nous visons le public du quartier d’abord. Il serait dangereux et malheureux de faire de l’ICI une institution culturelle sans lien avec son environnement proche.
Mais nous visons aussi le grand public, qui s’intéresse déjà ou pas encore à l’islam : il n’y a pas à Paris de lieu où l’on peut assister à l’islam en train de se transformer. C’est cet islam que nous voulons montrer.
Le troisième public, enfin, ce sont les musulmans eux-mêmes, bien sûr, qui souvent connaissent mal leur religion. Parce que leurs parents la connaissaient eux-mêmes très mal. Parce que la nouvelle génération la redécouvre, avec un filtre parfois politique, qui peut être déformant.
Bref, il y a du travail !
Mais nous visons aussi le grand public, qui s’intéresse déjà ou pas encore à l’islam : il n’y a pas à Paris de lieu où l’on peut assister à l’islam en train de se transformer. C’est cet islam que nous voulons montrer.
Le troisième public, enfin, ce sont les musulmans eux-mêmes, bien sûr, qui souvent connaissent mal leur religion. Parce que leurs parents la connaissaient eux-mêmes très mal. Parce que la nouvelle génération la redécouvre, avec un filtre parfois politique, qui peut être déformant.
Bref, il y a du travail !
L'ICI à l'horizon 2012
• 5 400 m2 au total, répartis sur deux bâtiments : au 55, rue Polonceau et au 56, rue Stephenson, dans le quartier de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
• Budget : 22 M€ engagés par la Ville pour l'espace culturel ; fonds privés pour l'espace cultuel.
• Des espaces d'exposition, un auditorium de 200 places (cycles de cinéma, pièces de théâtre, concerts...), des espaces d'animations (ateliers de calligraphie, de chant, de cuisine…), des espaces dédiés à la formation (cours de langues : arabe, persan, wolof…) , à la documentation, des espaces de convivialité, un hammam ; et deux lieux de culte.
• 5 400 m2 au total, répartis sur deux bâtiments : au 55, rue Polonceau et au 56, rue Stephenson, dans le quartier de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
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• Des espaces d'exposition, un auditorium de 200 places (cycles de cinéma, pièces de théâtre, concerts...), des espaces d'animations (ateliers de calligraphie, de chant, de cuisine…), des espaces dédiés à la formation (cours de langues : arabe, persan, wolof…) , à la documentation, des espaces de convivialité, un hammam ; et deux lieux de culte.
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